Par Rolf Dupuy, Claude Pennetier
Né le 19 juin 1889 à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain). ; libertaire insoumis pendant la Première Guerre mondiale.
Émilie Carles, dans Une soupe aux herbes sauvages, consacre un chapitre intitulé "Tu ne tuera point", à des insoumis de la guerre, dont Maurice Vernon, son frère Clément Vernon et son ami Joannès Cuat. Les frères Vernon avaient connu sa sœur Rose dans les Hautes-Alpes. Tous les deux avaient quitté la France pour l’Amérique afin d’échapper à la guerre. Joannès Cuat lui se cacha sur place, puis à l’étranger, et changea d’identité avec les papiers d’un citoyen suisse du nom de Paul Robin.
Joannès Cuat, toujours recherché, qui travaillait chez Renault tout en fréquentant les milieux libertaires, vivait en 1921 avec une cousine d’Émilie à Saint-Cloud (Seine-et-Oise). C’est là qu’Émilie Carles fit sa connaissance ; il lui raconta l’histoire des insoumissions et l’initia aux idées anarchistes.
Émilie Carles* décrivit dans ses souvenirs la forte impression que lui fit cet insoumis : « D’emblée je l’admirai, d’abord pour ses idées, ensuite pour ce qu’il avait fait [...] il avait pour principe d’accorder sa pensée et ses actes » (p. 101).
Maurice Vernon avait laissé sa femme et sa fille leur promettant d’envoyer un soutien matériel. La fille mourut accidentellement et la famille Vernon accusa la femme en laissant, faussement, planer des doutes sur son attachement à Maurice, notamment dans ses relations avec Joannès Cuat. Le lien fut rompu.
Par Rolf Dupuy, Claude Pennetier
SOURCE : Émilie Carles, Une soupe aux herbes sauvages, Éditions Jean-Claude Simoëns, 1977, p. 101-108. — Etat civil.