LAMAMY-HÉMERET Louis

Fils d’un journalier agricole d’Etrechet, Louis Lamamy était un horloger-bijoutier de 23 ans (domicilié Grande Rue à Issoudun) lorsqu’il épousa le 22 septembre 1873 Elisabeth Héméret, âgée de 18 ans, fille du vigneron Philippe Hémeret (né le 30 septembre 1818 aux Bordes et domicilié rue de Rome en 1873), et petite-fille de Jean Hémeret, également vigneron aux Bordes. Ce faisant, Louis Lamamy entrait dans une famille de vignerons fichés par la police en 1874 (voir Etienne Hémeret) et qui, en 1883, sera dans la mouvance des socialistes blanquistes. Si ce fils de journalier agricole était devenu horloger-bijoutier, il le devait à son oncle maternel : Louis Ladenyse, bijoutier à Issoudun, avait pris le petit Louis Lamamy en apprentissage et lui transmit le commerce.
Louis Lamamy entra au conseil municipal d’Issoudun en 1888 et devint 2ème adjoint en cours de mandat alors que le républicain Brunet était maire. En 1892, Lamamy fut réélu au conseil municipal et son choix de se placer dans les pas du socialiste Jacques Dufour, alors élu maire, lui valut de conserver son poste d’adjoint. En 1896, le maire J. Dufour conduisit une liste dont la composition ouvrière ne laissa pas de place à Louis Lamamy ; il fut candidat non élu sur une liste « progressiste » et ne fut candidat sur aucune liste en 1900.
En mai 1904, Jacques Dufour, député socialiste révolutionnaire en compétition avec les républicains socialistes modérés, prit sur sa liste des militants ouvriers mais également quelques anciens élus non « compromis » avec les républicains socialistes. La victoire de Dufour permit à Louis Lamamy de revenir au conseil municipal et de retrouver sa responsabilité d’adjoint au maire. En juillet 1904, il fut candidat pour la Fédération d’Unité Révolutionnaire aux élections cantonales (canton Issoudun-sud), battu par Victor Coudereau qui rassembla les voix de la droite et des radicaux-socialistes.
En 1905-1906, Louis Lamamy rejoignit les rangs du Parti Socialiste Unifié. Jacques Dufour, à la tête d’une liste du PSU, perdit les élections municipales en 1908 et en 1912. Louis Lamamy, avec 8 colistiers socialistes, fut malgré tout élu et siégea dans l’opposition municipale à la majorité conservatrice. Il fut réélu en 1919, comme tous les candidats de la liste du PSU, et contribua à la reconquête d’une ville perdue en 1908. Louis Lamamy ne fut pas candidat en 1925, il avait alors 69 ans, et décéda en 1938.