MABILLOT Victor et Henri

Par Jean-Luc Labbé

Victor, né le 25 février 1859 à Sainte-Lizaigne (Indre), ouvrier mégissier puis cantonnier à Issoudun (Indre) ; syndicaliste CGT des cuirs et peaux puis président de l’amicale des cantonniers en 1912 ; militant du Parti ouvrier en 1893, socialiste unifié en 1906 et candidat en 1912.

Henri, né le 22 août 1873 à Sainte-Lizaigne (Indre) et mort en 1970 à Issoudun (Indre) ; ouvrier mégissier à Issoudun et syndicaliste CGT ; élu socialiste (PSU) en 1919, communiste en 1920.

Hyacinthe Mabillot, né à Paudy (Indre) vers 1833 et mort à Issoudun en 1897 à Issoudun (Indre) était journalier à Sainte-Lizaigne (en 1859), cultivateur (ouvrier agricole en 1866). Suite aux élections municipales de fin avril 1871 la commune de Sainte-Lizaigne passe chez les républicains (maire Claude Bonnasseau) et Hyacinte Mabillot devint cantonnier municipal. Hyacinthe Mabillot eut cinq fils : Victor né en 1859, François né en 1864, Prosper né en 1866 qui sera cheminot à Clichy (Seine), Henri né en 1873 et Joseph né en 1876 (marié à Issoudun en 1898 avec Armantine Perruchot). Deux de ses fils, Victor et Henri, devinrent des militants socialistes à Issoudun.
Victor Mabillot, ouvrier parcheminier de 34 ans, était en 1893 membre du bureau du « Comité des travailleurs d’Issoudun », organisation locale du Parti Ouvrier Français (guesdiste) dont le secrétaire était Augustin Granger et qui soutenait la candidature de Georges Doré lors des élections législatives de 1893. Adhérent au syndicat des ouvriers des cuirs et peaux d’Issoudun dès sa création en 1895, Victor Mabillot devint cantonnier en 1897 et en 1912 fut élu président de l’association amicale des cantonniers, alors qu’à cette époque la syndicalisation était interdite aux « fonctionnaires ». Probablement travaillait-il pour le compte du Conseil général de l’Indre ? Lors des élections municipales de 1912, alors jeune retraité, il fut candidat socialiste (PSU) sur la liste du député Jacques Dufour qui tentait alors sans succès de reprendre la ville aux conservateurs.
Son frère Henri Mabillot, plus jeune d’une douzaine d’années, était ouvrier mégissier à Issoudun lorsqu’il se maria le 31 janvier 1899 avec Jeanne Vincent, ouvrière de la confection et fille de vigneron. Henri quitta la maison, rue des Alouettes, où il vivait avec son frère Victor pour prendre un appartement rue du Charbonnier. Ce fut là que sa jeune femme, ouvrière festonneuse de 23 ans eut un enfant (Ernest) le 4 septembre 1900 ; elle décéda des suites de ses couches une dizaine de jours plus tard. Henri Mabillot, syndiqué CGT des cuirs et peaux ne fit pas partie de la direction syndicale mais son nom fut signalé le 12 septembre 1903 pour sa participation au bureau d’une conférence syndicale aux côtés de Paul Meunier et Paul Blond. Militant socialiste, Henri Mabillot fut désigné secrétaire du comité électoral du PSU (pour le canton Issoudun-nord) lors des élections législatives de 1914, comité électoral dont le président était Morisseau, le maire de Reuilly. En 1919, alors âgé de 46 ans, Henri Mabillot fut élu au conseil municipal d’Issoudun sur la liste du PSU-SFIO qui, à cette occasion, regagnait la ville perdue en 1908. A la suite du congrès de Tours en 1920, Henri Mabillot, qui se déclarait toujours ouvrier mégissier, adhéra au Parti Communiste. Au-delà de cette date, les engagements politiques et syndicaux des frères Mabillot restent à établir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194022, notice MABILLOT Victor et Henri par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 25 juillet 2017, dernière modification le 10 octobre 2018.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Indre. – Le Progrès social du 30 novembre 1919. – Etat civil Sainte-Lizaigne et Issoudun.

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