Toulouse (Haute-Garonne), prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue, 9 novembre 1943 - 18 avril 1944

Par André Balent

Vingt-huit résistants, dont quatorze avaient été actifs dans le Lot-et-Garonne, furent condamnés à mort par un tribunal allemand siégeant à Toulouse. Incarcérés au quartier allemand de la prison Saint-Michel de Toulouse, ils furent fusillés dans l’enceinte de cet établissement, devenu un des lieux majeurs de la répression de la Résistance par les Allemands et les Français. Leurs corps furent transportés par les Allemands dans des fosses clandestines creusées à la périphérie de la ville près de l’usine chimique ONIA (plus tard AZF) à proximité d’une ferme. Il y eut cinq transports successifs : 9 novembre 1943, nuit du 27 au 28 novembre 1943, 5 janvier 1944, 8 avril 1944, 18 avril 1944. Le charnier fut "découvert" le 4 septembre 1944. Les corps furent exhumés puis identifiés dans les jours qui suivirent. Seule l’identité d’Émile Coiry ne put être établie que par déduction.
D’autres résistants incarcérés au quartier allemand furent exécutés dans d’autres lieux de la Haute-Garonne comme le plateau de Pech-David, le champ de tir de Lacroix-Falgarde, Castelmaurou ou Buzet-sur-Tarn ; au camp de Souge (Gironde). Il semble que des victimes des Allemands ayant transité par Saint-Michel n’aient pas encore été identifiées et comptabilisées.
Par ailleurs sept résistants détenus dans le quartier français de la prison Saint-Michel, furent exécutés dans la cour de cet établissement.

La prison Saint-Michel de Toulouse après la libération. Hommage aux fusillés, 1944
La prison Saint-Michel de Toulouse après la libération. Hommage aux fusillés, 1944
Photo Yan [pseudonyme de Jean Dieuzaide (1921-2003)], Extrait de Trempé, op.cit., 1978, p. 20

L’emplacement du charnier de Bordelongue est aujourd’hui situé au centre d’un vaste échangeur autoroutier, près de l’ancienne usine chimique AZF. Le quartier de Bordelongue qui s’était agrandi après la Seconde Guerre mondiale fut déstructuré par la construction de l’autoroute périphérique de Toulouse dont un des échangeurs isola la ferme aujourd’hui disparue et le charnier, sur l’emplacement duquel fut édifié le monument qui honore la mémoire des vingt-huit résistants qui y furent enterrés clandestinement par les forces d’occupation.

LA PRISON SAINT-MICHEL, LIEU D’INTERNEMENTS ET DE RÉPRESSION DE RÉSISTANTS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE :

La prison Saint-Michel a été construite entre 1862 et 1869 sur des plans établis par l’architecte départemental de la Haute-Garonne, Jean-Jacques Esquié (1817-1884). Elle a bénéficié d’innovations technologiques comme le chauffage central à l’air chaud et la ventilation.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle fut un lieu de répression utilisé à la fois par le gouvernement de Vichy et par les forces d’occupation, à partir du 12 novembre 1942. En effet, les Allemands s’attribuèrent un quartier de la prison soustrait au reste de l’établissement toujours géré par l’État français. Des femmes furent aussi incarcérées à Saint-Michel. Les Allemands y incarcérèrent des résistants provenant des départements de la R 4, et, aussi, de la R 3. Ils y furent torturés quelquefois après l’avoir déjà été au siège de la Sipo-SD toulousaine, rue Maignan. Beaucoup furent ensuite déportés en Allemagne. D’autres résistants, condamnés à mort par des tribunaux de Vichy — comme Marcel Langer guillotiné dans la cour d’honneur de la prison le 23 juillet 1943 — ou allemands furent exécutés. Ce fut le cas des vingt-huit fusillés ensevelis dans le charnier de Bordelongue.

Des résistants fusillés à Saint-Michel par les Allemands ou détenus à Saint-Michel et enterrés ailleurs que dans le charnier de Bordelongue :
D’autres résistants furent en effet extraits de leurs cellules et exécutés sommairement par les Allemands comme les quinze fusillés du bois de la Reulle à Castelmaurou (Haute-Garonne) le 27 juin 1944 ou les cinquante-quatre de Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne) le 17 août 1944 (Voir Ponzán Vidal Francisco ; Fourcade André : Fauconnier Hubert ; Géraud Paul, Kayl Helmut). François Verdier un des chefs de la Résistance toulousaine et haute-garonnaise, y fut détenu après son arrestation par la Sipo-SD le 13 décembre 1943. Transféré dans les locaux de la police allemande de la rue Maignan, il fut affreusement torturé. Extrait de Saint-Michel le 27 Janvier 1944, il fut conduit dans la forêt de Bouconne (Lasserre, Haute-Garonne) où il a été abattu d’un coup de révolver puis défiguré par l’explosion d’une grenade. D’autres détenus de Saint-Michel furent encore fusillés dans la prison ou à l’extérieur.Le 4 juin 1944, deux résistants montalbanais de l’AS, Irénée Bès et Marcel Vennat, détenus depuis un mois à la prison Saint-Michel, condamnés à mort par un tribunal militaire allemand, furent exécutés le lendemain sur le plateau de Pech-David à Toulouse. Enfin, le 1er août 1944, un typographe de Cahors, André Arnal, résistant des groupes Vény, actifs dans le Lot, fut fusillé, peut-être à Saint-Michel, mais vraisemblablement au champ de tir de Lacroix-Falgarde, au sud de Toulouse où son corps fut retrouvé le 15 septembre 1944.

