CHAILLE Eugène, Georges

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 7 décembre 1886 à Paris (Xe arr.), mort en 1958 ; ouvrier tourneur sur métaux, puis inspecteur départemental du travail ; secrétaire de la section socialiste SFIO de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).

Eugène Chaillé fut mobilisé le 2 août 1914 au 5e régiment de Génie et détaché au service de l’inspection des Forges comme contrôleur. L’armée le démobilisa le 31 janvier 1919 avec le grade de lieutenant. Il put reprendre ses activités socialistes d’avant-guerre : il avait été candidat aux élections municipales de Paris, en 1912, dans le quartier de Saint-Vincent-de-Paul (Xe arr.). Rallié au Parti socialiste SFIO après le congrès de Tours (décembre 1920), il fut candidat aux élections législatives du 11 mai 1924 dans le premier secteur de la Seine (liste du Cartel des gauches menée par Groussier) et le 1er mai 1932 dans la 1re circonscription du Xe arr. de Paris. Il recueillit 1 837 voix sur 18 721 électeurs inscrits et 16 416 votants puis se retira au second tour : ses voix se reportèrent sur Raymond Susset, républicain socialiste qui fut élu (le communiste Alloyer avait obtenu 2 176 voix et 1 664).
Eugène Chaillé habita à Suresnes, d’abord cité Jardins, puis, à partir de 1929, rue des Nouvelles dans un pavillon lui appartenant. Son nom apparaît en 1930 comme secrétaire de la section socialiste SFIO locale. Les effectifs socialistes locaux avaient évolué ainsi : 200 cotisants en décembre 1919, 250 au premier semestre 1920, 85 en décembre 1925, 76 en 1928, 50 en 1929 115 en 1930, 80 en 1931, 100 en 1932, 20 en 1933, 40 en 1934, 40 en 1935 et 170 en 1936. Chaillé ne fit jamais partie de la municipalité socialiste d’Henri Sellier* qui géra la commune pendant tout l’entre-deux-guerres. En 1932, il siégeait à la commission d’administration, documentation et finance de la fédération de la Seine et, au titre de suppléant, au conseil d’administration du journal Le Populaire. Il était un des responsables de la rubrique « droit syndical ».

En novembre 1928, Chaillié, de Paris, était le secrétaire général du Syndicat national CGT des inspecteurs et inspecteurs départementaux du travail.

En juillet 1930, il fut signalé comme étant membre de la commission administrative de la Fédération générale des fonctionnaires, affiliée à la CGT, poste qu’il occupait toujours en 1932.

La Vie socialiste du 9 décembre 1933 le cite dans la liste des secrétaires de groupes Jean-Jaurès à Paris et dans la Seine, avec mention de son adresse : 89 rue des Nouvelles, Suresnes. Il faisait donc partie des néo-socialistes qui avaient quitté le Parti socialiste SFIO.
Pendant la grève de la presse de janvier à mars 1947, l’assemblée ouvrière réunie le 13 janvier 1947 le désigna comme arbitre. Daniel Mayer, alors ministre du Travail, interrogé sur cet épisode en 1979, répondit : « C’était le grand patron de la région parisienne pour l’inspection du Travail » (Cahiers Léon Blum, n° 6-7-8, p. 162). Son fils Guy Chaillé devint secrétaire de la section de Suresnes du nouveau Parti socialiste en 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19259, notice CHAILLE Eugène, Georges par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 décembre 2019.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, D 2 M2 n° 52. — Arch. PPo 306. — Arch. J. Zyromski, dossier fédération de la Seine. — Cahiers Léon Blum, n° 6-7-8, décembre 1979-juillet 1980. — Il y a cinquante ans... Henri Sellier, Suresnes, 1970. — Le Peuple, organe quotidien du syndicalisme, 26 novembre 1928, 8 juillet 1930 (BNF-Gallica). — Notes de Louis Botella.

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