SÉZANNE Michel [SÉZANNE Jacques, Michel, Casimir]

Par Laurent Gonon

Né le 3 mars 1817 à Cervières (Hautes-Alpes) mort le 28 mai 1882 à Lyon (Rhône) ; Imprimeur-lithographe à Lyon ; Républicain-socialiste.

Michel Sézanne est né à Cervières, arrondissement de Briançon, fils de Jean Sézanne et de Luce Carlian. Il mourut à Lyon le 28 mai 1882, laissant son épouse Marie Bolla.
Avec son beau-frère Joseph Rey (1801-1890), aussi originaire de Cervières, il fonda en 1843 et dirigea une imprimerie lithographique « à laquelle était jointe un peu de typographie » à Lyon, installée 2 rue Saint-Côme (aujourd’hui rue Chavanne). En 1848, les deux associés développèrent la partie typographique et l’annoncèrent par une circulaire « dont l’aspect romantique est fort amusant ». _ Après la mort de son beau-frère et associé, en 1880, il poursuivit seul jusqu’à sa disparition deux ans plus tard. Dès lors, l’atelier de la rue Saint-Côme passait aux mains de ses deux fils Victor et Léon qui l’exploitèrent en commun pendant sept nouvelles années. À la mort de Victor Sézanne, survenue en 1889, Léon Sézanne en devint seul directeur et transféra l’entreprise, en 1900, dans les beaux locaux de la rue de la Buire.
Lors de la Révolution de 1848, le 26 février le comité des subsistances comprenant Eydant, Benoit, Sézanne, Blanc, Grinand, C. Géry, E. Laforest, A. Gros, Auguste Morlon prenait des initiatives à Lyon. Dès l’arrivée d’Emmanuel Arago une huitaine de jours après la proclamation de la République s’installèrent les pouvoirs provisoires avec un « Comité central de l’Hôtel-de-Ville ». Michel Sézanne, imprimeur-lithographe figurait parmi les signataires de la déclaration du 6 juin 1848. Le 22 mai, Carle, le Dr Rivaux, Fred. Giroudargoud, ingénieur civil, Ed. Degeorges, A. Calles, Rollin et Sézanne adressèrent une lettre au Peuple souverain : « Des calomnies odieuses s’élèvent et circulent de toutes parts contre le comité exécutif de l’hôtel de ville... » En juin 1848, il fut proposé candidat aux élections municipales par le « Club central démocratique et corporations réunis ». Dans son rapport quotidien, la police notait : « le club central et les clubs qui portent son opinion, c’est à dire les communistes, se comportent de la manière la plus dégoûtante pour faire prévaloir leurs candidats au conseil municipal », soulignant ainsi la mouvance politique de Michel Sézanne à l’époque. Le Peuple souverain publiait la proclamation du Club central et la liste des candidats retenus dans chacune des sections et mettait « en garde contre les manœuvres de la réaction ». L’imprimerie Rey-Sézanne publiait régulièrement les proclamations de la « Société des Droits de l’Homme et du Citoyen ». L’imprimerie fit l’objet de perquisition, notamment le 6 mars 1849. Le 27 octobre 1850, un procès-verbal était dressé à la suite d’une perquisition et « la découverte un prospectus d’un journal intitulé Le Démocrate Progressiste et un tableau des membres de la loge et du chapitre, sous le titre distinctif Union et Confiance sur lequel figure plusieurs noms appartenant à la démocratie la plus avancée. Nous avons cru devoir saisir ces pièces. Nous avons notifié à M. Sézanne le mandat d’amener dont nous étions porteurs et l’avons envoyé à la prison de Roanne ». Le 30 octobre 1850, il devait être poursuivi pour participation à l’insurrection de Lyon de juin 1849, mais un non-lieu fut prononcé. Il contesta sa participation à un comité chargé de diriger les sociétés secrètes. Lors du coup d’état de 1851, il fut à nouveau mis sur la sellette. Il fut placé sous surveillance.
Membre de « l’Annexe » de la 31e société de secours mutuel des typographes lyonnais, Michel Sézanne se vit confier la responsabilité de vérificateur par ses pairs. Avant la loi de 1884, reconnaissant l’existence des syndicats, « L’annexe » remplissait ce rôle. Son fils, Léon, poursuivit cet engagement dans les années 1890 au sein de la Mutuelle, au Conseil d’administration, puis au bureau.
Avec son beau-frère Joseph Rey, Michel Sézanne partagea une passion pour l’imprimerie, mais aussi ils partagèrent les idées de progrès de l’époque, tout en assumant les désagréments.
Installée à Bron, l’imprimerie Sézanne a fermé ses portes en 2004.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192247, notice SÉZANNE Michel [SÉZANNE Jacques, Michel, Casimir] par Laurent Gonon, version mise en ligne le 13 mai 2017, dernière modification le 13 mai 2017.

Par Laurent Gonon

SOURCES : Arch. Mun. Lyon. – Dictionnaire historique de Lyon, dir. Patrice Beghain et al., Lyon, éd. Stéphane Bachès, 2009. – Bib. Mun. Lyon, arch. syndicat du Livre, Placard, 5314, fd Coste 26, f° 164 ; F0294 – Arch. Dép. Rhône 4M95 ; 4M97 ; R1068 – Marius Audin. Somme typographique. Lyon : Musée de l’imprimerie [en ligne] ; - Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges-Chevrier [en ligne] ; - Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe siècle, Ecole nationale des chartes [en ligne].

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