Le 4 juillet 1944, un train quitta Toulouse, emmenant des prisonniers internés au camp du Vernet-d’Ariège (Ariège) mais également dans les prisons toulousaines sous contrôle allemand, Saint-Michel en premier lieu (cent-cinquante environ). Ce convoi fut connu sous le nom de "train fantôme" qui finit par arriver à Dachau le 28 août 1944. Lors de son passage à Bordeaux (Gironde), dix hommes furent débarqués, amenés au fort de Hâ puis au camp militaire de Souge où ils furent fusillés. Certains avaient été extraits du quartier allemand de la prison Saint-Michel. Deux résistants ariégeois détenus à Saint-Michel furent fusillés hors de la Haute-Garonne : il s’agit de Noël Peyrevidal, l’un des organisateurs de la Résistance dans l’Ariège et d’André Guillaumot : passagers du "train fantôme" ils furent exécutés au camp de Souge (Gironde). Un des cadres toulousains de l’AS, Albert Lautman, le passeur pyrénéen d’Urau, village du Comminges (Haute-Garonne) Marcel Jean-Louis, le jeune FTPF du Gers Rosner Mayer, l’étudiant en médecine toulousain résistant du MLN Nadler Litman, le résistant lotois de l’AS Emilio Perin et le Toulousain Robert Borios, du mouvement Libérer et fédérer furent également fusillés à Souge.

On ne connait pas tous les noms de détenus au quartier allemand de Saint-Michel, fusillés sur place ou ailleurs.

Les victimes de la répression des forces de Vichy :
Les Français, les GMR ou la Milice en l’occurrence, et même la Gendarmerie le 14 mars 1944, fusillèrent dans la cour de la prison Saint-Michel des résistants détenus dans le quartier français. Ce fut le cas de Louis Sabatié, un FTPF arrêté à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 2 février 1944 et fusillé par la Milice le 17 février après un jugement sommaire d’une Cour martiale de la Milice. Le 14 mars 1944, ce fut le cas de Jacques Grignoux alias André Broussin de la 35e brigade de la MOI. Henri et Louis Devic, de Nérac (Lot-et-Garonne), des FTP, furent fusillés dans la cour de Saint-Michel Saint-Michel. La Gendarmerie participa au peloton d’exécution du 14 mars. Enzo Godéas, de la 35e brigade des FTP-MOI fut également fusillé dans la cour de Saint-Michel le 21 juin 1944 après avoir été condamné à mort par la Cour martiale du secrétariat d’État au maintien de l’ordre.(plus connue sous le nom de « Cour martiale de la Milice »). Le même jour, encore, fut fusillé Diego Rodriguez Collado [nommé parfois Rolando Diego Rodriguez Collado ou Diego Rodriguez Rollado]. Ces noms figurent sur une plaque apposée dans la prison Saint-Michel. Celle-ci ne coïncide pas tout à fait avec celle que fit poser, dans la rue, à la droite de la porte d’entrée de la prison, la 35e brigade des FTP-MOI (cf. la photographie). Le nom de d’André Broussin est absent. Il est remplacé par celui de Jacques Grignoux alias "Groussin". De fait, "André Broussin" était le pseudonyme de Jacques Grignoux. Au total, six résistants furent fusillés par des Français dans le quartier français de Saint-Michel. Il faut y rajouter Marcel Langer, FTP-MOI, guillotiné. Sur ces sept victimes de Vichy, cinq étaient de la mouvance des FTP comme le rappelle la plaque fixée sur le mur extérieur de la prison : Henri Devic, Louis Devic, Enzo Godéas, Jacques Grignoux, Marcel Langer, Diego Rodriguez Collado, Louis Sabatié (Photo).

