MOHN Suzanne, Thérèse [née DREYFUSS Suzanne ; Thérèse, pseudonyme : MARTIN]

Par Daniel Grason

Née le 10 décembre 1911 à Verdun (Meuse), morte le 25 juin 2005 à Paris (XXe arr.) ; manutentionnaire ; militante communiste ; résistante FTP ; déportée à Ravensbrück (Allemagne).

Fille de Simon Dreyfuss, négociant, et de Lucie Moïse, sans profession, Suzanne Mohn adhéra au Parti communiste en 1935, elle fut membre du secrétariat de la section communiste du XVIIIe arrondissement de Paris, elle milita avec Alice Curateau. Elle s’était marié le 26 avril 1938 à Paris (XIe arr.) avec Maurice Mohn. Suzanne Mohn entra dans la clandestinité en juillet 1942 dans les comités clandestins de femmes. Elle vivait 5 rue Georges-Lardennois à Paris (XIXe arr.), FTP depuis novembre 1943 elle était chargée des liaisons et du ravitaillement.
L’arrestation le 21 avril 1944 de René Theiler amie d’Alice Curateau, entraîna la chute des deux militantes, celui-ci portait sur lui sur lui la carte « Hôtel Restaurant La Rotonde 370 Faubourg Daumier Orléans ». Suzanne Mohn et Alice Curateau furent appréhendées dans une chambre de l’hôtel. Les deux femmes étaient transférées dans les locaux des Brigades spéciales à Paris.
Le logement de la belle-mère de Suzanne Mohn, Eugénie au 125 rue Championnet (XVIIIe arr.) a été perquisitionné, une lettre saisie annonçait l’arrivée le 24 avril 1944 d’une prénommée « Denise ». Une souricière fut tendue, aucune « Denise » ne se présenta. La clef du logement de Suzanne Mohn était saisie, la perquisition de la chambre de la rue Georges-Lardennois ne donna rien. Dans leur rapport les policiers signalaient que Suzanne Mohn était juive. Elle fut emprisonnée au Fort de Romainville ou au camp de Compiègne.
Dans la nuit du 12 au 13 août 1944, les installations de la gare de l’Est ayant été détruites par la Résistance. Le 15 août un convoi de 1654 hommes partait à destination de Buchenwald et de 543 femmes à Ravensbrück de la gare de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Les hommes arrivèrent le 20 août et les femmes le 21 août. Suzanne Mohn fut affectée au Kommando de travail de Torgau, les détenues travaillaient pour une usine de munitions et d’explosifs. Mutée à Abterode elles fabriquèrent des explosifs. Le 21 janvier 1945 les déportées étaient envoyées dans un camp près de Leipzig, elles travaillèrent à la finition des leviers d’ailes d’avions pour la firme Junkers.
Le 13 avril 1945 les femmes de ce Kommando étaient libérées, matricule 57750 Suzanne Mohn était vivante. Elle a été homologuée Déportée, internée, résistante et F.F.I. Elle fit part de sa première impression lors de son arrivée à Ravensbrück le 21 août 1944 : « Ma première vision des civières sur lesquelles on transportait des cadavres ». Elle continua à militer notamment à la CGT des Services publics.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193134, notice MOHN Suzanne, Thérèse [née DREYFUSS Suzanne ; Thérèse, pseudonyme : MARTIN] par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 juillet 2017, dernière modification le 4 juillet 2017.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 124 BS2, PCF carton n° 8. – Bureau Résistance GR 16 P 192435. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Plaquette commémorative du Conseil général de Seine-et-Marne et de l’ONAC (début des années 2000). – Bulletin « La Voix des anciens des Services publics CGT », octobre 1985. — État civil.

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