LOCHET Jean-Baptiste

Par Jean-Luc Labbé

Né le 19 janvier 1872 à Celon (Indre), mort le 5 juin 1938 à La Fère (Aisne) ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste CGT ; secrétaire général de la Bourse du travail de Châteauroux (1905) et de l’Union départementale de l’Indre (1910-1920) ; militant de l’USR (1901) puis du PSU (1905).

Fils d’un employé de chemin de Fer, Jean-Batiste Lochet, ouvrier chaudronnier, joua un rôle important dans la vie syndicale et politique de Châteauroux et du département de l’Indre de 1895 à 1920. La première mention publique de son nom se manifesta en 1897, année au cours de laquelle il fut élu secrétaire du syndicat des ouvriers métallurgistes ; syndicat dont il était vraisemblablement adhérent depuis la création en octobre 1894 et qui déclarait alors 70 membres. A 22 ans, il était donc en relation avec ceux qui créèrent les premiers syndicats de l’Indre et qui participèrent au processus constitutif de la CGT ; en particulier Henri Boulpiquante, secrétaire du syndicat des métallurgistes et délégué au congrès de Limoges en 1895, mais aussi [Blondeau], conseiller municipal de Paris et militant du Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire qui fut très présent à Châteauroux et Issoudun dans ces années 1894-1898. Jean-Baptiste Lochet, dans le même temps, vit les principaux responsables des syndicats révolutionnaires (les métallurgistes et les maçons) participer à la liste d’Edmond Augras aux élections municipales de Châteauroux en 1896 contre le maire républicain radical, marquant ainsi l’affirmation autonome du courant socialiste.
Le départ d’Henri Boulpiquante conduisit à une réorganisation du syndicat des métallurgistes et ce fut à la fin de l’année 1896 que Jean-Baptiste Locher fut élu secrétaire dans un bureau syndical dont la trésorerie restait confiée au forgeron François Pérot, l’un des fondateurs de 1894. Fin 1897, sur la feuille déclarative de compte rendu de l’Assemblée générale du syndicat, J-B Lochet (alors domicilié faubourg Saint-Denis) fit le commentaire suivant : « Le syndicat a été assez fort au début et on aurait pu croire que sa marche ferait des progrès plus vifs, surtout au moment du mouvement ouvrier qui se produisit en avril 95 [grève de plusieurs semaines qui se traduisit par des augmentations de salaires] ; beaucoup d’ouvriers se mirent dans nos rangs. Depuis il y eu une grande relâche dans les adhésions mais dans les six derniers mois il a été constaté une augmentation du nombre d’adhérents » [70 en 1894, 80 en 1895, 40 en 1896 et 63 en 1897].
En date du 8 juillet 1899, une assemblée générale du syndicat retira à J-B Lochet sa responsabilité de secrétaire et il reçut « un blâme pour avoir refusé de faire circuler dans les ateliers Guillon et Fils [probablement l’entreprise où il travaillait] une souscription en faveur des grévistes de Montceau-les-Mines ». Pendant les années suivantes, J-B Lochet ne fit plus partie du bureau syndical des métallurgistes. Il en reprit la direction en 1906 alors qu’il venait d’être élu secrétaire de la Bourse du Travail de Châteauroux et, pour cela, permanent syndical. Le nombre de métallurgistes syndiqués, qui avait atteint un maximum de 110 en 1903, n’était plus que 35 en 1905. Avec 8 membres en 1908, le syndicat n’eut presque plus d’activités et en 1913 J-B Lochet dut faire un constat : « il y a eu une tentative de reconstitution mais cette tentative n’a pas abouti, ou du moins n’a pas duré, le syndicat des ouvriers métallurgistes n’existe donc plus ». Il fallut attendre 1920 et une nouvelle génération d’ouvriers pour la reconstitution du syndicat.
En 1901, J-B Lochet ne faisait donc plus partie du bureau syndical des métallurgistes. Et pourtant, sans que la raison en fût connue mais qui témoignait de la confiance de ses camarades, il fut délégué par son syndicat pour être membre de la première Commission Administrative mise en place lors de la création de la Bourse du Travail de Châteauroux en 1901. Cette Bourse du Travail, faisant office d’Union locale CGT des syndicats de Châteauroux et d’Union départementale (à l’exception notable des syndicats d’Issoudun), regroupa 10 organisations et 1927 adhérents. Le jeune typographe-correcteur Louis Maraton en devint le secrétaire général jusqu’à son décès en novembre 1905 (mort de la phtisie à 31 ans).
