Par Jean-Luc Labbé
Né le 1er mars 1822 à Ambrault (Indre) ; journalier puis tailleur de pierre ; militant démocrate socialiste à Issoudun (Indre) et Cognac (Charente) ; plusieurs fois emprisonné par le pouvoir de Napoléon III.
François Deloup naquit dans une famille de journaliers à Ambrault (Indre), gros village de 750 habitants alors connu pour ces carrières de pierres à bâtir. Après 1841 la famille partit vivre et travailler à Issoudun (Indre) où elle rencontra un mouvement démocrate et ouvrier fortement présent et qui se manifestera au grand jour avec les débuts de la Seconde République.
Arrêté en décembre 1851 à Issoudun, Deloup François, tailleur de pierre, fut relâché par une décision du Préfet et du Procureur de la République en date du 30 janvier 1852 : « Marié, sa femme est grosse [enceinte], utopiste à relâcher ». (Source : Arch. Dép. Cher). Mais la commission Canrobert en février le remettra en prison et le condamnera à une peine d’internement, très vraisemblablement du côté de Nantes ou de La Rochelle.
En 1856, alors veuf, père d’un enfant et tailleur de pierre à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), il fut inculpé d’affiliation à la société secrète la Militante et au groupe de Cognac par le tribunal correctionnel de Cognac qui l’acquitta le 21 juin 1856. Voir Malarte Antoine et Dognon Jacques.
En 1882, il se trouvait tailleur de pierre à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime) et perçut une rente annuelle de 300 Francs en application de la loi d’indemnisation des victimes de répressions politiques impériales.
Par Jean-Luc Labbé
Sources : Arch. Dép. Charente, M 646. Registre du tribunal correctionnel de Cognac. — Arch. Dép. Cher 2U233. — L’Echo des Marchés octobre 1882. — B. Moreau, Marianne bâillonnée, Points d’Ancrage 2002. — Etat civil.