CHANTRAINE Auguste, Louis, Sylvain. Pseudonymes dans la Résistance : Octave ou Ferdinand 

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier, Jean Luc Stiver

Né le 20 février 1896 à Maillet (Indre) mort en déportation le 15 mars 1945 à Mauthausen (Autriche), commando de Gusen ; cultivateur ; maire de Tendu (Indre) de 1935 à 1941.

Stèle a été érigée en 2003 au lieu-dit « Le Cerisier », commune de Tendu à 1100m de la D920.
Cliché Miche Gorand.

Auguste Chantraine était fils de Thomas Chantraine et de Catherine Lamy, son épouse ; il avait été mobilisé en 1916, gazé en mars 1918, fait prisonnier le 3 juin 1918, rapatrié le 30 novembre 1918 ; il était marié à Touzet Lucie, mécanicienne à Tendu avec qui il eut 6 enfants nés de 1927 à 1943. Il était cultivateur à Tendu (Indre) et directeur d’une coopérative de blé à Châteauroux (Indre). Il fut pendant longtemps un politicien local socialisant mais n’adhérant à aucun parti. En 1933, il avait fondé et présidait la Fédération paysanne de l’Indre, organisation apolitique. Conseiller municipal de Tendu depuis 1930, il en devint maire en 1935. Le gouvernement de Vichy le révoqua en juin 1941. Chantraine était alors considéré comme socialiste.
Dès mai 1941, Chantraine fut contacté par un réseau de résistance (Max Hymans le mit en contact avec Georges Bégué, du réseau SOE section F, premier agent radio de ce réseau envoyé en France) qui organisa derrière sa ferme, sur son terrain des Cerisiers, dans la nuit du 6 au 7 septembre 1941, le parachutage de six agents (André Bloch, Benjamin Cowburn, Jean Paul Marie du Puy, Victor Gerson, George Langelaan et Michael Trotobas) du SOE F : ce fut le premier grand parachutage de ce type en France, en zone libre. Chantraine fit donc partie d’un des premiers réseaux du SOE F sous le pseudo d’Octave (il aura aussi dans la résistance, Armée Secrète (AS) le pseudo de Ferdinand). Dès lors des agents du SOE F, parachutés en France, auront pour contact Auguste Chantraine : ce sera le cas pour Benjamin Cowburn (lors de sa deuxième mission) et pour le major Maurice Southgate du réseau Stationer. Des parachutages de matériels de sabotages et d’armements eurent lieu en juillet, fin août 1942 et début octobre 1942, ainsi que d’autres parachutages de mêmes natures jusqu’en septembre 1943. Dès septembre 1942, Chantraine livra des armes et du matériel de sabotage à Théogène Briant pour la résistance de Dun-le-Poëlier (Indre) ; en septembre 1942 il rencontra Amand Mardon de Dun-le-Poëlier et l’invita à entrer dans la Résistance. Il passa également à l’action en sabotant des pylônes électriques dans les nuits du 1er au 2 octobre et du 9 au 10 octobre 1942.
Chantraine adhéra au Parti communiste en 1942 et participa à la propagande auprès de la paysannerie. Il fut arrêté le 27 décembre 1943 à Châteauroux (Indre) pour la tentative de libération des prisonniers politiques de la prison de Châteauroux, fut condamné puis transféré, en février 1944 à Eysses, commune de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) ; il fit partie du bataillon FFI de la centrale d’Eysses et, comme tous ceux de cette centrale, il fut dirigé le 30 mai 1944 vers Compiègne (Oise), puis déporté le 18 juin 1944, à Dachau (matricule 73255) et enfin à Mauthausen (Autriche) où il mourut au kommando de Gusen.
Auguste Chantraine reçut la Médaille de la Résistance par décret du 11 mars 1947, JO du 27 mars 1947 ; il fut homologué capitaine le 24 mai 1947 à titre posthume et il fut reconnu membre des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) ; il fut homologué déporté interné résistant (DIR) et déclaré "Mort pour la France".
Le nom d’Auguste Chantraine figure sur le monument aux morts de Tendu et sur la stèle de la gare de Penne-d’Agennais (Lot-et-Garonne) qui porte la mention "De cette gare le 30 Mai 1944 - 1200 Patriotes détenus à la centrale d’Eysses, livrés aux nazis par des traîtres furent déportés à Dachau". Une stèle a été érigée en 2003 au lieu-dit « Le Cerisier », commune de Tendu à 1100m de la D920, en hommage « à l’engagement d’Auguste Chantraine » pour le parachutage des agents du SOE (Spécial Opération Exécutive).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19385, notice CHANTRAINE Auguste, Louis, Sylvain. Pseudonymes dans la Résistance : Octave ou Ferdinand par Annie Pennetier, Claude Pennetier, Jean Luc Stiver, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 novembre 2021.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier, Jean Luc Stiver

Stèle a été érigée en 2003 au lieu-dit « Le Cerisier », commune de Tendu à 1100m de la D920.
Cliché Miche Gorand.

SOURCES : Renseignements recueillis par G. Thomas. — Notes de Jean-Pierre Besse. — SHD Vincennes GR 16 P 119191. — SHD Caen, DAVCC, AC 21 P 435 013. — M. Jouanneau, L’organisation de la résistance dans l’Indre. — G.Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et Vallée du Cher, 1970, p. 57/64. — Jean-Luc Stiver, La Vie dans un maquis actif durant l’hiver 1943-1944-Maquis de Dun-le-Poëlier, 2015. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes.

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