Par Alain Dalançon
Né le 13 février 1902 à Paris (IIIe arr.), morte le 30 octobre 1993 à Paris (XVe arr.) ; professeure de musique ; résistante ; déportée.
Fille de Marie, Louis Levallois, dessinateur, et d’Augustine Roux, brodeuse, Andrée Levallois, titulaire du brevet élémentaire en 1918, reçue au degré élémentaire du certificat d’aptitude au professorat de musique et de chant en 1927, enseigna à l’école de Suresnes (Seine/Hauts-de-Seine) et obtint le degré supérieur en 1928. Admissible au concours de la ville de Paris, elle démissionna pour « difficultés de communication » et effectua des suppléances à Paris avant d’être nommée au cours complémentaire du Pré-Saint-Gervais (Seine-Seine/Saint/Denis) où elle enseigna à partir de 1932. Elle donnait en outre des cours privés de piano. Entre octobre 1939 et octobre 1940 son emploi fut transformé en emploi de commis de mairie.
À partir de 1943, elle s’engagea dans les réseaux de la France combattante « Cohors » (issu de Libération-Nord) puis « Goélette » (réseau de renseignements lié au BCRA) dans lesquels elle devint sous-lieutenant. Fin 1942 ou début 1943, en accord avec ses parents, également résistants, elle hébergea une de ses jeunes élèves, Mathilde Scialky, fille d’un couple de Juifs grecs originaire de Salonique, qu’elle fit inscrire dans une école voisine sous le nom de Mathilde Levallois.
Ses parents et elle furent arrêtés le 6 juin 1944 par la Milice à la recherche de la jeune juive qu’elle sauva de l’arrestation. Tous trois furent incarcérés à la prison de Fresnes où son père mourut. Sa mère fut relâchée mais Andrée Levallois fut déportée le 15 août 1944 vers le camp de Ravensbrück où elle fut intégrée dans le Kommando de Rechlin. Puis elle fut transférée au camp de Neuengamme, près de Hambourg, où elle fut libérée au début du mois de mai 1945, puis rapatriée par la Suède, le 2 juillet 1945.
Elle reprit son enseignement au lycée Jacques Decour à la rentrée 1945, puis fut nommée en 1946 professeur d’éducation musicale au lycée de Sèvres où elle appliqua les méthodes nouvelles d’enseignement et enseigna dans la section des métiers de la musique. Elle était renommée pour sa foi pédagogique, dirigeait une chorale en 1948, animait de nombreuses sections artistiques et était le co-auteur d’une célèbre méthode musicale. Professeur de chants de la ville de Paris, elle fut intégrée dans le corps des certifiés. Elle demeurait avec sa mère, rue Blomet (XVe arr.) et prit sa retraite en 1967.
Le 31 décembre 1998, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem lui décerna le titre de « Juste parmi les Nations ».
Par Alain Dalançon
ŒUVRE : Avec Pierre Auclert, Musique à travers chants, 2 vol., illustrations de G. Beuville, édité par Alphonse Leduc, plusieurs éditions.
SOURCES : Arch. Nat., AJ 16 6063, F17/28962 — SHD, dossiers administratifs de résistants (sous série GR16P/369117). — Sites Internet consultés le 26/06/2017 : Fondation Mémoire de la déportation, Yad Vashem. — Etat civil en ligne de Paris. — Notes de Jacques Girault.