GORRE Pierre, Florimond [pseudonyme Raymond]

Par Michel Thébault

Né le 26 février 1923 à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne), mort en action le 17 mai 1944 à Saint-Maurice-la-Souterraine (Creuse) ; résistant FTPF.

Il était le fils de Pierre Gorre cultivateur et de Marie Raynaud. Son père, né le 13 mars 1870 à Saint-Auvent (Haute-Vienne), cultivateur domicilié avec ses parents à Saint-Laurent-sur-Gorre, au sud-ouest de Limoges, fut mobilisé en août 1914 dans un régiment d’infanterie puis en avril 1917 dans un régiment territorial, démobilisé le 10 décembre 1918. Au recensement de 1936 Pierre Gorre résidait avec ses parents et ses trois frères et sœurs, René né en 1924, Jules en 1925 et Marie née en 1930, au lieu-dit Nieul, commune de Saint-Laurent-sur-Gorre. En 1944 il était toujours domicilié avec eux au lieu-dit Le Point du jour sur la commune de Saint-Laurent-sur-Gorre.

Vraisemblablement réfractaire au STO, il s’engagea dans la Résistance au début de l’année 1944 et rejoignit le 10 janvier 1944 un maquis FTPF dans le secteur de La Souterraine (Creuse), la 2101ème compagnie FTPF.
En mai 1943, les dirigeants du Parti communiste clandestin régional, avaient décidé d’organiser un camp de réfractaires STO près de Saint Maurice la Souterraine (Creuse). Ce maquis FTPF fut d’abord établi à Montautre, à la limite des communes de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse) et de Fromental (Haute-Vienne). Le groupe compta rapidement une trentaine de membres ravitaillés par les militants communistes et en particulier les jeunesses communistes locales. Il conduisit à partir de l’été 1943 des actions de sabotages et déraillements sur la ligne Paris – Toulouse. Attaqué à Montautre le 19 août 1943 par les forces de maintien de l’ordre du gouvernement de Vichy puis traqué dans tout le secteur de la Souterraine par les mêmes forces constamment renforcées, le maquis dut à plusieurs reprises changer de lieu d’installation. A la mi-mai 1944 le groupe évacua un camp sur la commune de Saint-Priest-la-Feuille et installa un nouveau camp près de Saint-Maurice-la-Souterraine, dans le bois de la Bonnelle. Une attaque fut alors conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles de réserve (GMR), Francs gardes de la Milice et policiers. Après un violent combat, le maquis fut vaincu, Pierre Gorre fut tué d’une balle dans la tête lors du combat ainsi qu’un autre résistant Georges Périchaud, et dix-sept dont les deux chefs Roger Gerbaud et André Béguin faits prisonniers.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué lieutenant FFI à titre posthume. Son nom figure sur le monument aux morts de sa commune natale Saint-Laurent-sur-Gorre ainsi que sur le monument de la résistance creusoise à Guéret. Une stèle à sa mémoire et à celle de ses camarades victimes du même combat a été dressée près du bois de La Bonnelle, commune de Saint Maurice-la-Souterraine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193624, notice GORRE Pierre, Florimond [pseudonyme Raymond] par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 juillet 2017, dernière modification le 29 mars 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD AVCC Caen Cote AC 21 P 195929 — Arch. Dép. Haute-Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — mémorial genweb — Mémoire des Hommes.

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