MARCON Auguste, Joseph, Jules

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 30 octobre 1923 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Toussieu (Isère, Rhône) ; chauffeur ou manœuvre ; résistant en Haute-Loire.

Auguste Marcon était le fils de Jean Marcon et de Marie Jouve. Le 22 avril 1944, il se maria au Puy-en-Velay (Haute-Loire) avec Berthe, Marie Ravel. Il demeurait à Brives-Charensac (Haute-Loire). Selon différentes sources, il était chauffeur ou manœuvre.
Auguste Marcon devint maquisard dans le secteur « Zinnia » (Yssingelais, Haute-Loire) commandé par Jean Bonnissol, responsable de l’Armée secrète (AS). On trouve dans une liste, datée de l’automne 1943, le nom d’Auguste Marcon parmi les seize hommes du maquis MZ4 de l’AS. Ce maquis, situé au lieu-dit Faurie (Mazet-Saint-Voy), au pied du pic de Lisieux, fut créé par Lucien Volle en août 1943. Après l’annonce par les autorités de Vichy de l’amnistie des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), le maquis de Faurie fut dissout le 16 novembre 1943. Auguste Marcon et ses compagnons maquisards regagnèrent leurs foyers de Haute-Loire. Ils devinrent « résistants sédentaires ». Par la suite, Lucien Volle constitua son groupe La Fayette, groupe qui évolua au cours des mois : groupe franc, groupe de maquisards et de « sédentaires ». Auguste Marcon fit vraisemblablement partie de ce groupe mais ses fonctions restent inconnues.
Le 1er juillet 1944, Lucien Volle et ses hommes arrêtèrent le milicien Ferdinand Barrat aux environs de Lantriac (Haute-Loire). Ferdinand Barrat réussit à s’évader au cours de la nuit. Le 2 juillet, dans l’après-midi, la Milice et les Allemands, guidés par le milicien Barrat, organisèrent une vaste rafle à Blavozy (Haute-Loire), au lieu-dit Pont de Sumène, afin d’arrêter des résistants. Ils appréhendèrent soixante-et-onze jeunes gens et les conduisirent à la prison départementale au Puy-en-Velay. Parmi les personnes raflées, Barrat reconnut et désigna comme résistants Auguste Marcon, André Blondeel, Félix Mouleyre* et Paul Pugnière qui furent incarcérés. Le 3 juillet 1944, la tentative d’exécution de Marcel Bernard, le procureur du Puy « qui voulait l’anéantissement de la Résistance », par l’un des hommes de Lucien Volle, accrut probablement la volonté de répression des miliciens. Le lundi 3 juillet, eut lieu une nouvelle traque aux Pandraux (Haute-Loire) puis à Brives-Charensac où Paul Pradier* fut arrêté à l’hôtel Terminus, alors qu’il cherchait à revoir son jeune frère pris la veille et relâché en début d’après-midi. Les cinq résistants furent conduits à Lyon (Rhône) et internés à la prison de Montluc.
Le 12 juillet 1944, Auguste Marcon, ses quatre camarades et vingt-trois autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Toussieu (Isère, Rhône), au lieu-dit la Perrière, dans un chemin reliant la route départementale 318 au Bourg de Toussieu, puis ils furent exécutés. Une femme fut témoin du massacre : « vers 18h20, je me trouvais dans un champ lorsque je vis arriver un convoi composé de trois voitures dont deux tractions avant et une camionnette. Quelques temps après je vis descendre des Allemands en uniforme, armés de mitraillettes. Aussitôt suivirent des hommes en civil, enchaînés deux par deux. Les Allemands les firent agenouiller dans le pré, la face tournée du côté opposé à eux. Trois Allemands se placèrent à quelques mètres derrière le groupe et tirèrent des rafales de mitraillettes. Ensuite ils les achevèrent individuellement d’un coup de revolver. […] La fusillade terminée les Allemands montèrent dans les voitures et s’en allèrent. »
Le 14 juillet 1944, les vingt-huit corps furent inhumés au cimetière de Toussieu « en présence d’une foule considérable ».
Le corps d’Auguste Marcon fut décrit ainsi : cheveux châtains moyens, veste gris bleu, pantalon de golf gris beige, lainage, chemise blanche à rayures gris bleu, ceinture en cuir noir, chaussettes en laine marron reprisées noir, mouchoir blanc à bord violine, chaussures basses jaunes ressemelées en cuir. Il portait une alliance. Son cadavre fut identifié le 20 juillet 1944 par sa femme. Les corps d’Auguste Marcon et de ses quatre compagnons brivois furent exhumés du cimetière de Toussieu et inhumés le 30 octobre 1945 lors de « grandioses obsèques » à Brives-Charensac.
Auguste Marcon fut homologué FFI. Il obtint le titre d’interné résistant. Son nom apparaît sur le monument commémoratif de Toussieu rendant hommage aux vingt-huit fusillés du 12 juillet 1944 et à Brives-Charensac, sur le monument aux morts et la plaque commémorative située à l’entrée de l’église.

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article193968, notice MARCON Auguste, Joseph, Jules par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 25 juillet 2017, dernière modification le 13 février 2022.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : AVCC Caen, dossier Auguste Marcon (nc). — Arch. Dép. Rhône, 3808W642, 3460W4, 3335W22, 3335W14.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— SHD Vincennes : GR 16 P 392636. Dossier de résistant d’Auguste Marcon (non consulté) .— SHD Vincennes : 13 P 64 1 : état des morts, disparus, fusillés, internés et déportés. Groupe Lafayette .— Gérard Bollon, Aperçus sur la Résistance armée en Yssingelais (1940-1945) in Cahiers de la Haute-Loire, 1997.— Lucien Volle, La singulière épopée du Groupe Lafayette, Des maquis de la Haute-Loire jusqu’au bord du Rhin, 1988.— Union des Combattants volontaires de la Résistance et des Cadets de la Résistance de la Haute-Loire, Témoignages de résistants, 1940-1945, 2003.— Mémorial Genweb.

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