CHAPOAN Raoul, Hippolyte

Par Claude Pennetier

Né le 2 août 1894 à Sète (Hérault) ; Français ; menuisier, employé puis traducteur en URSS ; juge de la Tchéka ; permanent du Profintern et du Komintern ; rédacteur à l’Agence Tass.

Raoul Chapoan, photographie dans sa fiche de police pendant l’Occupation
Raoul Chapoan, photographie dans sa fiche de police pendant l’Occupation

Raoul Chapoan fait parti des kominterniens discrets qui bénéficiaient d’une bonne connaissance des langues et donc il est difficile de dire s’ils ont eu un rôle uniquement technique. Son passeport français lui permit de passer facilement d’URSS en France.

Le père de Raoul Chapoan, menuisier-charpentier, travaillait dans l’exploitation forestière « Ferdinand Petit ». Fils d’un cheminot, né en 1868, il fut tué, en mai 1918, avec son fils cadet, par des brigands Kurdes dans le Caucase. Raoul Chapoan avait suivi son père en Turquie, Iran, Russie et travaillé pour la même société de 1909 à 1915. En fait, son emploi effectif date de 1912. Avant, dans les exploitations, il étudiait le métier du bois de chêne pour la fabrication des traverses et des douves. Il travailla comme ouvrier puis comme sélectionneur.

L’armée tsariste le mobilisa en 1915, mais il fut demandé par les autorités françaises, envoyé en France et incorporé au 56e Régiment d’artillerie de l’armée française comme sous-officier, puis affecté à la Mission française en Russie, quelques jours avant la Révolution russe.

Il soutint le Parti bolchevique et adhéra au groupe français en mai 1919. À la demande de Djerjinski, il fut nommé par le groupe communiste français juge de la section française de la Tchéka à Moscou. Suite à la dissolution des sections étrangère la Tchéka, il fut envoyé en mars 1920 comme spécialiste au Comité des Forêts où il travailla jusqu’à sa dissolution en 1925. Il fut ensuite agent de missions, puis responsable du service économique et fut élu pour deux ans responsable d’un comité local et secrétaire de cellule. De 1925 à mars 1929 il travailla au Profintern en qualité de référent, secrétaire du service d’organisation et finalement comme adjoint à la direction du Profintern.
Il s’occupa des délégations ouvrières comme délégué et interprète (de France, de Belgique, d’Espagne, d’Italie et de l’Amérique Latine) et il participa aux travaux des Ve, VIe et VIIe congrès en qualité d’interprète, mais aussi dans les plénums de l’IKKI et au IVe congrès du Profintern.

Il s’installa en France en 1929 et adhéra au Parti communiste. Il affirmait : « je suis connu des camarades suivants : André Marty, Maurice Thorez, Georges Cogniot*, Raymond Guyot*, Pierre Semard*, Gitton*, Monmousseau*, Jacques Sadoul* » . Il milita dans le quartier Plaisance à Paris (XIVe arr.) et s’occupa d’organisations sportives ouvrières jusqu’à son retour à Moscou en janvier 1937. De février à août 1937, il fut « consultant au Comité fédéral des Sports ».

Il travailla comme traducteur au comité exécutif du Komintern et à l’Institut international agraire. Il s’était marié en 1924 avec, Maria Kouzmitcheva, née en 1903, russe, qui travaillait également au Komintern. Il fit une demande de citoyenneté soviétique en 1938 et 1940, sans résultat.
D’avril 1940 à septembre 1943, il était traducteur au Komintern, puis jusqu’en août 1944 au moins, rédacteur à l’Agence Tass.

Sa fiche de police pendant l’Occupation le présentait ainsi : "dernier domicile connu 165, rue Pelleport, ex-secrétaire administratif de la CGTU, ancien membre du Guépéou, militant communiste actif."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19417, notice CHAPOAN Raoul, Hippolyte par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 5 août 2017.

Par Claude Pennetier

Raoul Chapoan, photographie dans sa fiche de police pendant l'Occupation
Raoul Chapoan, photographie dans sa fiche de police pendant l’Occupation

SOURCE : RGASPI, 517 1 1934 ; 495 270 5173 : plusieurs autobiographies datées de 1938, 1939, 1940, 1941 (en russe, traduction Macha Tournié).

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