SÉRÉZAT Roger

Par Michelle Destour

Né le 13 janvier 1922 Paris (XIIIe arr., Seine) ; exécuté en représailles le 5 avril 1944 au Lonzac (Corrèze).

Fils de Gabriel Sérézat, Roger Sérézat était hôtelier au Lonzac en 1944.

Le 1er avril 1944, après avoir sévi en Dordogne, la division Brehmer entra en Corrèze. Après un accrochage avec des maquisards FTP du détachement « Camille Maumey », sur la nationale 89, entre Brive et Tulle, les forces allemandes investirent Tulle où ils exigèrent du préfet Trouillé la localisation des maquis. Or, si la présence des résistants était avérée, leur mobilité ne l’était pas moins : les opérations de ratissage commencèrent le 2 avril, l’une en direction d’Argentat, l’autre en direction de Treignac. Après les saccages et les exécutions des 3 et 4 avril, le 5 avril 1944, les hommes de la division Brehmer apparemment bien informés, revinrent au Lonzac dans des camions et des voitures blindées. Ils entrèrent d’abord à l’hôtel Geneste dont les propriétaires étaient absents et se saisirent de la belle-fille et de son enfant de 5 ans qu’ils emmenèrent à la mairie ; la maison fut pillée et détruite à coup de grenades et la grange et l’écurie incendiées. Dans le même temps, la maison de Madame Chauzat fut incendiée et le feu gagna les habitations voisines. Les allemands s’attaquèrent ensuite aux buralistes Monsieur Dupuy et Madame Leygnac : leurs immeubles et ceux de leurs voisins furent la proie des flammes. Les mêmes opérations de destruction et de brutalités se répétèrent aux hôtels Dezanis, Cérezat, Bardagot. En tout cinq hôtels, deux bureaux de tabac, une boulangerie- furent fouillés, pillés, saccagés : onze maisons et cinq granges furent incendiées, leurs occupants molestés et une trentaine de personnes furent prises en otages et conduites à la mairie pour un interrogatoire musclé. Roger Cerezat, fils d’un hôtelier, dut malgré lui servir de guide mais à l’approche du moulin de Rome, il fut abattu et le meunier Jean Boissy fut pris en otage. Jean Marsaleix, le facteur du village qui traversait la place du Foirail, fut arrêté à son tour. Vers 16 heures, un camion dans lequel avaient pris place dix otages quitta le bourg pour revenir vide une demi-heure plus tard.

En fin d’après-midi, quand les allemands quittèrent Le Lonzac, ils emmenèrent avec eux onze personnes : Mesdames Bardagot, Sérézac, Chauzat, Dezanis, Grisoti et Leynac, Madame Deshortet sa fille Huguette, Messieurs Bourdarias, Dupuy et Mazouffre ; transférées à la prison de Limoges, elles furent libérées un mois plus tard.

Le 6 avril, les corps de Pierre Bardagot, Jean Boissy, Gabriel Sérézat, Antoine Deshors, Antoine Dezanis, Jean Durousseau, Jean-Paul Fauger, Jean Marsaleix, Salomon Muller, Pierre Taesch, furent retrouvés au Bois de Chassagnac, en bordure de la RD 26 en direction de Madranges.

Le nom de Roger Sérézac figure sur le Monument aux Morts du Lonzac. Il est écrit CEREZAT Roger sur la stèle commémorative du Moulin de Rome et c’est le nom donné à une rue du Lonzac.

Le nom est orthographié de façon différente sur les documents consultés : CEREZAC pour l’acte de naissance et registre militaire qui sera transformé en SEREZAT(Décision Tribunal de Tulle, 1945). Le Monument aux Morts indique SEREZAT pour le père et le fils, les stèles et rues du Lonzac, CEREZAT.

Voir la monographie de Le Lonzac (3-5 avril 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193235, notice SÉRÉZAT Roger par Michelle Destour, version mise en ligne le 28 juin 2017, dernière modification le 17 janvier 2020.

Par Michelle Destour

SOURCES : Arch. Dép. de la Corrèze : recensement de population (1936).— Paul Mons, Afin que nul n’oublie la folie meurtrière de la division Brehmer Mars-Avril 1944, Editions Les Monédières.— Site les Chemins de la Mémoire.

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