Des résistants détenus. Le cas d’André Malraux :
La prison Saint-Michel abrita aussi, parmi tous ceux qui y séjournèrent en transit vers les camps de concentration, André Malraux : entré en résistance en mars 1944, actif, en particulier dans le Lot et la Dordogne (Groupes Vény, AS), il fut arrêté le 22 juillet 1944 à Gramat (Lot) par un détachement de le 11e Panzer, et, après diverses péripéties, transféré à la prison Saint-Michel.
Il y séjourna jusqu’au 19 août et fut un témoin pour le moins partial de l’événement singulier que fut la libération de la prison lors des combats qui accompagnèrent le départ des Allemands de la ville rose. D’après diverses publications en particulier La Dépêche et divers sites Internet, il aurait été délivré par deux résistants, les frères Angel, sur ordre de Jean-Pierre Vernant au moment de la Libération de Toulouse (19 août 1944), à la veille de son transfert prévu vers Compiègne et l’Allemagne. Peut-être Vernant a-t-il voulu le protéger — c’était un écrivain prestigieux, mondialement connu — dans ce moment pour le moins délicat, en dépêchant à la prison Saint-Michel deux FFI de confiance ? Mais, de fait, un groupe de femmes, certaines du quartier.suivies par des FFI envahit la prison Saint-Michel. André Malraux a affirmé dans ses Antimémoires — propos démenti par les autres témoins et/ou acteurs de l’événement — qu’il aurait été l’organisateur de la libération de Saint-Michel jusqu’au moment où furent ouvertes les portes de l’établissement, une fois les Allemands partis. Les témoignages de femmes, actrices de l’événement, recueillis par Rolande Trempé (op. cit., 1978) démentent totalement les propos d’un écrivain narcissique qui a voulu s’attribuer un rôle qui ne fut pas le sien. À la suite de Rolande Trempé, Guy Penaud (op. cit., 1986, pp. 183-190) a bien montré que ce ne fut pas le cas et que Malraux fut libéré comme tous les autres détenus.

LES JUGEMENTS DES RÉSISTANTS RETROUVÉS DANS LE CHARNIER DE BORDELONGUE :

Les vingt-huit résistants enterrés clandestinement à Bordelongue par les forces d’occupation furent jugés par le tribunal militaire allemand pour le Sud de la France, siégeant à Toulouse. En ce qui concerne les trois derniers résistants jugés, nous savons par une lettre du préfet du Lot-et-Garonne au maire de Fumel d’où était originaire le maquisard lotois Charles Boizard que le tribunal allemand qui les condamna était tribunal d’état-major principal de liaison 564 (STAB 564). Les séances eurent lieu :
- Le 24 octobre 1943, les quatre maquisards toulousains de Bir Hakeim, capturés par l’armée allemande à Rosis furent jugés et condamnés à mort,Henri Arlet et André Vasseur sous leurs fausses identités de clandestins,respectivement « Hubert Arnaux » et « André Jaxerre ». Les autorités allemandes annoncèrent leur exécution dans un Avis publié dans La Dépêche du 13 novembre 1943.
- Le 2 décembre 1943 furent condamnés à mort trois résistants du Béarn (Basses-Pyrénées), exécutés seulement le 28 de ce mois.
- Le 4 décembre 1943, ce fut le tour des neuf premiers résistants du Lot-et-Garonne ensevelis à Bordelongue. Ils ne furent exécutés que le 5 janvier 1944.
- Le 8 avril 1944 furent condamnés à mort neuf autres résistants de l’Aude, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, de la Gironde et du Lot-et-Garonne qui furent exécutés le même jour.
- Le 18 avril 1944, enfin, le tribunal militaire allemand de Toulouse condamna à mort trois maquisards du Lot qui furent exécutés.
Les cinq groupes de fusillés enterrés à Bordelongue correspondent à cinq séances de cette juridiction.
La lettre que Paul Mathou écrivit à ses parents avant son exécution, indique que la séance du tribunal qui le condamna à mort avec huit autres résistants dura 1 heure 40 minutes. Des colis de la Croix-rouge furent distribués aux condamnés qui furent exécutés le jour même à 17 heures.
Le 24 avril 1944, Henri et Louis Devic, de Nérac (Lot-et-Garonne), furent fusillés à Saint-Michel, mais leurs corps ne furent pas transportés à Bordelongue. Ceux du 18 avril furent donc les derniers.

CINQ TRANSPORTS DE CADAVRES DE RÉSISTANTS ENTRE LA PRISON SAINT-MICHEL ET LE CHARNIER DE BORDELONGUE :

La chronologie des transports et des ensevelissements des résistants à Bordelongue furent facilement reconstitués grâce aux dates des jugements par un tribunal militaire allemand et par les dates et heures que madame Ramon, la fermière domiciliée dans la ferme voisine a soigneusement notées. Son témoignage repris par la presse, en particulier par Le Patriote du Sud-Ouest, quotidien communiste de Toulouse dans son numéro du 7 septembre 1944, et Vaincre, quotidien des FTP-FFI (fondé par Pierre Gamarra) du 8 septembre 1944. Les corps étaient répartis entre trois fosses communes.

