CHANUT Antoine

Né le 3 décembre 1907 à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), mort le 24 juin 1991 à Creil (Oise) ; professeur ; militant socialiste dans plusieurs départements ; maire de Creil.

Antoine Chanut était, par ses ascendances paternelle et maternelle, petit-fils de paysans du Cantal. Son père et sa mère, venus à Paris, étaient respectivement, manœuvre et cuisinière en maison bourgeoise. Son frère aîné fut tué au combat en 1916 et il perdit sa mère en 1919.

Doué pour l’étude, il ne pouvait les envisager que par la voie gratuite de l’enseignement primaire supérieur de la IIIe République. Au cours complémentaire de Vic-sur-Cère (Cantal), il prépara le concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs d’Aurillac d’où il sortit, muni du Brevet supérieur. Admis en 1928 par concours à l’École normale supérieure primaire de Saint-Cloud, il en sortit avec le Certificat d’aptitude à l’enseignement dans les Écoles primaires supérieures et dans les Écoles normales (dans l’ordre de l’histoire et de la géographie). Il passa en 1956 avec succès les épreuves de l’agrégation d’histoire.

Antoine Chanut, domicilié à Polminhac (Cantal), sous-lieutenant d’administration de réserve, se maria à Auxerre (Yonne) en août 1932, avec une professeur de sciences, fille d’un comptable et d’une institutrice.

De 1932 à 1968, Antoine Chanut accomplit une manière de tour de France universitaire, passant du collège de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais, 1932-1933) aux collèges de Mézières (Ardennes, 1933-1934) et d’Aubenas (Ardèche, 1934-1946), puis du lycée de Montbéliard (Doubs, 1946-1949) aux lycées de Roubaix (Nord, 1949-1953), de Lille (Nord, 1953-1956). Muté à l’école nationale professionnelle de Creil (1956-1961), il termina sa carrière au lycée de Chantilly (Oise, 1961-1968).

S’il fut un simple adhérent au syndicat de sa profession, Antoine Chanut ne cessa de militer au sein du Parti socialiste SFIO puis du Parti socialiste, depuis son adhésion, en 1934, à la section socialiste d’Aubenas dont il fut tour à tour le trésorier puis le secrétaire. Il appartint ensuite à la section de Montbéliard, à celle de Tourcoing, dont il fut secrétaire, et de Creil dont il sera aussi secrétaire, à son arrivée dans cette ville en 1956.

En 1959, Chanut fut élu au conseil municipal de Creil. Après avoir été 6e adjoint de 1959 à 1963, il fut, depuis cette date, maire de la ville, une ville qui passa dans les douze premières années de son « règne » de 19 000 à 40 000 habitants. Depuis 1963, Antoine Chanut était également président du district urbain de l’agglomération creilloise (Creil-Nogent-sur-Oise-Montataire-Villers-Saint-Paul), et conseiller régional de Picardie depuis la création des Régions.

À la tête de la ville de Creil, Chanut gouverna longtemps avec les centristes : « J’ai tenu sans la droite et sans les communistes », déclare-t-il, en ajoutant, j’ai géré « social et moderne ». Sur le plan politique, il fut un fidèle de Guy Mollet auquel cependant il ne craignait pas, parfois, de s’opposer. En 1962, soutenu par sa section, il se présenta aux élections législatives dans la circonscription de Creil-Senlis et recueillit 3 500 voix au 1er tour : il fut désavoué par la SFIO qui soutint la candidature de M. Strauss, l’homme d’Hersant, le magnat de la presse. Chanut fut exclu du parti, la section de Creil dissoute, mais tout rentra dans l’ordre après les élections. En 1967, Antoine Chanut fut à nouveau candidat mais avec l’aval de la SFIO, dans la même circonscription de Creil-Senlis : il vint en 3e position avec 10 800 voix.

Au congrès d’Épinay de 1971, Chanut adhéra au nouveau Parti socialiste, déclara admirer François Mitterrand car si, en théorie il admettrait les idées du CERES « la voie purement révolutionnaire lui semble trop lourde de régression économique ».

En octobre 1979, en raison de son âge, Antoine Chanut laissa l’écharpe de maire au socialiste Jean Anciant, élu le 29 octobre, tout en continuant à siéger comme conseiller municipal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19393, notice CHANUT Antoine, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 13 avril 2021.

SOURCES : Arch. Nat., AJ16/8936. — Jean-François Bizot, avec la collaboration de Léon Mercadet et de Patrice Van Eersel, Au Parti des Socialistes. Plongée libre dans les courants d’un grand parti, Grasset, 1975 (p. 330-333). — Enquête auprès d’Antoine Chanut. — Le Monde, 1er novembre 1979. — Notes de Jacques Girault

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable