CHAINTRON André

Par Claude Pennetier

Né le 17 juin 1910 à Anse (Rhône), mort vers 1997 en Haute-Loire ; jardinier, puis fleuriste ; dirigeant communiste.

Autotbiographie communiste d’institution d’André Chaintron dans les dossiers du Kominter, 1er page, Moscou, RGASPI

André Chaintron était le quatrième d’une famille de neuf enfants dont le père était employé aux Chemins de fer et habita Feyzin de 1916 à 1954. La mère était couturière et élevait neuf enfants. Ils possédaient une petite maison et un lopin de terre qui leur permit de vivre après la retraite. Son frère, Jean Chaintron fut une dirigeant de premier plan du Parti communiste.

Après l’école primaire laïque et le certificat d’études, à treize ans, André Chaintron commença l’apprentissage du métier de jardinier horticulteur chez des patrons de la région lyonnaise à quatorze ans et le termina en 1928 à Saint-Germain-en-Laye.

C’est alors qu’il était devenu ouvrier fleuriste aux environs de Lyon qu’il adhéra au Secours rouge international et au Parti communiste. En 1932, après son service militaire à Bron, il se maria avec Berthe Petit (une couturière) qui avait dit-il un oncle anarchiste "pas très conscient par suite d’une commotion pendant la guerre" (untobiographie, 1939). Le cpouple eut une fille. André Chaintron travailla alternativement comme artisan horticulteur et comme salarié industriel.

En 1938, ouvrier aux usines Berliet à Vénissieux, militant actif du syndicat et du PC, il fut renvoyé pour fait de grève. Pendant quelques mois, il n’avait pour vivre avec sa femme et sa fillette de cinq ans que l’allocation de chômage qui s’élevait alors à 12 francs par jour, soit environ une heure et demie de salaire ouvrier moyen. Continuant à militer ardemment, il devint en mars 1939 un permanent technico-politique appointé des services annexes du comité central du PCF dans la région parisienne, agissant en rapport avec l’action de solidarité internationale envers l’Espagne républicaine agressée par Franco.

Il écrivait dans son autobiographie de 1939 : Je pense que les trotskistes ne sont ni des révolutionnaires ni des ultra-révolutionnaires comme ils se présentent pour mieux tromper la classe ouvrière. Ce sont au contraire des alliés du fascisme. Ils sont dangereux par leurs méthodes de division dans les rangs ouvrier, par leurs provocations dans le mouvement de masse. Pour l’unité, dans l’intérêt du peuple, contre le fascisme, je pense qu’il faut dénoncer les trotskistes et mener avec le prolétariat une lutte impitoyable contre ces ennemis sournois."
Mobilisé en septembre 1939, réformé en mars 1940, il était employé comme chauffeur chez un horticulteur d’Ivry (Seine, Val-de-Marne) puis dans une usine d’appareils électroménager, lorsqu’il fut chargé par l’appareil central du PC, frappé d’illégalité, d’assurer l’hébergement clandestin d’importants dirigeants communistes dans son habitation, d’abord rue Ségolfin à Courbevoie puis 5 place de la Porte Champerret à Paris (XVIIe arr.). C’est là que le 18 mai 1941, Gabriel Péri* et lui-même furent arrêtés par le commissaire de police d’Asnières, sur dénonciation du dénommé « Armand » de son vrai nom Edmond Foeglin, responsable adjoint du service central des cadres du PC qui était tombé aux mains de la police.

André Chaintron fut condamné par la Cour spéciale en janvier 1943, pour « recel de malfaiteurs », à quinze mois de prison effectués à la prison de la Santé. Il fut ensuite interné successivement aux camps de Voves et de Pithiviers puis livré aux hitlériens qui l’enfermèrent à la forteresse de l’île de Ré jusqu’en novembre 1944 où il fut rapatrié sanitaire.
Dans les trois mois qui suivirent, la direction centrale du PC le chargea de l’aide aux prisonniers soviétiques puis, de septembre 1945 à mai 1952, de la gestion de domaines agricoles en Creuse (Plas Valière) servant au rétablissement des anciens prisonniers et déportés. Il en fut directeur mais n’apprécia pas les méthodes de gestion rythmées par les besoins financiers du Parti communiste (témoignage de Jean-Marc Chaintron).

Berthe devint très critique par rapport au communisme dans les année 50 elle votait socialiste, André restait communiste de coeur. André et Berthe Chaintron cessèrent leurs activités militantes et vécurent avec leurs cinq enfants d’une petite exploitation familiale de fleuriste horticulteur, 7 rue du 4 septembre à Brioude (Haute-Loire). À soixante-douze ans, malgré une santé ruinée par les épreuves, André Chaintron travaillait encore durement pour subsister car, n’ayant pu cotiser à la Sécurité sociale pendant ses années de militantisme et de détention, il n’avait pas de retraite suffisante. Il finit sa vie à Lamothe (Haute-Loire), où le couple avait acquis un bungalow pour être proche de leur fille aîné Denis. Il mourut à 87 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19275, notice CHAINTRON André par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 février 2022.

Par Claude Pennetier

Autotbiographie communiste d’institution d’André Chaintron dans les dossiers du Kominter, 1er page, Moscou, RGASPI

SOURCES : RGASPI, Moscou, archives biographiques du Komintern, 495 270 5668, dossier du Komintern à son nom, autobiographie du 17 janvier 1939, Lyon, 6 pages, classé AS. — Témoignage de Jean Chaintron, son frère et de Jean-Marc Chaintron, son neveu..

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