JANVOIS Henri

Par Jean-Luc Labbé

Né le 11 février 1868 ; journalier ; bûcheron et charbonnier ; coopérateur et syndicaliste CGT au Poinçonnet (Indre) de 1895 à 1914.

Marie Gay, jeune domestique de 20 ans née à Arthon et domiciliée à Saint-Maur (Indre), accoucha à l’hospice de Châteauroux d’un « enfant naturel » (de père inconnu) qu’elle déclara vouloir prénommer Henri. André Janvois reconnut être le père de cet enfant, un peu plus de deux ans plus tard, par un acte d’état civil en date du 1er août 1870, une semaine après la naissance de Berthe-Léonie, second enfant du couple. Dans le même temps, le couple (l’un et l’autre se déclaraient journalier) s’installait dans une maison au lieu-dit La Rue, à proximité du bourg du Poinçonnet (La Rue et La Charbonnière, en limite de la forêt domaniale de Châteauroux, donneront la plus grande part des bucherons et carriers qui constitueront un syndicat en 1895 et une coopérative de production en 1901.
Deux autres enfants naquirent dans la maison du couple Janvois : Marcel né le 1er août 1876, marié en 1904 puis en 1923 et décédé au Poinçonnet le 3 février 1953) et Georges né le 24 janvier 1880. En 1886, si le père se déclarait toujours journalier, la mère n’était plus journalière mais ménagère (femme de ménage). La fille (Berthe-Léonie) était devenue en 1885, à 15 ans, ouvrière cigarière à la Manufacture des tabacs de Châteauroux ; en 1891 elle n’était plus au domicile familial et probablement mariée à Déols où elle décéda en 1972.
Henri Janvois, alors âgé de 23 ans, participa à la grève des bûcherons de 1891 dans les forêts de Châteauroux et de Niherne. Pour des altercations qui se produisirent alors, il fut condamné en compagnie de Jules Joffe à une peine de prison le 13 janvier 1892 par le tribunal de Châteauroux.
Au recensement de 1901, Henri Janvois avait 33 ans et déclarait la profession de charbonnier. Il vivait toujours dans la maison familiale avec son père André (64 ans), sa mère Marie (56 ans, née Gay) et ses deux frères Marcel (24 ans) et George (21 ans) qui, comme Henri l’aîné, déclaraient être charbonniers. Il était toujours domicilié au lieu-dit La Rue, n°31.
Henri Janvois fut élu président en 1898 du Syndicat des bûcherons, carriers et journaliers de la commune du Poinçonnet, syndicat dont il était vraisemblablement adhérent depuis la création en 1895. Il retrouva des responsabilités en 1908, année pendant laquelle il était vice-président avant d’être élu président l’année suivante ; responsabilité qu’il occupa jusqu’en 1914 (au moins). En 1901, il participa à la création de l’Association ouvrière des carriers et bûcherons du Poinçonnet, société coopérative ouvrière de production. Le syndicat, affilié à la Fédération bûcheronne CGT et à la Bourse du Travail de Châteauroux, était actionnaire en tant que tel de la coopérative dirigée par Lucien Tissier. En 1910 Henri Janvois participa au congrès de la Fédération nationale des bûcherons CGT à Nevers et l’année suivante au congrès régional à Châteauroux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193464, notice JANVOIS Henri par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 11 juillet 2017, dernière modification le 27 novembre 2018.

Par Jean-Luc Labbé

Sources : Arch. Dép. Indre ; J-L Labbé, La création des coopératives de production dans l’Indre, Revue de l’Académie du centre 2015, pp. 146 à 157. - Recensements et état civil.

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