NÉEL Jean-Marie

Par Jean-Luc Labbé

Né à Lyon le 19 décembre 1875 ; ouvrier chapelier et syndicaliste révolutionnaire (anarcho-syndicaliste) à Issoudun (Indre) de 1903 à 1906

Fils de Laurent Néel et de Marie Goubier qui avaient eu trois enfants à Lyon, Jean-Marie Néel était domicilié à Vierzon (Cher) avant d’arriver à Issoudun (Indre) début 1903 ; il avait alors 28 ans et venait prendre un emploi d’ouvrier fabricant de chapeau et d’employé de commerce.
Ce fut vraisemblablement à son initiative que se créa en 1903 l’Union syndicale (CGT) des employés de commerce ; les statuts furent déposés le 1er mai 1903. Il deviendra avec certitude le secrétaire en 1905 de ce syndicat fédéré au niveau national et affilié à la Bourse du travail CGT d’Issoudun dont l’inauguration avait été effective en décembre 1904.
Ce syndicat déclara 16 syndiqués en 1905, 33 en 1906 et 32 en 1907 avant de cesser d’exister en 1908, vraisemblablement suite à la défaite cette année-là des socialistes aux élections municipales. Si Jean-Marie Néel était né à Lyon, le trésorier Chouard Emile était né dans le département de la Vienne alors que le troisième responsable dont le nom avait été rendu public (Isidore Mérigeon) venait du département du Cher. Il s’agissait, pour toute la période 1895 – 1914, du seul syndicat issoldunois (voir de tous les syndicats du départements) dirigé par des salariés venant de l’extérieur de la ville. Jean-Marie Néel sera également pour quelques mois le secrétaire de la Bourse du travail qui faisait office d’Union Locale CGT et avait, par son soutien, contribué à la victoire des mégissiers qui fin 1904 avaient terminé une grève victorieuse de quatre mois.
Il fut également le contact local de l’Association Antimilitariste Internationale et contribua à l’organisation de conférences. On ne sera pas surpris dans ces conditions que la police prit la peine de rédiger une fiche de suivi individuel actualisé après son départ d‘Issoudun : « … secrétaire de la Bourse du travail quelques temps, a manifesté des sentiments révolutionnaires et hostiles à l’armée en organisant des réunions antimilitaristes ; ne trouvant plus de travail à Issoudun à cause de procédés contre le patronat, a quitté cette ville au printemps 1906 pour se rendre à Angoulême puis à Paris ; on ignore son adresse dans la capitale ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193195, notice NÉEL Jean-Marie par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 14 juin 2017, dernière modification le 14 juin 2017.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Indre, 1M3520. – Journaux socialistes de 1905 et 1906.

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