MEUNIER Robert, Fernand [Pseudonyme dans la Résistance : Bob Champagne]

Robert Meunier était le fils de Fernand Gaston Meunier et de Pauline Ernestine Kirchdoerffer. Il avait épousé Yvonne Gueunier le 7 juin 1941 à Vitry-le-François (Marne). Le couple, qui avait une petite fille née en 1942, était domicilié à Vitry-le-François, où Robert Meunier exerçait la profession de coiffeur.

Requis pour le Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne, et revenu à Vitry-le-François à la faveur d’une permission pour raisons de santé , il gagna la région de Grenoble (Isère). Il s’y fit embaucher, sous la fausse identité de Robert Menton né le 9 août 1917, comme ingénieur-monteur à l’usine d’électrochimie de Jarrie-Vizille dont la direction accueillait un grand nombre de réfractaires.

En juillet 1943, il rejoignit un maquis FTPF (Francs-tireurs et partisans français) de l’Isère. Il rallia ensuite le mouvement Combat et devint membre du groupe franc dirigé par Paul Vallier, sous le pseudonyme de Bob Champagne. Il participa à de nombreux sabotages et coups de main contre des miliciens et des convois allemands. En décembre 1943, il fut nommé responsable départemental des groupes francs avec le grade de capitaine.

Le 8 juin 1944, il fut arrêté à Grenoble avec deux policiers membres de la résistance par le Waffen SS Guy Eclache (condamné à mort le 27 septembre 1945 par la Cour de justice de Grenoble et exécuté le 20 octobre 1945). Les deux policiers furent relâchés mais Robert Meunier trouvé porteur de documents compromettants, dont la carte grise maquillée d’une voiture recherchée par les policiers allemands, fut maintenu en détention. Interrogé et torturé dans les locaux de la Gestapo jusqu’au 25 juin 1944, il fut ensuite transféré au Fort Montluc à Lyon (Rhône).

Le 12 juillet 1944, Robert Meunier fut extrait de Montluc avec vingt-et-un autres détenus. Les vingt-deux prisonniers furent conduits à Genas (Isère, Rhône) dans un camion escorté par deux voitures noires. Ils arrivèrent vers 19 heures au lieu-dit Bouvaret. Des soldats allemands les firent descendre du camion et tirèrent plusieurs rafales de mitraillettes, fauchant vingt hommes. Les deux derniers détenus tentèrent de s’enfuir en traversant une haie et furent également exécutés. Les Allemands abandonnèrent les cadavres sur place et repartirent en direction de Lyon.
Les victimes ont été inhumées au cimetière de Genas.

Le corps de Robert Meunier auquel a été attribué le numéro 11 est décrit comme suit : « Costume gabardine bleu marine type aviation – chemise blanche col tenant (américain) avec initiale R-H bleu marine. […] chaussettes noires – souliers bas noirs bon état. Cheveux noirs. » On trouva sur lui « une carte d’identité au nom de : Menton Robert, René, né le 9-8-1917 à Paris (XVIe) » et « deux lettres adressées à M. Gueripel Henri, sous le Bourg à Claix (Isère), […] datées de Montluc. »
Il a été identifié le 11 septembre 1945 par sa femme, Yvonne Gueunier, demeurant 12 cité du Dépôt à Vitry-le-François.

Un jugement rendu le 5 octobre 1945 par le tribunal de première instance de Vienne et transcrit à l’état civil de Genas le 21 octobre, dit « que l’acte de décès dressé en mairie de Genas le 13 juillet 1945 [erreur de transcription du maire de Genas ?] sous le numéro 30 du registre des décès, sera rectifié en ce sens qu’il s’appliquera à Robert Fernand Meunier, né le 9 août 1920 à Vitry-le-François ». Il est précisé dans la marge, que Robert Meunier était capitaine des Forces françaises de l’intérieur.

Une mentions marginale ajoutée à son acte de naissance en mairie de Vitry-le-François le 20 juin 1949 le dit « décédé à Genas (Isère) le 12 juillet 1944 ».

Son corps a été restitué à sa famille et transféré dans le cimetière du Midi à Vitry-le-François.

Robert Meunier a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 25 mars 1957, publié au JO le 30 mars 1957. Il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 25 mars 1957 en qualité de lieutenant.

Dans le Rhône, le nom de Robert Meunier est gravé sur la stèle d’Azieu érigée Chemin des fusillés à Genas, qui porte l’épitaphe :
« Honneur et Patrie aux martyrs de la Résistance. Français souviens-toi. Ici le 12 juillet 1944, 22 patriotes ont été fusillés par les Allemands avec la complicité de la Milice de Vichy ».
Dans l’Isère, il est inscrit sur le mémorial du maquis de l’Oisans érigé à Livet-et-Gavet.
Dans la Marne, il figure sur la liste « FFI » du monument aux morts de Vitry-le-François où une rue porte le nom du capitaine Robert Meunier.


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