MIOZZO Bruno

Par Michel Thébault, Isabel Val Viga

Né le 29 octobre 1925 à San Giorgio delle Pertiche (province de Padoue, Italie), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivateur ; victime civile.

Bruno Miozzo
Bruno Miozzo
crédit : MémorialGenWeb

Bruno Miozzo était le fils de Giuseppe Antonio (né le 8 septembre 1903, à San Giorgio Delle Pertiche), carabinier, et de son épouse Lucia née Zuccarato* (née le 25 juillet 1904, à Campodarsego, province de Padoue). Ses parents s’étaient mariés le 13 novembre 1924 à San Giorgio Delle Pertiche (province de Padoue).
Il était le deuxième d’une fratrie de treize enfants, Orfélia (née le 1er janvier 1922, à San Giorgio Delle Pertiche) épouse de Jean Louis Troutaud, Antonio* (né le 12 mars 1927, à San Giorgio Delle Pertiche), Angelina (née le 10 janvier 1929, à Lesterps, Charente), Armand* (né le 8 février 1930, à Lesterps, Charente), Louis* (né le 1er février 1932, à Lesterps, Charente), Anna* (née le 29 mars 1933, à Lesterps, Charente), Marcello* (né le 21 octobre 1934, à Exideuil, Charente), Marie-Thérèse (née le 12 novembre1935, à Exideuil, Charente et décédée avant 1944), les triplés Marie-Thérèse (née le 5 septembre 1938, à Confolens, Charente et décédée le 26 avril 1939, à Saint-Junien), Marie-Louise (née le 5 septembre 1938, à Confolens, Charente et décédée le 16 avril 1939, à Saint-Junien), Joseph Angelo (né le 5 septembre 1938, à Confolens, Charente et décédé le 26 mars 1939, à Saint-Junien), Jean* (né le 11 octobre 1940, à Saint-Junien).
En 1927, le couple Miozzo s’installèrent comme métayers sur la commune de Lesterps (Charente), commune limitrophe de la Haute-Vienne, dans la Charente limousine, à l’est de Confolens. Ils changèrent plusieurs fois de ferme chez Beaupuy, Coufoulaude, aux Granges dans la commune de Lesterps et chez Tardy, commune d’Exideuil.
En 1938, la famille Miozzo était venue s’installer à Saint-Junien, à la ferme de Fontchabrier.
La famille partie ensuite exploiter de nouvelles fermes sur la commune d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), au Masferrat, puis aux Brandes sur la route de Saint-Victurnien (sans doute à la fin de l’année 1942).
Giuseppe Miozzo est réquisitionné en 1940 par l’armée Italienne mais en refusant, il fut, en mars 1941 arrêté par la brigade de gendarmerie de Saint-Junien et refoulé vers l’Italie. Il fut déporté en Allemagne le 8 septembre 1943.
C’est donc Lucia* et son fils aîné Bruno* qui exploitaient en 1943 - 1944 la ferme des Brandes à Oradour.
« Chez les Miozzo, une famille d’émigrés italiens, le fils aîné, Bruno*, est réfractaire au STO. Son âge et sa nationalité d’origine sont un risque pour lui car il n’a pas pu se procurer des faux papiers. Il travaille avec sa mère et ses sœurs à la ferme des Brandes, qui se trouve un peu à l’écart au sud du Bourg, mais il ne doit pas se faire voir et il reste caché. » (...)
« Les trois enfants d’âge scolaire de la famille Miozzo, des émigrés italiens qui exploitent en métayage une ferme des Brandes, Louis*, Anna* et Marcel*, sont partis tôt ce matin. Le petit dernier, Jean*, qui a quatre ans, est resté à la ferme. Récemment nanti de son certificat, Armand* s’occupe aux travaux des champs avec la jeune fille de la famille, Angelina, et l’aîné des garçons, Bruno*, lequel est réfractaire au STO et se montre le moins possible. » (…)

Ses sœurs échappèrent au massacre, Orfélia vivait avec son époux à Saint-Junien, Angelina réussit à prendre la fuite à l’arrivé des allemands.
« A deux pas du Bourg, à la hauteur de l’allée de sapins qui mène à Orbagnac, un groupe de soldats s’est déployé en cercle, autour du lieu-dit Villa Andrée et de la ferme des Brandes, où Madame Miozzo*, ses fils Bruno* et Armand* et sa fille Angelina sont encore à table. Les trois adolescents de la famille, Anna*, Louis* et Marcel* sont partis pour l’école alors que le plus jeune garçon, Jean*, fait la sieste dans son petit lit. Les soldats emmènent la famille Miozzo, mais Angelina s’échappe. » (...)
« L’histoire d’Angelina Miozzo qui s’était échappé lors de la rafle de sa famille à la ferme des Brandes, reste la plus insensée. Indûment inscrite sur la liste des victimes, elle ne sut se faire reconnaître comme survivante, fut oubliée, en garda une sourde rancœur et s’enferma dans un silence hostile. » (...)

Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son frère Antonio dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa mère, ses frères, sa sœur furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Bruno Miozzo obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
C’est seulement à son retour de captivité, en octobre 1945, où il rejoint l’Italie, que Giuseppe Antonio Miozzo, apprendra le drame dont été victimes son épouse et ses enfants. En 1942 à San Giorgio Delle Perche, il épousera en secondes noces Mercedes Rosso. Il décède le 6 janvier 1954 à Campodarsego (Italie).
Sa sœur Orfélia et sa famille, seront des habitants du village provisoire. Elle décède le 7 avril 1973 à Oradour-sur-Glane.
Sa sœur Angelina, épousera Jean Malivert. Le 18 juillet 1952 le Tribunal Civil de Rochechouart à annulé le jugement du 10 juillet 1944, la déclarant décédée le 10 juin 1944 lors du massacre d’Oradour-sur-Glane. Elle décède le 2 janvier 2001 à Limoges.
Un documentaire sera réalisé sur le destin tragique de la famille Miozzo.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192694, notice MIOZZO Bruno par Michel Thébault, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 29 mai 2017, dernière modification le 9 février 2022.

Par Michel Thébault, Isabel Val Viga

Bruno Miozzo
Bruno Miozzo
crédit : MémorialGenWeb
Bruno Miozzo
Bruno Miozzo
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Miozzo - Zoccarato, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Miozzo - Zoccarato, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Charente, actes de naissances, mariages, décès. — Pia Leonetti Carena, Les Italiens du Maquis, Paris, Editions mondiales, 1968. — La Charente Libre, 8 novembre 2013. — Renseignements Antonio Bechelloni et M. Daniel Brionnaud. — journal, L’Appel du Centre, du 14 mars 1941. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p64, p70, p83-84, p133). — « 10-06-1944, le feu sur les Anges », documentaire du réalisateur italien Mauro Vittorio Quattrina.

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