BATTISTINI Jean Sébastien

Par Hélène Chaubin, Michel Thébault

Né le 18 mars 1897 à Scolca (Haute-Corse, Corse) , fusillé sans jugement par les Allemands à Barchetta (Haute-Corse) le 15 septembre 1943 ; résistant membre du Front National Corse.

La zone des combats de Barchetta
La zone des combats de Barchetta

Jean Sébastien Battistini était le fils de Jean Joseph Battistini et de Catherine Bonelli cultivateurs à Scolca. Il était lui-même cultivateur lors qu’il fut appelé à l’armée en janvier 1916. Il fut incorporé le 21 janvier au 99ème Régiment d’Infanterie. Il fut blessé une première fois en février 1917 puis gazé en avril 1918 au Mont Kemmel en Flandres, ce qui lui laissa des séquelles pulmonaires et oculaires durables. Il fut cité à l’ordre de la brigade le 4 novembre 1917 au motif suivant : « par son courage a permis à la compagnie d’atteindre rapidement ses objectifs ». Il reçut la Croix de guerre avec étoile de bronze. Passé en avril 1919 au 26ème RI, il fut démobilisé en septembre 1919. Il fut rappelé pour l’armée le 2 septembre 1939 affecté au 373ème RIA (régiment d’infanterie alpine). Ce régiment reformé en août 1939 pour protéger la Corse d’une intervention militaire italienne tint garnison dans les principales villes de l’île mais n’eut pas à combattre. Jean Sébastien Battistini fut démobilisé le 16 juillet 1940.
En 1944, il résidait toujours à Scolca, un hameau de Barchetta. Peu peuplée (230 habitants au recensement de 1936 et 157 à celui de 1946), cette petite localité située à 600m d’altitude profitait de la proximité de la vaste plaine maraichère de Mariana qui s’étend au sud de Bastia. Scolca n’est qu’à 7 km de Barchetta qui commande l’accès à la basse vallée du Golo, sur la route qui va de Casamozza à Corte et Ajaccio, la plus importante liaison routière entre Bastia et Ajaccio. En 1943, Scolca a perdu 3 hommes lors de la bataille de Barchetta en septembre.
Les résistants corses du canton du Golo (anciens cantons de Campile et Campitello réunis en 1975) auquel appartiennent ces villages reçurent comme dans toute l’île l’ordre d’insurrection contre les occupants le 9 septembre 1943. Dans cette zone, ils firent alliance avec le général italien Pedrotti qui commandait la 225ème division côtière. Des Chemises noires et des Allemands occupaient une usine de Barchetta dont ils avaient fait un gros dépôt de vivres. Le 13 septembre 1943, les résistants l’attaquèrent avec succès sans avoir pourtant obtenu des Italiens tout l’armement nécessaire. Mais le même jour, les Allemands venus du sud où ils avaient débarqué passèrent Casamozza et s’engagèrent sur la rive droite du Golo en direction de Barchetta. Le combat commença et les deux versants du fleuve furent la proie d’incendies. C’est au cours de l’un des accrochages que trois hommes de Scolca furent faits prisonniers. Ils furent fusillés le soir même à Barchetta. C’étaient Jean Sebastien Battistini, qui avait 46 ans, Pierre-François Perfetti né le 1er Janvier 1917 et Léon Rovelli son demi-frère, né le 15 février 1925.

Leurs noms figurent sur le monument commémoratif du cimetière de Bastia ainsi que sur ceux de Scolca où, en face de l’église paroissiale, un obélisque surmonte la sépulture des trois résistants du village, et de Volpajola (village situé à 2 km de Scolca). Ils sont aussi inscrits sur le livre d’Or de la Résistance de Sartène.
Ils ont obtenu la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193117, notice BATTISTINI Jean Sébastien par Hélène Chaubin, Michel Thébault, version mise en ligne le 10 juin 2017, dernière modification le 11 mars 2020.

Par Hélène Chaubin, Michel Thébault

La zone des combats de Barchetta
La zone des combats de Barchetta
Jean Battistini
Jean Battistini
Monument aux morts de Scolca
Monument aux morts de Scolca
Monument aux morts de Volpajola
Monument aux morts de Volpajola
Les deux villages de Scolca (le plus haut) et de Volpajola.
Les deux villages de Scolca (le plus haut) et de Volpajola.

SOURCE : Arch. Dép. Corse du Sud (registre matricule) — Hélène Chaubin, La Corse à l’épreuve de la guerre, Vendémiaire, 2015, p. 285.— Archives privées de la famille Choury ( CDRom Libération. Canton de Campile, période du 6 au 20 septembre 1943). — Général Gambiez, La Libération de la Corse, Hachette 1973. — Site internet : Orsu Ghjuvanni Caporossi, Cronica di a Corsica, les morts de 1939-1945. —Memorial GenWeb.

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