Cette Commission Administrative regroupait alors 20 syndicats dont 13 de Châteauroux ( typographes, cigarières, ébénistes, métallurgistes, maçons, peintres, menuisiers, drapiers (Balsan), galochiers (bois), chaussures (cuirs), brasseurs, ouvriers des PTT, ouvriers boulangers) auxquels s’ajoutaient les bûcherons de Niherne, les bûcherons et carriers du Poinçonnet, les chemisières de Villedieu, les chemisières de Niherne, les porcelainiers de Villedieu, les typographes de Buzançais et les apiculteurs de Neuvy-Pailloux ; soit environ 2100 syndiqués avec des écarts considérables entre les menuisiers qui « pesaient » 25 adhérents et le syndicat des ouvriers et ouvrières de la manufacture des tabacs qui « pesait » 1167 adhérents.
Jean-Baptiste Lochet, il avait alors 33 ans, fut élu au secrétariat général à l’issue d’une réunion tenue le 6 janvier 1906 comme en témoigna un extrait du procès-verbal : « Dépouillement du scrutin pour la nomination du secrétaire général en remplacement du camarade Maraton décédé, et des adjoints renouvelables. Le vote a eu lieu à bulletin secret à raison d’une voix par syndicat. Sont nommés Lochet J-B [syndicat des métallurgistes et domicilié rue Fosse-Belo] secrétaire général en remplacement de Maraton, 1er secrétaire-adjoint Tavernier Albert [syndicat du bâtiment] en remplacement de Leprieur, 2ème secrétaire adjoint Reveau Constant [syndicat des métallurgistes] sortant réélu ». On notera que le vote s’organisa à bulletin secret, que chaque syndicat (quel que soit son nombre d’adhérents comptait pour une voix) et que le détail des votes ne fut pas rendu public. Le résultat en fut que la direction syndicale était entre les mains des deux syndicats (métallurgie et bâtiment) dont l’orientation révolutionnaire était très affirmée alors que le « gros » syndicat de la manufacture des tabacs était toujours suspecté de corporatisme et de compromission.
Cette opposition entre les « révolutionnaires » et les « réformistes » dans le champ syndical trouvait écho dans le champ politique castelroussin où, inversement, les « Républicains-socialistes » de Jaurès étaient plus nombreux que les « Socialistes-révolutionnaires » de Guesde et Vaillant. En ce début janvier 1906, la création d’une fédération départementale du Parti Socialiste Unifié (créé à Paris en 1905), était loin d’être acquise. Les polémiques étaient toujours sérieuses et l’unité mit encore plusieurs mois avant d’être effective. Comme Louis Maraton, son prédécesseur, Jean-Baptiste Lochet était un militant de l’Union Socialiste Révolutionnaire. L’unité politique finit par se réaliser et ceux qui la refusèrent créèrent une fédération socialiste autonome proche du radicalisme de gouvernement. Dans le champ syndical, lorsque fut créée en 1911 l’Union départementale CGT, un compromis fut trouvé entre des sensibilités que l’unité politique n’avait pas fait disparaître : J-B Lochet fut élu secrétaire de cette Union départementale mais il se vit adjoindre un co-secrétaire qui n’était autre que Georges Turin, le secrétaire du syndicat de la manufacture des tabacs et militant socialiste dans une section de Châteauroux du PSU qui ne présenta pas de candidat face aux radicaux aux élections législatives de 1906 et 1914.
