MANDEL Émile

Par Roland Steiner

Né le 19 décembre 1893 à Vienne (Autriche), mort en action le 30 mai 1944 à Raccord, hameau rattaché à La-Motte-Saint-Martin (Isère) ; résistant FFI.

Tombe d’Émile et Joseph MANDEL et Eugène STEINER
Tombe d’Émile et Joseph MANDEL et Eugène STEINER

Emil Mandel, francisé en Émile Mandel était le fils de Philipp Mandl et de Rosa Grün, son épouse.
Il épousa Elsa Schneider le 6 décembre 1925 à Vienne (Autriche). Le couple eut un garçon.
Commerçant de vêtements et textile à Vienne, de confession juive, il fut contraint en 1938 par les autorités nazies après l’Anschluss à déposer une déclaration de patrimoine. Il fut interné au KZ Buchenwald (Allemagne), puis libéré le 26 avril 1939. Le 26 juin 1939, il quittait l’Autriche avec sa femme Elsa, son fils Kurt, son frère Joseph et sa belle-sœur Grete. Ils se réfugièrent en Belgique. En 1942, Elsa et Kurt furent raflés et internés à la caserne Dossin à Malines (Belgique). Le 29 aout 1942, ils furent envoyés au camp d’extermination d’Auschwitz et gazés.
Émile, son frère et sa belle-sœur partirent alors se réfugier en France. Les hommes rejoignirent le maquis des Hautes-Alpes.
Vers la mi-mai 1944, avec un groupe d’environ 25 hommes, il s’installa au hameau de Raccord. Peu armé, ne disposant que d’un véhicule, le groupe descendait régulièrement au village de La Motte-St-Martin pour se ravitailler. Dénoncés mais avertis d’une attaque allemande, les hommes se cachèrent dans la forêt. Il ne restait dans le hameau que la famille Peyrin et des bûcherons.
Le 30 mai 1944, à 3 heures du matin, 200 soldats allemands se présentèrent à La Motte-St-Martin. Un officier contraignit sous la menace d’un pistolet le maire du village à les conduire au Raccord. Les maisons furent fouillées, les bûcherons sauvagement interrogés.
Émile Mandel et 7 autres maquisards, réfugiés dans la forêt à environ 500 mètres du hameau, ne pouvaient pas voir ce qui s’y passait. Croyant à une fausse alerte, ils décidèrent de rentrer au hameau. Arrivés à une cinquantaine de mètres des maisons, ils furent surpris par une sentinelle allemande armée d’un fusil mitrailleur. Sommés de s’arrêter, cinq hommes obtempérèrent. Les deux frères Mandel et Eugène Steiner tentèrent de s’enfuir en escaladant un talus. Ils furent fauchés par une rafale. Émile Mandel et Eugène Steiner furent tués sur le coup ; Joseph Mandel fut achevé à coups de pieds à la tête.
Les Allemands firent transporter les 3 dépouilles par les 5 prisonniers dans un grenier. Puis ils y mirent le feu à l’aide de grenades incendiaires. Quatre des cinq maisons du village furent détruites.
Le 31 mai, deux gendarmes de la brigade de La Motte-d’Aveillans se rendirent sur place et constatèrent les dégâts.
Les frères Mandel et Eugène Steiner furent inhumés au cimetière de La-Motte-Saint-Martin. Deux stèles, l’une au cimetière et l’autre sur les lieux de l’exécution, furent érigées.
Le Mémorial de Yad Vashem recense Émile Mandel parmi les victimes de la Shoah.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193881, notice MANDEL Émile par Roland Steiner, version mise en ligne le 20 juillet 2017, dernière modification le 28 mars 2021.

Par Roland Steiner

Tombe d'Émile et Joseph MANDEL et Eugène STEINER
Tombe d’Émile et Joseph MANDEL et Eugène STEINER

SOURCES : Arch. Dép. Isère, Mémorial de l’oppression, 2 MI 2233, transmis par B. Tixier, Association "Histoire et patrimoine du Gua" — Enquête réalisée par Roland Steiner, non sourcée. — https://www.geni.com/people/Emil-Mandel/6000000031458648821 — Document en PDF non signé téléchargé sur le site https://www.malgre-nous.eu/, Les fusillés du hameau Le Raccord à La-Motte-Saint-Martin, 16 mai 2017 — Mémorial GenWeb — Mémorial de Yad Vashem (Israël)

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