LE GUIADER Claude, Louis, Jean, Léon

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 1er janvier 1928 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), exécuté sommairement le 19 août 1944 à Savigny-le-Sec (Côte-d’Or) ; étudiant ; responsable des JC (Jeunesses communistes) ; résistant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Claude Le Guiader était le fils de Léon Le Guiader et d’Élisabeth Jeanne Denise Vignau Balou, ouvriers communistes.

Il étudia à partir de 1941 à l’école Eugène-Livet, à Nantes. Claude fut vite sensibilisé à l’action clandestine et jeune écolier il transportait des documents dans ses chaussettes. En juillet 1942, sa mère entra dans l’illégalité et elle l’envoya dans les Pyrénées pour y travailler chez de petits fermiers et le mettre à l’abri. Avec le beau-père de Claude, René Poirot, elle fut envoyée par le PC en Côte-d’Or, à Dijon pour y prendre des responsabilités en tant qu’interrégionaux du Parti. Voulant participer à la lutte contre l’occupant, Claude convainquit sa mère de le faire entrer dans la Résistance. Il arriva ainsi en Côte-d’Or au printemps 1944 et devint responsable départemental de la JC (Jeunesse communiste) puis du FUJP (Forces unies de la jeunesse patriotique). Il entra en même temps dans la Résistance comme agent de liaison de René Poirot avec le grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Des arrestations ayant été effectuées parmi les JC, René demanda à son beau-fils de cesser toute relation avec ses camarades. Claude Le Guiader n’écouta pas et maintint ses contacts.

Le 25 juillet 1944 il prit rendez-vous avec un camarade. Ce dernier ayant été pris la veille porteur d’un carnet sur lequel le rendez-vous était noté, il tomba dans la souricière et fut arrêté à son tour par la Gestapo. Interrogé, il garda le silence pour protéger sa mère et fut ainsi condamné. Il fut incarcéré au quartier allemand de la prison de Dijon, rue d’Auxonne le 31 juillet.
Après le débarquement allié du 15 août, les services de la Gestapo et de la milice se préparèrent à quitter Dijon en se débarrassant des résistants qu’ils avaient emprisonnés. Le 19 août 1944, Claude Le Guiader fut extrait de sa cellule ainsi que trois autres résistants, Yves Barbier, Marcel Beninger et Jean Rochet, condamnés comme lui à mort par le SS Obersturmbannführer Willy Hülf, kommandeur de la SIPO de Dijon. Ils furent embarqués à bord de deux tractions avant et encadrés par huit agents de la Gestapo et de la milice sous les ordres du lieutenant Pfeiffer. Menottés deux par deux, Claude l’étant avec Jean Rochet, ils furent exécutés vers 10h00 du matin de plusieurs balles de pistolet dans la nuque, en bordure du Bois de Norges, à Savigny-le-Sec (Côte-d’Or). Menottes enlevées, ils furent ensuite trainés et abandonnés dans les fourrés. Seul Jean Rochet survécut miraculeusement, et put témoigner.

Ils eurent une sépulture décente au cimetière de Savigny. Claude Le Guiader fut par la suite, transporté au carré militaire du nouveau cimetière, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où il repose aujourd’hui.

Il obtint la mention « Mort pour la France » le 2 novembre 1945 et il fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et au titre d’interné et déporté résistant (DIR) le 23 mai 1956.

Son nom figure sur le mémorial de l’école Eugène LIVET à Nantes (Loire-Atlantique) et sur la stèle commémorative du bois de Norges, à Savigny-le-Sec (Côte-d’Or).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192981, notice LE GUIADER Claude, Louis, Jean, Léon par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 6 juin 2017, dernière modification le 18 août 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : AVCC 21 P 262271.— Gilles Hennequin, Résistance en Côte-d’Or, tome 1pages 44, 60 et 73, Dijon 1985, tome 5 pages 41-42, Dijon 2001.— Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, plaquette de l’Amicale des vétérans du Parti communiste français de Côte-d’Or, réédition 2014.— Coupures de presse, journal Le Bien Public, Dijon de 1994 à 2007, notamment article de Gilles Hennequin le 22 août 2004.— Mémorial Genweb.— Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945 , 2001, p. 54 . — État civil.

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