9 décembre 1943 : Les premiers résistants enterrés clandestinement à Bordelongue furent les quatre jeunes résistants qui résidaient à Toulouse qui avaient rejoint le maquis Bir Hakeim (AS) (Voir Capel Jean) et qui furent capturés par les Allemands lors du combat qui opposa le maquis aux forces d’occupation à Rosis (Hérault). Leurs corps furent enfouis le 9 novembre au matin. Madame Ramon, remarqua, après le départ des Allemands, qu’il y avait du sang frais près de la fosse.
ARLET Henri
GUYAUX Edmond
SAUVEGRAIN Jacques
VASSEUR André

28 décembre 1944 : Madame Ramon a remarqué, sans consigner la date et le jour exact, le transport de cadavres dans le charnier. Elle a indiqué que cela s’était produit pendant le nuit du 27 au 28 décembre 1943. C’était trois résistants béarnais des Basses-Pyrénées–Pyrénées-Atlantiques qui furent inhumés dans le charnier le 28 décembre peu de temps après avoir été exécutés.
FRAISSE Henri
LACABANNE Henri
MANTIEN Louis

5 janvier 1944 : Ce jour-là, toujours d’après les observations de la voisine, deux camions transportaient neuf cadavres qui furent ensevelis dans une fosse. Il s’agissait de résistants du Lot-et-Garonne.
COUDERC Ernest
COULANGES Louis
DESBARATS Aurélien
GOUMY Rolland
LASSAUQUE Maurice
PORTE Adrien
PUJOS Noël
QUANDALLE Paul
ROGALE Raoul

8 avril 1944 : Furent déposées dans la fosse du charnier, les dépouilles de neuf résistants fusillés le même jour vers 17 heures. Quatre étaient actifs dans le Lot-et-Garonne, un dans l’Aude, un domicilié dans le Tarn et actif dans ce département et en Haute-Garonne, un en Gironde (partie rattachée à la zone Sud), actif dans le Lot-et-Garonne limitrophe, un dans le Gers et un dans les Hautes-Pyrénées. Les neuf furent fusillés comme otages après un attentat commis à Toulouse le même jour. La procédure fut donc particulièrement rapide.
Fusillé de l’Aude :
BÉTEILLE Émile
Fusillé du Tarn :
ARNAUD Roger
Fusillé du Gers :
DUCÈS Fernand
Fusillé des Hautes-Pyrénées :
MATHOU Paul
Fusillé de la Gironde
BLANCHETON Jean
Fusillés du Lot-et-Garonne :
BRISSEAU Jean
DUBOIS Pierre
LAGUERRE François
LÉVY Roger

9 avril 1944 : Les trois derniers corps enterrés dans le charnier de Bordelongue étaient ceux de trois FTPF du Lot.
BOIZARD Charles
COIRY Émile
LARRIVE Georges

Nous remarquons que près de la moitié (13) des résistants jugés à Toulouse et enterrés à Bordelongue furent actifs dans ce département. Mais Blancheton, domicilié en Gironde était actif dans le Lot-et-Garonne ce qui a conduit certains à le rattacher à ce département. Les autres étaient actifs dans l’Aude (1), la Haute-Garonne (4), le Gers (1), le Lot (3), les Basses-Pyrénées (3), les Hautes-Pyrénées (1), le Tarn (1).

LES RÉSISTANTS INHUMÉS CLANDESTINEMENT À BORDELONGUE :

Il est difficile de tirer des conclusions générales de la composition d’un groupe de résistants que le hasard des arrestations et des exécutions ont rassemblés. Le grand nombre de résidents du Lot-et-Garonne ne saurait être significatif, de même que l’importance relative des agriculteurs et la faiblesse des effectifs d’ouvriers et d’employés du privé. Ils ne concordent pas avec les données statistiques (populations des départements concernés, catégories socio-professionnelles, populations étrangères dans ces départements, etc.). Les vingt-huit de Bordelongue pourront cependant être comparés à d’autres groupes de fusillés de ces régions (R 4 et R 3) (Voir par exemple la notice Castelmaurou, Bois de la Reulle).

