POLLET Lucien Alfred

Par Gérard Larue

Né le 4 août 1906 à Saint-Denis (Seine ; Seine-Saint-Denis), mort le 28 août 1957 à Baudinard (Baudinard-sur-Verdon, Var) ; cantonnier ; militant communiste de Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) ; interné politique.

Fils de Paul Pollet et de Lucie Désiré Villermot, employés de commerce, Lucien Pollet s’était marié le 15 mars 1941 à Ville-sous-la Ferté (Aube) à Assunta Virgili née à Milan (Italie) qui lui avait donné quatre enfants.
Il ne fut pas mobilisé en 1939 en raison de ses charges de famille.
Le couple habitait à Stains 8 rue Léon Turin (Adrien-Agnès) depuis 1936, venant du 100, boulevard d’Aubervilliers (Maxime-Gorki). Lucien Pollet était employé en qualité de cantonnier à la commune de Stains depuis le 11 avril 1936.
Accompagné de Robert Vignes et de Julien Bizette, ils tracèrent dans la nuit du 8 octobre 1940 des inscriptions au goudron sur la chaussée de l’avenue Hainguerlot (Paul-Vaillant- Couturier) à Stains : « Hier vaillant, aujourd’hui vaillant, demain vive le Parti communiste ».
La gendarmerie de Pierrefitte rapporta les résultats de son enquête le 18 novembre 1940. Deux stanois avaient témoigné anonymement contre Pollet, Vignes et Bizette. Henri Bouveyron, ex. membre de la SFIO, Président de la Délégation Spéciale nommée par le Préfet lors de la révocation des conseillers municipaux communistes élus en mai 1935, affirma aux gendarmes : « Je connais particulièrement les nommés Vignes, Bizette, et Pollet, qui résident tous trois dans la commune. Ils sont connus comme des militants acharnés du parti communiste. Vignes et Bizette sont notoirement affiliés à ce parti dissout qui, actuellement tente de se reformer à Stains. Pollet, père de famille, peu intelligent, se laisse entraîner par les deux autres. À mon avis, il agit inconsciemment. J’ai connaissance que la rumeur publique de l’avenue Hainguerlot les accuse d’avoir fait des inscriptions communistes sur la chaussée de la dite avenue. Par peur de représailles, les gens n’osent pas se prononcer. Vignes et Pollet, sont employés municipaux de la ville de Stains et leur emploi leur permet d’obtenir facilement du goudron et autres ingrédients. Je ne puis donner sur eux que des mauvais renseignements. Bizette est un bon ouvrier consciencieux à son travail, mais au point de vue idées, il s’est mal orienté et s’obstine à rester communiste ».
Lucien Pollet fut appréhendé le 20 janvier 1941, interné à la maison centrale de Clairvaux (Aube) puis transféré au camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne).
Une note des Renseignements généraux du 10 avril 1941 affirma : « sa femme ne touche dès lors aucun secours de la municipalité, sans ressources ainsi que ses enfants, elle vit de l’aide que lui apporte sa famille et son voisinage ».
Sa fille de deux ans pourtant gravement malade, il ne fut pas autorisé d’aller à son chevet en avril 1943. Lucien Pollet fut libéré le 16 octobre 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192993, notice POLLET Lucien Alfred par Gérard Larue, version mise en ligne le 7 juin 2017, dernière modification le 5 juillet 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 1 W 747, 77 W 575. — État civil en ligne cote E 344, vue 32.

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