PELLEQUER Maurice Roger

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 13 janvier 1921 à Paris (XIVe arr.), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Dijon (Côte-d’Or) ; rédacteur auxiliaire ; résistant du NAP et des Forces françaises combattantes (FFC) ; agent de liaison de Jean Bouhey et Jean Mairey.

Issu d’une famille protestante cévenole, Maurice Pellequer était le fils de Raymond Armand, garde républicain puis inspecteur de police dans un commissariat et de Jeanne Lepinoit, sans profession. Il fit des études de droit et devint bachelier à l’âge de seize ans. Il était célibataire et souhaitait devenir pasteur. Domicilié à Paris (XIXe arr.), il devint rédacteur auxiliaire au ministère du Travail.
Requis pour le STO, il partit à Berlin avec son frère Paul le 9 mars 1943. Le 30 juillet 1943 il fit une tentative d’évasion et fut arrêté à Duisbourg, à la frontière hollandaise. Il fut mis en prison pendant 15 jours à Hanovre et à Berlin (Alexander-Platz). Selon Jean Mairey, Maurice Pellequer refusa dès le début d’effectuer tout travail et ne donna pas satisfaction à ses supérieurs. Il fut finalement affecté au balayage de la cour, où « il sut se rendre parfaitement inutile ». Les deux frères obtinrent avec l’aide du médecin de famille une permission de 12 jours et purent quitter l’Allemagne le 14 novembre 1943. Ils saisirent cette occasion pour devenir réfractaires au STO. Tandis que Paul se fit faire des faux papiers et résida en divers endroits avant de rejoindre le maquis "AIGOUAL-CEVENNES" le 19 juillet 1944, Maurice entra dans la Résistance au service du NAP à Lyon puis il fut affecté comme agent de liaison de Jean Bouhey commissaire de la République pour les régions de Bourgogne et Franche-Comté et de Jean Mairey responsable du NAP. Il choisit le pseudonyme de "Lancier" se portant volontaire pour les missions difficiles et dangereuses. Il reçu notamment de nombreuses missions à Paris durant l’hiver 1943-1944 et au début du mois d’août 1944, il fut chargé par Jean Bouhey des liaisons entre Dijon et la Franche-Comté. En mission à Pontarlier-sur-Saône, il décida un jour de rapporter à Dijon une bicyclette qui lui avait été confiée car les moyens de transport manquaient et cela causa sa perte. Dans la nuit du 9 au 10 août, une rafle eut lieu au domicile de la famille qui l’hébergeait et Maurice Pellequer bien qu’ayant des papiers en règle fut emmené comme suspect au siège de la Gestapo, à Dijon. Après son arrestation un camarade vint en avertir Jean Mairey lui conseillant de prendre la fuite. La réponse de Jean Mairey fut sans détours : « N’importe lequel d’entre nous serait tombé aux mains de la Gestapo, je me sauverais. Mais de Lancier, il n’y a rien à craindre, quoi qu’il arrive ».
Après huit jours d’interrogatoires au cours desquels il ne révéla rien, il fut extrait de sa cellule et conduit à la sortie de Dijon le 17 août 1944 où il fut abattu d’une balle dans la nuque à cinq heures du matin, au lieu-dit « Rendez-vous des Chasseurs", sur la RN 74 en compagnie de Jean Buret, Louis Gérard, Jean Lochegnies et Maurice Pillot.
Déclaré comme inconnu, son acte de décès en donne un signalement très précis : « un mètre soixante-dix-sept, forte constitution, rasé de frais, cheveux blonds, yeux châtain clair, vêtu d’un pantalon bleu marine de ski, chandail gris bordé de marron, chemisette bleue, veste grise, souliers bas noirs très usagés, ceinture cuir, slip blanc tricoté à la main, dans une poche de pantalon, une paire de lunettes, monture écaille, sur le corps on remarquait une cicatrice ancienne d’une opération d’appendicite ».
Il fut identifié par jugement du Tribunal de 1ère instance de Dijon le 24 novembre 1944.
Il est inhumé au carré des fusillés du cimetière communal des Péjoces, à Dijon.
Il obtint la mention "Mort pour la France" transcrite sur son acte de décès le 31 décembre 1944. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur (JO du 7 juillet 1946) et reçut la Médaille de la Résistance (JO du 7 mars 1959) à titre posthume.
Il fut homologué aux Forces françaises combattantes (FFC) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant".
Jean Mairey dira de lui : « il puisait dans sa foi patriotique comme dans la certitude de sa foi religieuse une force d’âme et de caractère qui le mettait en dehors du lot commun des mortels ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192752, notice PELLEQUER Maurice Roger par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 31 mai 2017, dernière modification le 21 janvier 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Gilles Hennequin Résistance en Côte-d’Or, tome 1 page 74.— Claude Guyot Historique du Comité de Libération de la Côte-d’Or, Besançon 1962.— Documents et renseignements transmis par sa nièce Jeanne-Marie Fléchon.— Mémorial Genweb.— État civil.

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