Par Jacques Girault
Née le 28 janvier 1924 à Paris (XVIIe arr.), morte le 22 décembre 2019 à Garches (Hauts-de-Seine) ; institutrice puis rééducatrice en psycho-pédagogie ; militante communiste.
Son père, Jacques Kayser, journaliste, vice-président du parti radical-socialiste, signataire du programme du Front populaire, engagé volontaire en 1939 puis résistant, rejoignit la Grande-Bretagne en 1943 après avoir connu les prisons espagnoles et participa au débarquement de Normandie comme correspondant de guerre. Sa mère participa au maquis FTPF dans le Lot-et-Garonne et fut membre du bureau national de l’Union des femmes françaises (1945-1947) qu’elle quitta en raison des critiques de Jeannette Vermeersch.
Marcelle Kayser, qui n’avait pas reçu de sacrements religieux, habitait Paris, puis Neuilly, fréquenta les classes enfantines et primaires des lycées Jules Ferry puis Pasteur, puis le cours secondaire de jeunes filles à Neuilly. Au début de la guerre, habitant Rolleboise (Seine-et-Oise), elle continua sa scolarité au lycée de Mantes. Avec sa famille, elle rejoignit son père démobilisé dans le Lot-et-Garonne. Elle séjourna à Villeneuve-sur-Lot (Lot) où elle resta jusqu’en janvier 1944. Elle y obtint le baccalauréat avant de rejoindre, sous un faux nom, des amis à La Treyne par Lacave près de Souillac (Lot) jusqu’en août 1944. Elle adhéra alors aux Jeunes filles patriotes.
Marcelle Kayser, comme ses deux frères, devint membre, à la Libération, du Parti communiste français. Étudiante à la Sorbonne, elle travailla comme documentaliste dans un centre de documentation de politique étrangère. Licenciée en histoire, titulaire d’un diplôme d’études supérieures en 1953, membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France, elle participa comme déléguée au congrès international des étudiants en 1946.
Marcelle Kayser se maria en mai 1947 à Paris (XIIIe arr.) avec Jacques Chambaz, professeur.
Marcelle Chambaz, institutrice suppléante, puis remplaçante à partir de décembre 1953 à l’école de la rue Baudricourt (XIIIe arr.) puis, les années suivantes, aux écoles de garçons des rues Daviel et Vandrezanne (XIIIe arr.), obtint le certificat d’aptitudes professionnelles d’institutrice en 1957 et fut titularisée en 1959 en classe de perfectionnement à l’école de la rue Baudricourt. Habitant le XVe arrondissement, elle fut, pendant peu de temps, secrétaire adjointe de l’association des parents d’élèves de la rue de Lourmel. Depuis 1953 membre du Syndicat national des instituteurs, à partir de 1955, membre du bureau de la sous-section du SNI du XIIIe arrondissement, elle fut élue sur la liste « Unité et action » pour un mandat du conseil syndical de la Section départementale du SNI au début des années 1960.
Titulaire du Certificat d’aptitude à l’enseignement des enfants arriérés, après un stage au Centre de formation préparant le certificat d’aptitude à l’enseignement des enfants inadaptés déficients intellectuels, Marcelle Chambaz devint rééducatrice psycho-pédagogique et travailla au Centre national d’études et de formation pour l’adaptation scolaire et l’éducation spécialisée de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) de 1966 à sa retraite en 1979. En parallèle elle suivait, depuis 1969, des cours de linguistique à l’Université de Paris 3.
Marcelle Chambaz faisait partie en 1946 de la section du XVIe arrondissement, du bureau de la cellule d’Histoire de la Sorbonne en 1947-1948, puis du bureau de la cellule Linois-Viala dans le XVe arrondissement en 1952-1953. Secrétaire de cette cellule de 1952, elle était secrétaire adjointe du comité du quartier Grenelle de l’UFF. Par la suite elle fut organisée dans le XIIIe arr. jusqu’en 1966. Au moment de l’appel de Stockholm, en raison de l’attitude critique de son père condamnée par la direction du PCF, elle fut obligée d’adopter « une attitude prudente » dans ses relations avec ses parents. Elle participa au stage organisé par le PCF pour les instituteurs communistes du 5 au 22 septembre 1956. Après 1966, elle adhéra à la cellule du CNEFASES et fut membre de son bureau jusqu’en 1974.
Marcelle Chambaz, handicapée depuis septembre 1974, resta en contact permanent avec son travail professionnel et son militantisme. En 1981, elle devint la secrétaire adjointe de l’Association pour la formation et la recherche linguistique (ASFoRel), travaillant sur l’acquisition du langage, notamment pour les enfants bilingues.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressée.