CODACCIONI Jean, Simon

Par Hélène Chaubin.

Né à Propriano (Corse du sud, Corse) le 21 juin 1888, fusillé sans jugement le 10 septembre 1943 à Sartène (Corse du Sud, Corse) par les Allemands ; résistant membre du Front National corse.

Le Patriote journal du Front National corse
Le Patriote journal du Front National corse
Annonce de l’insurrection qui doit entraîner la Libération.

Jean Codaccioni né à Propriano d’ Antoine et Angèle Codaccioni, s’était marié à 20 ans à Bilia (Corse du Sud, Corse) avec Pauline Simonpietri. Engagé dans le Front National corse depuis l’occupation italienne, il était chef de groupe. Arrêté par les Chemises noires alors qu’il portait une arme, il fut interrogé sous la torture puis transféré à Sartène où il fut incarcéré à la caserne Archinard, sous garde allemande. Sa mort est liée aux événements qui marquèrent à Sartène la journée du 10 septembre 1943 : cette ville était une sous-préfecture, au cœur d’un terroir de grands vignobles. La sociologie en était originale dans cette île où dominait la petite propriété et l’agriculture vivrière. Les grands propriétaires du Sartenais employaient un grand nombre d’ouvriers agricoles et les tensions sociales y étaient plus fortes qu’ailleurs. C’est la seule ville où se manifestait l’influence du parti communiste.
L’ordre d’insurrection lancé le 9 septembre y fut entendu aussi comme un appel à la révolution : tel était d’ailleurs le projet élaboré par le Comité départemental du Front National appliqué dès le 9 septembre à Ajaccio avec la prise des pouvoirs locaux par les résistants. Le Comité d’arrondissement de Sartène réunit donc environ 400 hommes le 10 septembre et ils s’emparèrent de la mairie et de la sous-préfecture. La population crut à sa libération pendant quelques heures malgré des tirs échangés avec la petite garnison allemande. Mais à 18h, un détachement allemand issu de la brigade SS présente dans le sud depuis le mois de juin arriva en renfort et reprit le contrôle de la ville que la plupart de ses habitants avaient quittée. Dans la nuit du 10 au 11 septembre, les Allemands fusillèrent 5 prisonniers, dont Jean Codaccioni. La ville ne fut reprise par les résistants et retrouvée par ses habitants que le 15 septembre.
Jean Codaccioni obtint la mention : Mort pour la France.
Une rue de Sartène porte son nom qui figure aussi sur le livre d’Or de la Résistance de Sartène.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193118, notice CODACCIONI Jean, Simon par Hélène Chaubin., version mise en ligne le 10 juin 2017, dernière modification le 15 novembre 2022.

Par Hélène Chaubin.

Le Patriote journal du Front National corse
Le Patriote journal du Front National corse
Annonce de l’insurrection qui doit entraîner la Libération.
La foule des Sartenais le 10 septembre 1943
La foule des Sartenais le 10 septembre 1943
Une photo extraite du livre de Maurice Choury.
Monument dédié à la Résistance : l'"Atlante" de Noël Bonardi à Sartène.
Monument dédié à la Résistance : l’"Atlante" de Noël Bonardi à Sartène.
Noêl Bonardi a sculpté des monuments à la Résistance en Corse pour plusieurs villes, notamment pour Ajaccio et Bastia.
Le 10 septembre à Sartène. Récit de Maurice Choury.
Le 10 septembre à Sartène. Récit de Maurice Choury.
Maurice Choury mentionne en fin de texte l’exécution de Jean Codaccioni.

SOURCES : Hélène Chaubin, La Corse à l’épreuve de la guerre, Vendémiaire, 2015, p. 285. — Archives privées de la famille Choury (CDRom Libération, Sartène). — Maurice Choury, Tous bandits d’honneur !, éd. Alain Piazzola, Ajaccio, 2011. — MemorialGenWeb.

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