De 1906 à 1914, Jean-Baptiste Lochet assista à tous les congrès de la CGT, à commencer par le congrès d’Amiens en 1906 qui vit l’adoption de la Charte d’Amiens et la victoire de la ligne défendue par les anarcho-syndicalistes qui renvoyaient dos à dos les différents courants socialistes et le parlementarisme pour mettre en avant l’objectif de la grève générale. En 1907, Jean-Baptiste Lochet fit l’objet d’un rapport du commissaire de police : « L’influence de la Bourse du Travail est étendue. Cependant les conseils souvent outranciers de son secrétaire général, dont la sincérité et le désintéressement sont discutés, ne sont pas toujours écoutés et, jusqu’ici, la sagesse des ouvriers syndiqués a beaucoup contribué à empêcher l’institution de sortir de son rôle » (Arch. Dép. Indre, M6562). Le mot désintéressement devait être compris au sens politique du terme et non au sens financier. Le commissaire aurait pu écrire que Lochet avait une orientation politique socialiste et syndicaliste révolutionnaire. A cette date, J-B Lochet était domicilié 116 rue Grande, autrement dit dans les locaux de la Bourse du travail, dont il était le seul permanent syndical aux maigres appointements.
En mai 1907, J-B Lochet donna un état de l’organisation des 23 syndicats qui totalisaient 1922 adhérents : 62 Typographes, 1123 cigarières et ouvriers des Tabacs, 26 Ebénistes, 37 métallurgistes, 98 ouvriers du bâtiment, 37 menuisiers, 60 drapiers, 8 galochiers, 52 bûcherons du Poinçonnet, 26 cordonniers, 29 brasseurs, 16 peintres, 57 bûcherons et journaliers de Niherne, 17 ouvrières chemisières de Villedieu, 15 porcelainiers de Villedieu, 25 ouvrières chemisières de Niherne, 6 boulangers de Châteauroux, 14 ouvriers commissionnés des PTT de Châteauroux, 25 Typographe de Buzançais, 34 apiculteurs de Neuvy-Pailloux, 48 employés de commerce des deux sexes de Châteauroux, 24 ouvriers de main d’oeuvre des PTT et 83 ouvriers dans les fours à chaux de Saint-Gauthier.
Ce nombre de 23 syndicats en 1907, auquel il fallait ajouter les 10 d’Issoudun, constitua un plus niveau historique jusqu’à la 1ère guerre mondiale et ne sera dépassé qu’en 1920 avec une quarantaine, puis en 1927 avec une soixantaine et près de 90 syndicats de base en 1936.
Dans l’Indre, après ce plus haut syndical des années 1905-1907, Jean-Baptiste Lochet dut faire face à un reflux de l’activité militante ; à l’image de la dissolution du syndicat de la métallurgie. La création de plusieurs syndicats agricoles et de bûcherons en 1911 ne pouvait pas dissimuler l’affaiblissement du mouvement ouvrier dans les villes, qui, il est vrai, rencontraient des difficultés économiques. L’expatriation des berrichons de l’Indre vers Paris, et notamment des ouvriers qualifiés du bâtiment et de la métallurgie, ne cessait de s’amplifier. Souvent aussi le trajet s’arrêtait à Vierzon, dans les usines de métallurgie et de porcelaine.
Au titre de secrétaire de l’Union départementale CGT, Jean-Baptiste Lochet était membre du Comité confédéral mais se faisait souvent remplacer par un délégué parisien présent sur place ; les moyens financiers ne permettant pas de payer le train, sauf pour la participation aux congrès pour lesquels il devait solliciter des subventions publiques et des versements exceptionnels des syndicats. Mais cette union départementale ne semblait pas avoir une réelle existence autre que statutaire. La Bourse du Travail d’Issoudun, Union locale CGT, avait ses propres dirigeants, ses propres moyens financiers, ses propres locaux et sa principale base sociale, les mégissiers et parcheminiers, constituait le seul syndicat de cette branche industrielle des cuirs et peaux dans le département de l’Indre. L’aire d’influence de la Bourse du travail d’Issoudun, de Reuilly à Saint-Aubin, était calqué sur l’unité administrative de la Sous-préfecture et donc de ce fait se superposait au territoire couvert par la circonscription législative détenue par le député socialiste (P.O.F. puis P.S.U.) Jacques Dufour jusqu’à son décès en 1913.