Lieux d’origine :
Les lieux de résidence — qui différent parfois du lieu d’origine — seront examinés plus bas et dans chacune des notices. Signalons simplement qu’ils concernent la R 4 pour vingt-sept résistants et la R 3 pour un autre.
Nous avons indiqué ci-dessus les lieux de résidence et/ou d’action. Ils différaient parfois du lieu de naissance. Quelquefois, certains résistants résidaient depuis relativement peu de temps dans le département où ils furent capturés et où ils avaient étaient actifs.
Émile Coiry, originaire d’Ille-et-Vilaine où il avait vécu et commencé son activité résistante dut se réfugier dans le Lot où il prit le maquis. Les quatre jeunes de Toulouse qui intégrèrent le maquis Bir Hakeim (AS) étaient aussi dans ce cas. Arlet, Guyaux et Sauvegrain étaient des étudiants qui fréquentaient des établissements toulousains. Le dernier d’entre eux avait dû quitter Paris car pour préparer le concours de l’École polytechnique, il avait dû suivre les cours de mathématiques spéciales au lycée de Toulouse. Arlet, venait de Sarlat (Dordogne, afin de suivre des études de droit dans la ville rose : il était natif de Sarlat et domicilié antérieurement dans cette ville. Guyaux était natif des Ardennes. Leur compagnon, Vasseur, employé municipal était natif de la Somme. Parmi les trois résistants des Basses-Pyrénées, Mantien, habitait Pau mais venait de la Sarthe dont il était natif et s’était remarié dans les Basses-Pyrénées en 1942. Le seul résistant de l’Aude, Béteille, était né dans le Tarn. Mais, au delà des limites administratives, il résidait, dans l’Aude, dans un lieu relativement proche de son lieu de naissance dans le Tarn. Il en était de même d’Arnaud, né à Revel, dans la Haute-Garonne mais domicilié, à proximité immédiate, dans le Tarn à Durfort. Boizard, du Lot, était natif du Lot-et-Garonne. Des quatorze résistants résidant dans le Lot-et-Garonne, plusieurs étaient originaires d’autres départements. Laguerre, de la Haute-Garonne ; Blancheton et Lévy avaient résidé auparavant en Gironde : le premier y était né mais le second, né dans le Doubs, avait vécu à Paris puis à Bordeaux avant d’essayer de trouver un refuge de l’autre côté de la ligne de démarcation. ; Goumy et Lassauque de la Creuse ; Couderc du Lot ; Porte des Hautes-Pyrénées ; Desbarats du Gers ; Quandalle du Pas-de-Calais, mais établi comme agriculteur, il était enraciné dans un village de son département d’adoption . On remarquera que certains d’entre eux étaient des fonctionnaires mutés dans le Lot-et-Garonne.
Cette mobilité géographique interdépartementale fut donc provoquée par des causes diverses. Elle concerne quatorze des vingt-huit de Bordelongue. Elle concerne, en grande majorité, des départements du Sud-Ouest dépendant en 1944 de l’aire d ‘influence de Toulouse, de la R 4, à l’exception de l’Aude (R 3). Deux départements traversés par la ligne de démarcation, les Basses-Pyrénées / Pyrénées-Atlantiques et la Gironde, sont également concernés.
Il n’y avait aucun étranger dans ce groupe de fusillés.

Âges :

Dans ce groupe de fusillés, les plus jeunes, nés à partir de 1920, étaient au nombre de huit. Ils forment un groupe minoritaire, certes, mais qui rassemble presque un tiers des suppliciés de Bordelongue : Coiry, Sauvegrain (1921) ; Arlet, Boizard, Mathou, Vasseur (1922) ; Larrive (1923). La plupart étaient des réfractaires au STO et avaient gagné divers maquis. Mathou était parti au STO. Mais il avait quité Düsseldorf pour gagner un maquis. Ils furent tous faits prisonniers lors d’engagements avec les forces d’occupation ou les forces collaborationnistes (Francs-gardes de la Milice, GMR), après avoir été blessés.
Le plus vieux, seul parmi les résistants ensevelis dans les fosses de Bordelongue nés avant 1890, était Aurélien Desbarats (né en 1887).
Entre les jeunes et Desbarrats, les adultes nés entre 1890 et 1919 forment le groupe le plus nombreux : dix-neuf fusillés sur vingt-huit. La majorité de ces adultes étaient membres de réseaux et/ou de mouvements. Les résistants visés par les fusillades de Saint-Michel, étaient donc, en majorité des adultes, ayant dépassé vingt-cinq ans. Quatre étaient nés entre 1890 et 1899 (Couderc, Coulanges, Ducès, Pujos) ; huit entre 1900 et 1909 (Béteille, Blancheton, Lacabanne, Lassauque, Lévy, Porte, Quandalle, Rogale) ; sept entre 1910 et 1919 (Arnaud, Brisseau, Dubois, Fraisse, Goumy, Laguerre, Mantien).

