CHANCEL Octave, Georges, Henri dit « Tatave »

Par Gérard Larue

Né le 24 décembre 1902 à Paris (Xème arr.), mort le 7 août 1967 à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) ; peintre en voiture ; délégué syndical, militant communiste, déporté résistant, Conseiller municipal communiste à Stains en 1935 et de 1953 à 1965.

Fils de Julien, ciseleur et de Eugénie née Métier, couturière, Octave Chancel naquit au domicile de ses parents au 183 rue Saint-Maur. Il épousa Louise Odette Pinard qui lui donna trois filles. Le couple venu du Xème arrondissement de Paris, s’installa en 1937 au 31 de la rue Léon-Gonot à Stains.
D’avril 1927 à mars 1940, Octave Chancel fut employé en qualité de peintre à la STCRP aux ateliers Championnet à Paris XVIIIème. Il y fut élu délégué du personnel de son atelier.
Membre actif du Parti communiste, il fut élu conseiller municipal communiste de Stains en mai 1935 sur la liste de Jean Chardavoine. Le poste de trésorier de la caisse des écoles lui fut confié par la nouvelle municipalité, jusqu’à ce que cette dernière fût remplacée en octobre 1939 par une délégation spéciale nommée par le Préfet de la Seine (décret-Loi du 26 septembre 1939).
Il ne fut pas mobilisé au cours des hostilités 1939-1940.
Simplement soupçonné de distribution de tracts communistes il fut arrêté le 2 mars 1940 à son domicile par les policiers du commissariat de Saint Denis et mis à la disposition de la justice militaire pour reconstitution de ligue dissoute, confection et distribution de tracts communistes.
Incarcéré à la prison de la Santé à Paris, il fut transféré vers Orléans le 10 juin 1940 lors de l’exode. Ayant reçu l’ordre du capitaine qui escortait le groupe de prisonniers de devoir regagner leur domicile, ces derniers furent arrêtés par les troupes allemandes qui les libérèrent le 17 juin. Octave Chancel rejoignit Stains.
En septembre 1940, il fut contacté par Moise Blois et participa à l’organisation d’un comité populaire où il fut désigné comme responsable à la distribution de tracts au personnel de la STCRP (appel notamment au sabotage)
Entré dans la résistance en avril 1941, il adhéra au Front National en mai. À partir de cette date il mit à la disposition de groupes armés des locaux pour dépôt d’armes, participa à la destruction de pylônes à Clichy (Seine). Il fut responsable dans le secteur banlieue-nord et particulièrement aux services de la STCRP de la répartition et la distribution de tracts appelant à la lutte contre l’occupant.
Son affaire ayant été déférée au Tribunal militaire de Périgueux il avait été condamné par défaut à deux ans de prison et 500 francs d’amende par jugement rendu le 20 janvier 1941 pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939.
Un mandat d’arrêt avait été lancé immédiatement contre lui. Il fut arrêté par la police française le 6 juin 1941. Incarcéré à la Santé, puis à Fresnes, transféré à Clairvaux et Troyes (Aube), Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne) dans la Marne puis à Compiègne (Oise).
Le 17 avril 1943, Edmond Podeur maire de Stains nommé par Vichy, transmit au Préfet de Police une pétition de commerçants stanois qui « certifiaient que Monsieur Chancel Octave était un père de famille estimé, d’une excellente moralité et formaient le souhait qu’il soit rendu à sa famille ».
Oscar Chancel fut déporté le 16 juin 1943 au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) dans un convoi de 994 hommes dont 448 rentrèrent de déportation. Octave Chancel y reçut le matricule 26788. Le 6 mai 1945 il fut libéré d’Ebensee (Autriche), annexe du camp de concentration de Mauthausen et rapatrié à Stains le 28 mai. Il fut homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF) et Déporté interné résistant (DIR).
Il divorça en novembre 1947, épousa en secondes noces le 8 mars 1950 en mairie de Stains Geneviève Smiétanska d’origine polonaise, déportée stanoise à Ravensbrück.
Le 26 avril 1953, il fut élu Conseiller municipal de Stains sur la liste du Parti communiste et réélu lors des scrutins du 8 et 15 mars 1959 sous l’étiquette « liste d’Union » présentée par le PCF pour la « Restauration des Libertés Républicaines et des Défenses des Intérêts de Stains ».
En 1962, il était Président du bureau de la section stanoise de la Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes, avec Robert Tissier Président d’Honneur, Madame veuve Fernande Vignes Vice-Présidente mère de Robert Vignes déporté, Bacque secrétaire, Obrecht Roger secrétaire-adjoint, Madame Chancel trésorière, née Smiétanska Geneviève, Martin Henri trésorier-adjoint.
Octave Chancel mourut le 7 août 1967 à Stains.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192995, notice CHANCEL Octave, Georges, Henri dit « Tatave » par Gérard Larue, version mise en ligne le 6 juin 2017, dernière modification le 21 juin 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 1 W 1833. – Arch Nat Z /4 61 ; Bureau résistance SHD, Caen 16 P 118752. – FMD Livre- Mémorial liste N° 93 convoi du 16 avril 1943, Éd. Tirésias, 2004. – État civil, Paris Xème archives numérisées V4E 9100 acte 5578.

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