KURCHAND Rywka, née BOKER

Par Daniel Grason

Née le 15 juillet 1893 à Varsovie (Pologne), morte en juin 1943 à Auschwitz (Pologne) ; couturière à domicile ; sympathisante communiste.

Rywka Kurchand, née Boker.
Rywka Kurchand, née Boker.

Fille de Schalama et de Doria, née Schafer, Rywka épousa Szija Kurchand, le couple eut trois enfants dont Ruta et Henri, la famille vivait 11 Neuve-Popincourt à Paris (XIe arr.). Veuve depuis 1936, elle exerçait le métier de couturière. L’ordonnance allemande du 29 mai 1942 était rendue publique le 1er juin, à compter du dimanche 7 juin 1942 le port de l’Étoile jaune était rendue obligatoire. Rywka Kurchand ne s’y conforma pas.
Elle se réfugia en 1943 au domicile de sa fille Ruta rue du Chemin-Vert (XIe arr.), le domicile avait été mis sous surveillance par les Brigades spéciales. Elle y fut interpellée le 24 mars 1943 par trois policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du XVIe arrondissement.
Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales, elle a été fouillée par une policière. Elle était porteuse d’une fausse carte d’identité au nom de « Georgette Nicole », portant sa photographie et des timbres humides de la Police d’état de Morsang-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne) et de différentes cartes d’alimentation.
Son domicile de la rue Neuve-Popincourt fut perquisitionné en sa présence. Ont été saisis : un numéro de La Vie du Parti de février 1943, une liste de souscription 15 décembre 1941-15 décembre 1942, un morceau de papier d’emballage portant l’adresse de Lipman 11 rue Castex (IVe arr.), deux cartes d’identité d’étranger périmées depuis le 23 novembre 1941 au nom de Henri et Ruta Kurchand, une carte d’alimentation ne portant pas la mention « Juif ». Rywka Kurchand était inconnue des Archives centrales des Renseignements généraux et de la Police judiciaire. Un dossier portant le n° 23957 était au service des Affaires Juives.
Son interrogatoire porta sur l’activité de sa fille Ruta et de son fils Henri membres supposés du Parti communiste clandestin. Elle répondit qu’il était possible que sa fille du Parti communiste, mais fut septique quant à l’appartenance de son fils à l’organisation. Elle déclara « Je n’ai jamais vu d’armes chez moi. Il est possible que des tracts aient été apportés par mes enfants, mais je ne m’en suis pas aperçue ». Elle reconnut être en infraction à ordonnance allemande qui rendait le port obligatoire de l’Étoile jaune.

Internée au camp de Drancy réservé aux juifs, Rywka Kurchand était dans le transport n° 55 de 1058 déportés qui partit le 23 juin 1943 à destination d’Auschwitz. Les plus jeunes de ce convoi furent envoyés dans les mines de Jawischowitz pour extraire le charbon. L’armée Soviétique libéra le camp le 27 janvier 1945, sur les 1058 femmes et hommes de ce convoi, 72 avaient survécus dont 37 femmes.
Le nom de Rywka Kurchand a été gravé sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (IVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192744, notice KURCHAND Rywka, née BOKER par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 mai 2017, dernière modification le 26 juillet 2021.

Par Daniel Grason

Rywka Kurchand, née Boker.
Rywka Kurchand, née Boker.

SOURCES : Arch. PPo. GB 125 BS2. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992. – Site internet CDJC.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 173 cliché du 24 mars 1943.

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