Professions :

Regroupant en grande majorité des adultes de plus de vingt-cinq ans, les vingt-huit résistants du charnier de Bordelongue étaient tous bien insérés professionnellement. Parmi les moins de vingt-cinq ans, la majorité (cinq) exerçait aussi une profession : Boizard était instituteur ; Mathou avait été engagé dans l’armée d’armistice ; Vasseur était employé à la voirie de Toulouse ; Coiry était agriculteur en Bretagne : résistant « grillé » dans sa région d’origine, il s’était réfugié dans le Lot où il avait poursuivi ses activités clandestines ; Larrive était ouvrier typographe. Les trois étudiants du supérieur (Arlet, Guyaux et Sauvegrain) forment, dans cette, tranche d’âges, un sous-groupe significatif. Ils résidaient à Toulouse, centre universitaire, bien que provenant d’autres départements.

Globalement, les vingt-huit forment un groupe très divers du point de vue social . Remarquons l’absence d’industriels et de professions libérales.

Les agriculteurs et ouvriers agricoles :
Ils sont au nombre de huit, presque un tiers du groupe. Six étaient des agriculteurs exploitants. Nous avons signalé ci-dessus le cas particulier de Coiry, agriculteur en Ille-et-Vilaine. Blancheton était, pour sa part, agriculteur dans le département de la Gironde, mais il avait des activités résistantes en Lot-et-Garonne. Lévy était le seul travailleur agricole salarié du ce groupe comprenant sept exploitants agricoles. Mais, dans son cas particulier, c’était une profession occasionnelle. Commerçant (nous le retrouverons dans cette catégorie socio-professionnelle, il s’était installé en Lot-et-Garonne car, Juif, il espérait se trouver un refuge sûr dans la zone non-occupée où il était entré en résistance. Desbarats, Coulanges, Quandalle et Pujos était des agriculteurs du Lot-et-Garonne. Les deux premiers étaient cousins et demeuraient à Saint-Vincent-de-Lamontjoie, au sud-est du département, à la limite du Gers d’où était natif Desbarats. Quandalle et Pujos habitaient tous deux à Fals, également dans le sud-est du département, à proximité du Gers et du Tarn-et-Garonne.

Les commerçants et les artisans :
Parmi les fusillés enterrés à Bordelongue, il y en avait six
Lévy, déjà compté parmi les exécutés travaillant dans l’agriculture, l’est aussi dans cette rubrique. Il avait abandonné ses activités professionnelles antérieures après s’être installé dans la zone non occupée, dans le Lot-et-Garonne
Parmi les Lot-et-Garonnais, Brisseau était boucher expéditeur à Duras, Couderc expéditeur en fruits et légumes à Passage-d’Agen, Rogale coiffeur à Caudecoste, Dubois forgeron réparateur de machines agricoles à Duras. Arnaud carrier à Paleville (Tarn), était originaire de Revel (Haute-Garonne), à proximité de sa résidence.

Les enseignants :
Ce groupe restreint comprend deux instituteurs, un débutant et un maître déjà établi : Boizard instituteur à Couvert (commune de Soturac, Lot) pendant près d’un an, puis à Mauroux (Lot) pendant deux mois à partir d’octobre 1942 lorsqu’il intégra les Chantiers de jeunesse avant d’entrer dans la clandestinité en mai 1943 ; Lassauque, instituteur à Réaup, dans le Lot-et-Garonne

Les fonctionnaires (hors enseignants, Armée comprise) :
On distingue les fonctionnaires d’État et les fonctionnaires municipaux.
Les premiers sont au nombre de cinq : Goumy, employé de préfecture, ancien officier de marine reconverti au service du ravitaillement à Agen ; Porte, fonctionnaire des Finances, inspecteur de l’Enregistrement à Agen ; Béteille, cantonnier des Ponts et Chaussées dans l’Aude : Mantien, employé à la police à Pau ; Mathou, engagé dans l’Armée d’armistice, (44e RTS), démobilisé fin 1942 après la dissolution de cette armée.
Les deux fonctionnaires municipaux étaient Fraisse, employé à l’octroi de Pau et Vasseur, employé de la voirie de Toulouse.

Les cheminots :
Il n’y a en qu’un, Larrive, chef de gare à Duras (Lot-et-Garonne), sur une ligne secondaire au faible trafic.

Les employés du privé :
Lacabanne, employé du Crédit lyonnais à Pau, ets le seul représentant de ctte catégorie professionnelle ;

Les ouvriers (autres que agricoles) :
Le seul ouvrier parmi les vingt-huit de Bordelongue est Larrive, typographe à Cahors.

Appartenances à des mouvements et/ou réseaux de résistance :

Certains résistants furent simultanément ou successivement des agents de réseaux et des membres de mouvements et/ou de leurs branches armées. Nous le signalons pour chacun des cas relevés.