En 1913, pour la partie de l’Indre rattachée à la Bourse du Travail de Châteauroux, Jean-Baptiste Lochet était ainsi « à la tête » de 19 syndicats groupant 2026 adhérents. Les syndicats hors Châteauroux avaient pris de l’importance : Les bûcherons – carriers du Poinçonnet (47 adhérents), les bûcherons – journaliers - ouvriers de Niherne (65 adhérents), les boutonniers de la coopérative ouvrière de Fontgombault (70 adhérents), les bûcherons de Vendoeuvres (34), les bûcherons de Neuillay-les-Bois (35), les ouvriers en bâtiment du Blanc (premier syndicat créé en 1910 dans cette Sous-préfecture). Deux nouveaux syndicats avaient une ambition départementale : les instituteurs et institutrices de l’Indre (créé en 1911 sous la forme juridique d’une association 1901 avec 65 adhérents) et le syndicat des domestiques de ferme de Delavaud (avec 205 adhérents revendiqués). Les deux syndicats féminins de Villedieu et de Niherne (mais aussi le syndicat des porcelainiers de Villedieu) n’étaient plus déclarés mais la coopérative ouvrière poursuivait son activité avec Marie Potier.
Dans l’agglomération de Châteauroux – Déols, le syndicat des tabacs rassemblait 1170 adhérents dont 80% de femmes (Si le nombre de syndiqués était en baisse le nombre total d’ouvriers et d’ouvrières l’était également), le syndicat des typographes 23, les métallurgistes seulement 7, le bâtiment 55, les ébénistes 17, les brasseurs 28, les cheminots 35, les employés municipaux 28, les PTT 24, les drapiers 50 (sur un potentiel de 800 ouvriers). Jean-Baptiste Lochet avait tenté à plusieurs reprises, mais sans succès, d’organiser les ouvrières de l’industrie de l’habillement à Châteauroux, en particulier celles des « 100 000 chemises ». Il lui fallut attendre 1920 pour y parvenir.
La Bourse du travail de Châteauroux, cela était sa justification officielle et pour cela recevait des subventions publiques, assumait des missions d’intérêt général comme le placement des ouvriers chômeurs (pour limiter l’action des officines privées) ou l’organisation de cours de formation professionnelle. Pour l’année 1909, J-B Lochet fit état de 362 demandes d’emplois, de 236 offres et de 125 placements. Dans les correspondances de Jean-Baptiste Lochet, on comprenait également sa fierté d’avoir constitué une bibliothèque qui comportait 250 volumes en 1909 et 415 en 1911 ; bibliothèque alimentée par des dotations d’Etat pour les ouvrages techniques et professionnels et par des achats effectués directement auprès des maisons d’éditions proches de la CGT ou du PSU pour les textes syndicaux, politiques ou philosophiques. Des romans complétaient les rayonnages qui se trouvaient dans la salle de réunion. J-B Lochet, dans ses comptes rendus d’activité faisait également état des « secours de route » donnés à des ouvriers de passage pour chercher du travail : 39 secours de route en 1911 pour un total de 57 Francs. Les recettes sur lesquelles s’appuyait la Bourse du travail était constituées par une subvention de la ville de Châteauroux (2600 Francs en 1911), une subvention du Conseil général (250 Francs) et une cotisation de chaque syndiqué (en plus de la cotisation à sa fédération nationale) de 0, 05 Francs par mois ; soit approximativement 1200 Francs par an.
En août 1914, aurait dû être organisé à Châteauroux un congrès régional des syndicats de bûcherons avec la participation de [Jules Bornet 17313]. Dans un échange de lettres, Bornet et Lochet, peu avant et peu après la déclaration de guerre du début août, décidèrent (évidemment) d’annuler ce congrès et firent preuve de beaucoup de lucidité sur la catastrophe qui allait suivre. Agé de 42 ans en 1914, père de plusieurs enfants et de santé fragile, Jean-Baptiste Lochet ne fut pas mobilisé pendant les années de guerre. Fiché par la police comme révolutionnaire et pacifiste (donc comme on l’imagine « traitre à la patrie »), avec un budget de la Bourse du Travail qui ne permettaient plus de payer son salaire, J-B Lochet fit des « travaux d’écriture » (secrétaire administratif) lorsqu’il pouvait en trouver et réussit malgré tout à maintenir ouverts les locaux de la Bourse du travail et à assurer la continuité d’une présence syndicale. En accord avec Paul Meunier, secrétaire de la Bourse du Travail d’Issoudun, il convint d’abandonner la subvention du Conseil général au profit des veuves de guerre dès 1915.
