ARNAUD Charles, Édouard

Par André Balent

Né le 2 avril 1909 à Revel (Haute-Garonne), mort à Wetterfeld (Bavière, Allemagne) le 22 avril 1945 ; transporteur de matériaux à Revel ; résistant de l’AS (Armée secrète) ; un des pionniers du Corps franc de la Montagne Noire (CFMN) ; déporté en Allemagne.

Charles Arnaud (1909-1945)
Charles Arnaud (1909-1945)
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Charles Arnaud était le frère de Roger Arnaud (1913-1944) domicilié à Durfort (Tarn), près de Revel. Il était marié et avait trois enfants (le plus jeune avait six mois en mars 1944).

Il participa à la résistance avec lui, dans le cadre de l’AS (R4 , Tarn et Haute-Garonne), mettant à profit sa profession de transporteur qui permettait la mise à disposition de ses camions pour des activités clandestines. À partir de 1943, il accueillit des résistants de la R 3 (Aude et Hérault) — souvent des réfractaires au STO — qu’il cacha dans son garage et transporta dans les premiers maquis de la Montagne Noire (Tarn, Aude, Hérault) qui donnèrent naissance à une grande formation armée, le Corps franc de la Montagne Noire (CFMN). Charles Arnaud fut immatriculé au CFMN le 12 janvier 1944 comme sous-lieutenant du 12e escadron. Il récupéra aussi et stocka des armes destinées aux maquis AS de la R 4. Il fournit également des renseignements sur la Milice de Revel, mettant à profit l’homonymie avec le chef local de cet organisme collaborationniste (Arnaud Marcel). Il put ainsi prévenir et sauver des personnes menacées.

Charles Arnaud fut arrêté le 3 mars 1944, sans le cadre et au même moment que l’action de la Sipo-SD épaulée par la Feldgendarmerie qui encercla de village de Durfort. En effet, son frère Roger fut également arrêté ce même jour avec d’autres habitants ou résidents temporaires de Durfort . Ces arrestations avaient été provoquées par la trahison d’un Albigeois, réfractaire au STO qui avait intégré un moment le maquis de Durfort. Le 3 mars 1944, Charles Arnaud devait se rendre en Corrèze pour se procurer du ravitaillement pour le maquis de son frère. En sortant de sa maison, tôt le matin, i fut appréhendé par un agent de la Sipo-SD. Il chercha en vain à s’enfuir. une rafale de pistolet mitrailleur l’obligea à se rendre. Menotté, il fut conduit chez lui. Son domicile fut perquisitionné en présence de sa famille, par les Allemands accompagnés de deux civils français. On ne trouva pas le poste émetteur de radio recherché. Il fut ensuite amené au dépôt de ses camions où l personnel de l’entreprise qui se rendait au travail fut obligé de s’aligner contre le mur. Il attendit là jusqu’à heures du matin le fourgon cellulaire qui avait précédemment procédé à des arrestation dont celle de son frère Roger.

Il fut, ensuite conduit à la prison Saint-Michel de Toulouse (Haute-Garonne) où il fut torturé. Transféré à Compiègne (camp de Royallieu), il en partit le 27 avril avec le convoi dit « des tatoués ». le 30 avril, il était à Auschwitz (Pologne). Le 12 mai, il quittait Auschwitz avec d’autres membres des « tatoués » afin d’être transféré à Buchenwald (Thuringe, Allemagne). Il arrivait dans ce camp le 14 mai. Le 24 mai 1944, enfin, il fut transféré au camp de concentration de Flossenbürg (Bavière, Allemagne). À la fin de la guerre, l’ordre d’évacuation du camp fut donné le 20 avril 1945. Commença alors une marche de la mort qui devait les transférer à Dachau mais qui s’acheva le 23 après la libération des prisonniers. Mais entre temps environ 7000 prisonniers périrent. Ce fut le cas de Charles Arnaud. Épuisé il mourut à Wetterfeld, un village du Haut Palatinat bavarois. Son corps ne fut jamais retrouvé. Émile Géhant, compagnon de Charles Arnaud à Flossenbürg, écrivit , après sa libération une lettre à sa femme où il expliqua cet épisode et rappela ses derniers souhaits.

À Revel, l’avenue des frères Arnaud honore simultanément la mémoire de Roger et de Charles. Son nom est gravé sur le monument aux morts de Revel, sur la plaque commémorative avec la liste des Revélois morts pendant les deux guerres mondiales apposée dans l’église. Dans le lycée Vincent-Auriol de Revel, figure le nom d’Arnaud, sans prénom, qui pourrait aussi bien désigner son frère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193870, notice ARNAUD Charles, Édouard par André Balent, version mise en ligne le 19 juillet 2017, dernière modification le 30 octobre 2020.

Par André Balent

Charles Arnaud (1909-1945)
Charles Arnaud (1909-1945)
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SOURCES : Notice de son frère Roger. — Site lauragais-patrimoine.fr, consulté le 16 juillet 2017. — Site de la FMD, consulté le 17 juillet 2017. — Site MemorialGenWeb consulté le 18 juillet 2017.

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