Agents de réseaux (8) :
Le réseau Buckmaster (SOE) était celui auquel appartenaient le plus de résidents du Lot-et-Garonne : Jean Brisseau, Pierre Dubois, François Laguerre. Tous trois résidaient à Duras et se connaissaient. Ils étaient des agents du sous-réseau Hilaire de Buckmaster. Jean Blancheton, qui résidait à Neuffons commune de la Gironde, limitrophe du Lot-et-Garonne était rattaché à ce groupe.Roger Arnaud, issu du mouvement Libération-Sud, membre de l’AS de la région de Revel (Haute-Garonne) et Durfort (Tarn) était aussi membre du réseau Buckmaster . Il pourrait en être de même de Louis Mantien de Billère, près de Pau.
Maurice Lassauque fut un agent du réseau Brutus , proche du CAS (Comité d’action socialiste). En cela, il demeurait fidèle à ses engagements politiques d’avant 1939. Il fut par ailleurs membre de l’AS et de l’ORA..
Fernand Ducès qui « travailla » pour le réseau Action R 4 du BCRA, participait par ailleurs aux activités de l’AS (Armée secrète).

Résistants affiliés à des mouvements et/ou à leurs branches armées (27) :
La majorité (vingt-et-un) appartenaient à la résistance non communiste (Libération-Sud, AS, ORA). Les résistants qui avaient intégré la résistance d’obédience communiste (FTPF) étaient au nombre de trois. Deux des vingt-huit étaient donc seulement membres d’un réseau. Vingt résistants n’étaient, pour leur part, que membres de la branche armée d’un mouvement.
Nous remarquons qu’un résistant de l’ORA (Couderc) avait été, avant 1939, un militant du PC. Par ailleurs les FTPF du Lot (Boizard, Coiry, Larrive) appartenaient à un maquis fondé initialement par Jean-Jacques Chapou, le maquis France, affilié à l’AS. À la suite de leurs chef ce maquis passa aux FTPF , les trois maquisards en question compris.
Nous n’envisageons donc que leur affiliation au moment de leur adhésion :
- Libération-Sud, Combat , AS : ( 15 )
Roger Arnaud avait été affilié initialement à Libération-Sud. Il avait « naturellement » intégré ensuite les MUR (Mouvements unis de la Résistance) et sa branche armée, l’AS. il avait été, avec le petit maquis AS de Durfort (Tarn) parmi ceux qui furent les concepteurs et animateurs du CFMN (Corps franc de la Montagne Noire). Paul Mathou avait été aussi membre des corps francs de Libération-sud plus tard intégrés à l’AS.
Parmi les quatre jeunes vivant à Toulouse (parmi eux trois étudiants), l’un d’eux, Henri Arlet avait milité d’abord au mouvement Combat, avant d’intégrer l’AS, comme les trois autres. Ils furent parmi les premiers membres du maquis (AS) Bir Hakeim, promis à une brillante et glorieuse destinée dans la R 3. Ils en furent quatre (Arlet, Guyaux, Sauvegrain, Vasseur) des six premières victimes.
Émile Béteille arrêté à Saissac (Aude), était un des membres de l’AS de ce département.
Maurice Lassauque (aussi à l’ORA) était à l’AS du Lot-et-Garonne. Roger Lévy fut un membre de l’AS du Lot-et-Garonne dont une attestation de 1964 revendique son appartenance aux FTPF, expliquant que « le capitaine Lévy » et son groupe avaient quitté l’AS pour cette formation armée.
Coulanges et Desbarats étaient des maquisards des groupes Vény (AS). Ces derniers, très implantés dans le Lot (André Malraux fut l’un de leurs illustres membres) le furent également dans nombre de départements de la R 4 et, implantèrent même un maquis en R 3 (Aveyron). Leur créateur le colonel Jean Vincent alias « Vény » (1883-1958), officier français proche des socialistes qui avait combattu dans les rangs des Brigades internationales, adhéra au PCF après la Libération. Ducès, Fraisse, Goumy, Lacabanne, Laguerre, Mathou, furent aussi des membres de l’AS. Roland Goumy en était le chef départemental pour le Lot-et-Garonne. Mathou avait appartenu initialement aux corps francs de Libération-sud
Laguerre, de Duras (Lot-et-Garonne) affilié à l’AS, fut également un agent du réseau du SOE Buckmaster.

- ORA (6 ) :
Parmi les vingt-huit de Bordelongue, plusieurs — Couderc, Lassauque, Porte, Pujos, Quandalle, Rogale — furent des maquisards de l’ORA. Ils furent intégrés à la grande formation de ce groupe armé de la R 4, le Corps franc Pommiès, constitué par des cadres de l’armée d’armistice à partir de Tarbes (Hautes-Pyrénées) et ayant essaimé dans les départements voisins. Tous les six étaient domiciliés dans le Lot-et-Garonne. Formation réputée « conservatrice », l’ORA rassembla aussi des résistants de gauche, comme, dans notre groupe, Couderc et Lassauque dont les opinions politiques nous sont connues.

