CHADIRAT Georges

Par Gilles Morin

Né le 18 août 1888 à Betaille (Lot), mort le 10 février 1968 à Paris ; avocat ; militant socialiste ; Grand maître de la Grande loge de France (1948-1950).

Georges Chadirat était issu d’une famille d’instituteurs du côté de son père comme du côté de sa mère. Il naquit dans le Lot et fit ses études à Tulle où il obtint son brevet puis son baccalauréat. Il resta toujours attaché à ses origines et fut président des sociétés régionalistes du Limousin. Il vint s’installer à Paris où il enseigna, comme ses parents, de 1909 à 1914, et devint instituteur à la ville de Paris. Il poursuivit ses études à la Faculté de droit de Paris et obtint sa licence en 1914. Sportif, il pratiquait le rugby et fut capitaine de Vaugirard, champion de France de la 3e série en 1914.
Chadirat fut initié le 14 octobre 1909, à la loge Les Libérateurs (Grande Loge de France, Orient de Paris).
Après avoir fait son service militaire à Bergerac durant sa jeunesse, il fut incorporé en 1914 au 119e Régiment d’infanterie, puis dans les 15e et 82e régiments d’artillerie : il fut victime de deux blessures, d’un éclat d’obus, d’un poumon perforé. Il obtint la Croix de Guerre, puis la Légion d’honneur en 1919 (il sera fait officier ensuite). Après son service militaire, il reprit ses activités d’enseignement tout en poursuivit ses études de droit. Il soutint une thèse sur la distribution du Crédit commercial de France le 9 février 1920. Marié en août 1921 à Paris (XIVe arr.) [il se remaria en septembre 1939], il s’inscrivit, le 9 novembre 1921, à l’Ordre des avocats et exerça au barreau de Paris.
Chadirat poursuivit ses activités maçonniques. Il fut élu conseiller fédéral en 1930 puis grand orateur de la Grande Loge de France de 1931 à 1933. Réélu, il fut ensuite grand maître adjoint jusqu’en 1936 (33e degré) à partir de 1937.
Il fut candidat de la SFIO en 1936 aux cantonales en dans sa province natale, dans le Lot.
Président de la section française de l’association juridique internationale, il participa en 1929, avec Jean-Michel Lévy, à une réunion de l’Association à Berlin. Tous deux, bien qu’ayant reçu de la SFIO l’autorisation de se rendre à cette réunion, firent attention de préserver leur indépendance.
Pendant la guerre, il créa un réseau de résistance à Toulouse et en Corrèze. Martial Brigoulex, fusillé au Mont Valérien, appartenait à son réseau. Après 14 perquisitions à son domicile, il fut arrêté en février 1943 par les Allemands, emprisonné avec le futur Garde des Sceaux, Edmond Michelet, à Fresnes. Dans Les Fils de la lumière, Roger Peyrefitte raconta un épisode de cette rencontre entre le franc-maçon et le catholique : « Celui-ci s’étant plaint de n’avoir rien à lire, le 33e lui prêta un petit livre qui ne le quittait jamais : L’imitation de Jésus-Christ ».
De 1944 à 1945, Chadirat fut maire de Perpezac-le-Blanc en Corrèze, puis revint à Paris où il retrouva sa maison pillée. Ayant perdu sa clientèle, il repartit de zéro. Il plaida des procès retentissants et fut, aux côtés de son ami Maurice Garçon, le défenseur de René Hardy, comme il allait être plus tard celui du général Garde dans le procès des barricades.
À la Libération, il fut Grand maître adjoint, aux côtés de Dumesnil de Gramont, qui revenait d’Alger où il avait siégé à l’Assemblée consultative.
Chadirat fut aussi vénérable de sa loge (les Libérateurs), puis grand maître de la Grande Loge de 1948 à 1950, et grand orateur en 1952-1953. Il fut encore premier surveillant de la loge Les Neuf Sœurs, de 1952 à 1953, vénérable de 1953 à 1954 et Couvreur de 1956 à 1958. Il appartint encore à la loge, La Rose écossaise, dont il fut l’orateur en 1965-1966.
Chadirat fut aussi un membre éminent du Suprême conseil de France où il devint lieutenant grand souverain grand commandeur.
Le Populaire de Paris des 20-21 février 1968 écrivait, dans un hommage, que Chadirat était membre du Parti socialiste depuis quarante-cinq ans, et de la 14e section de Paris depuis vingt-quatre ans.
Il fut enterré au cimetière de Barbizon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19243, notice CHADIRAT Georges par Gilles Morin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 novembre 2015.

Par Gilles Morin

SOURCES : Points de vue initiatiques, n° 9, 1968. — Le Populaire de Paris, 20-21 février 1968. — Notice DBMOF, par Jean-Michel Lévy. — Notes de Denis Lefebvre. — État civil de Betaille.

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