Dans le même temps, il était en correspondance avec les militants confédéraux qui n’avaient pas cédé au ralliement à l’Union sacrée. Représentant son Union Départementale à la conférence confédérale d’août 1915, Lochet vota la motion Merrheim-Bourderon, approuva les conférences de Zimmerwald, de septembre 1915 et Kienthal, d’avril 1916 et vota avec la minorité à la conférence confédérale de Paris (décembre 1916). A celle de Clermont-Ferrand (décembre 1917), il vota la motion d’unanimité, et, au congrès confédéral de Paris (juillet 1918), il se rangea dans la majorité. Il signa pour l’Union Départementale l’adresse de sympathie au président Wilson en janvier 1919.
Jean-Baptiste Lochet collabora de novembre 1919 à Juin 1920 au Progrès social, journal socialiste et syndicaliste départemental. Le 31 août 1919, il présida le premier congrès de l’Union départementale CGT d’après-guerre (le 6ème depuis le premier en septembre 1911), avec des questions statutaires (compte rendu moral et financier, élection du secrétaire et de la commission exécutive, discussion sur l’ordre du jour du congrès confédéral) mais aussi des débats d’orientations (« transformation sociale et économique, réforme de l’enseignement, lois sociales, logements hygiéniques et Loisirs »).
En 1919 et 1920, le mouvement ouvrier départemental prit sa part aux mobilisations sociales d’après-guerre. J-B Lochet contribua à la réactivation des syndicats « historiques » mais aussi à la création de nouveaux syndicats, y compris dans des villes qui jusqu’alors avaient été des zones blanches comme La Châtre avec un Syndicat des employés de commerce de l’industrie et un Syndicat des ouvrières de l’habillement, à Saint-Genou avec un Syndicat des ouvriers et ouvrières de la porcelaine, à Sacièrges-Saint-Martin avec un Syndicat des ouvriers mineurs ou encore à Neuvy-Saint-Sépulcre avec un Syndicat des ouvrières de l’habillement [liste non limitative]. La couverture départementale devenait également une réalité avec des syndicats professionnels, constitués sur la base d’entreprises présentes dans plusieurs villes, comme par exemple le Syndicat de la compagnie des tramways de l’Indre et celui des mécaniciens agricoles. Le syndicat des chemins de fer organisait des groupes locaux, celui des PTT également et les mégissiers d’Issoudun syndiquaient près de 300 ouvriers qui venaient aussi des villages alentour. Villedieu recréait ses deux syndicats des porcelainiers et des chemisières en sommeil depuis 1907. Une Union locale se créa à Argenton-sur-Creuse avec le syndicat des ouvriers du bâtiment et celui des chemisières ; ces dernières gagnant après quelques jours de mobilisation la fixation d’un salaire minimum
La grève des cheminots de 1920 fut un tournant, au niveau national comme dans l’Indre. Ce mouvement social fut en échec et de nombreux syndicalistes furent révoqués dont une vingtaine dans l’Indre. Ce contexte syndical et politique aura également scellé le sort de Jean-Baptiste Lochet. Le 20 juin 1920, il dut donner sa démission de secrétaire de l’U.D. CGT en raison de son abstention lors du vote du 21 mai 1920 sur la reprise du travail (que décida majoritairement la confédération), alors qu’il avait pour mandat de la C.E. de l’Indre de voter pour la grève illimitée. N’ayant pu, à cause de ses opinions, trouver du travail à Châteauroux, il quitta cette ville l’année même pour aller dans le département de l’Aisne où il décéda 18 ans plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193761, notice LOCHET Jean-Baptiste par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 12 juillet 2017, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : AN F7/13 567 et F7/13 604. – Le Progrès social, 1919-1920. - Notice établie par Georges Thomas pour le Maitron. – Arch. Dép. Indre, relevés des déclarations syndicales, résultats électoraux, surveillance policière. – L’Émancipateur, 1905-1914. – Arch. UD-CGT Indre. – Georges Thomas, "Le socialisme et le syndicalisme dans l’Indre des origines à 1920-1922", L’Actualité de l’Histoire, 1958.

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