- FTPF :(3) :
Trois d’entre eux (Boizard, Coiry et Larrive étaient des maquisards du Lot, FTPF, ils étaient transfuges de l’AS, tout comme leur maquis, « France ». Lévy était, quant à lui, actif dans le Lot-et-Garonne avait été aussi à l’AS. Une attestation tardive l’a revendiqué, lui et son groupe parmi les effectifs des FTPF qu’ils auraient rejoint après avoir quitté l’AS. Nous comptons donc Lévy parmi les membres de cette dernière organisation.

Affiliations politiques, lorsqu’elles sont connues (3) :

Nous connaissons les engagements politiques de seulement trois des vingt-huit de Bordelongue.
Avant 1939, Maurice Lassauque et Henri Lacabanne adhéraient à la SFIO. Pour sa part, Louis Coulanges, était un militant du Parti communiste. Leur activité résistante et leurs affiliations sont développées ci-dessus et dans chacune des notices.

COMMÉMORATION :

Le monument érigé sur les lieux ou était situé le charnier est maintenant au centre d’un échangeur autoroutier. Le nom et le prénom de l’un des fusillés, Émile Coiry, a été transformé en : "Ernest Goiry". La ferme a disparu. Tous les 8 mai, une cérémonie commémore les fusillés qui furent inhumés clandestinement en ce lieu par les forces d’occupation. Une impasse des Martyrs de Bordelongue conduit de la RD15 (route Seysses) et de la rue de Bruxelles au monument commémoratif. Ce chemin piétonnier dont l’accès est bloqué en temps normal franchit l’autoroute grâce à un passage inférieur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193842, notice Toulouse (Haute-Garonne), prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue, 9 novembre 1943 - 18 avril 1944 par André Balent, version mise en ligne le 17 juillet 2017, dernière modification le 15 août 2020.

Par André Balent

La prison Saint-Michel de Toulouse après la libération. Hommage aux fusillés, 1944
La prison Saint-Michel de Toulouse après la libération. Hommage aux fusillés, 1944
Photo Yan [pseudonyme de Jean Dieuzaide (1921-2003)], Extrait de Trempé, op.cit., 1978, p. 20
Toulouse, ex-prison Saint-Michel, vue générale
Toulouse, ex-prison Saint-Michel, vue générale
Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, ancienne prison Saint-Michel, maison d'arrêt départementale de la Haute-Garonne
Toulouse, ancienne prison Saint-Michel, maison d’arrêt départementale de la Haute-Garonne
Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, ancienne prison Saint-Michel
Toulouse, ancienne prison Saint-Michel
Plaque commémorative apposée à l’entrée de la maison d’arrêt par la XXXVe brigade FTP-MOI. Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, stèle de Bordelongue
Toulouse, stèle de Bordelongue
Vue générale. Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, stèle de Bordelongue
Toulouse, stèle de Bordelongue
Détail. Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, stèle de Bordelongue
Toulouse, stèle de Bordelongue
Détail, liste des fusillés ensevelis dans les charniers.
Photographie : André Balent, 16 août 2017
Toulouse, stèle de Bordelongue
Toulouse, stèle de Bordelongue
Liste nominative des fusillés ;
Photographie : André Balent, 16 août 2017

SOURCES : Les sources citées dans chacune des notices individuelles, en particulier : AVCC (Caen), dossiers de chacun des vingt-huit. — Le Patriote du Sud-Ouest, quotidien communiste de Toulouse, 7 septembre 1944. — Vaincre, quotidien des FTP-FFI, 8 septembre 1944. — La Dépêche, 17 mars 2010 ("Un amphi nommé Jean-Pierre Vernant" ; 28 janvier 2011 "Au nom de l’histoire"). — La répression de la Résistance par les autorités d’occupation et le régime de Vichy, préface de Pierre Izard, brochure éditée par le Musée départemental de la Résistance et de la déportation de la Haute-Garonne à l’occasion du concours national de la résistance, Toulouse, 2011, 66 p. [pp. 44, 48]. — Jean-Marc Berlière, Police des temps noirs. France 1939-1945, Paris, Perrin, 2018, 1357 p. [pp. 438, 452]. — Harry Roderick Kedward, À la recherche du maquis, la Résistance dans la France du Sud, 1942-1944, Paris, Éditions du Cerf, 1999, 473 p.[p. 97, 217-219]. — Guy Penaud, André Malraux et la Résistance, Périgueux, Fanlac, 1986, 237 p. [pp.183-190]. — Rolande Trempé, "À propos de la libération des résistants internés à la prison Saint-Michel de Toulouse à la Libération", Résistance R 4, 6, Toulouse, 1978, pp.14-20. — Courriels de Jean-Daniel Gaudais (à propos d’André Malraux et de François Verdier), juillet 2017.

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