Par Alain Dalançon
Né le 12 juillet 1928 à Saintes (Charente-Inférieure/Charente-Maritime), mort le 18 octobre 2020 à Blasimon (Gironde) ; professeur ; militant syndicaliste, secrétaire de la section de la FEN de Côte d’Ivoire (1967-1969), secrétaire administratif de la section académique (S3) de Bordeaux (Gironde) du SNES (1970-1974), secrétaire de la section départementale (S2) des Pyrénées-Atlantiques (1984-1988), responsable académique des retraités (1992-1997).
Fils de Maurice Forlacroix, professeur agrégé, militant syndicaliste et mutualiste, Christian Forlacroix avait deux sœurs et reçut une éducation de catholique pratiquant. Après les classes élémentaires du lycée de Talence (Gironde) (1933-1938), il poursuivit ses études secondaires dans le même lycée, de 1938 à 1940, et les termina au lycée Montaigne de Bordeaux (Gironde) où enseignait son père. Titulaire du baccalauréat en 1946, il fit des études supérieures d’Histoire-Géographie à la Faculté des Lettres de Bordeaux, obtint la licence mention Histoire et le diplôme d’études supérieures dont le mémoire principal, sous la direction d’Yves Renouard, était consacré à une transcription des rôles gascons.
Christian Forlacroix épousa le 4 juillet 1951 Elisabeth Diziain qui devint professeure ; ils adoptèrent deux garçons. Il effectua son service militaire en 1953-1955 à Tours (Indre-et-Loire) dans le Train des équipages où il suivit les EOR, en sortit sous-lieutenant et termina son service militaire en Allemagne à Niedermendig. Il fut rappelé d’avril 1956 à janvier 1957 en Algérie dans le secteur de Redjar dans le Constantinois.
D’abord maître auxiliaire au lycée de garçons Fromentin de La Rochelle (Charente-Maritime) d’octobre 1955 à avril 1956, puis à son retour d’Algérie, au lycée des Sables-d’Olonne (Vendée) en 1957-1958, il fut reçu au certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement public de second degré d’Histoire-Géographie en juin 1958 et affecté au centre pédagogique régional de Bordeaux en 1958-1959. Nommé au lycée technique d’Abidjan (Côte d’Ivoire) de 1959 à 1961, il revint en France au lycée de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) de 1961 à 1963, puis retourna à Abidjan où il fut détaché à l’Université de 1963 à 1969.
Chrétien, d’abord adhérent du Syndicat général de l’Éducation nationale, Christian Fortlacroix adhéra au Syndicat national de l’enseignement secondaire à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), tout en militant au Mouvement de la Paix où il rencontra des militants communistes. Puis il milita au Syndicat national de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire, dont il fut secrétaire de la section de la Fédération de l’Éducation nationale de 1967 à 1969.
Revenu en France, Christian Forlacroix fut affecté au collège Jules Ferry de Mérignac (Gironde) de 1969 à 1974. Secrétaire de la section du Syndicat national des enseignements de second degré de son établissement (S1), militant du courant « Unité et Action », il fut aussi et surtout, de 1970 à 1974, secrétaire administratif de la section académique (S3) de Bordeaux à l’époque où Renée Augé-Orcié en était secrétaire générale. Mais il fut de ceux qui critiquèrent les pratiques autoritaires de cette dernière qui dut abandonner la direction du S3 confiée à Michel Castaing. À cette époque, il eut l’occasion de rencontrer André Drubay, secrétaire général, et de sympathiser avec lui ; il était également responsable départemental du Comité catholique contre la faim et pour le développement.
Ayant eu à suivre pour le S3 l’ensemble des affaires concernant les Antilles et la Guyane dépendant alors de l’académie de Bordeaux, Christian Forlacroix demanda un poste double avec son épouse pour la Guyane, quand la nouvelle académie d’Antilles-Guyane fut créée. De 1974 à 1980, il fut affecté à l’École normale d’instituteurs de Cayenne, milita d’abord au SNES comme membre du bureau du S3 Antilles-Guyane puis au Syndicat national des professeurs d’écoles normales et était membre du bureau de la section FEN de Guyane ; quant à son épouse, affectée au collège République de Cayenne, elle fut secrétaire de la section départementale (S2) de Guyane du SNES (1978-1980).
Le couple Forlacroix revint en France métropolitaine en 1980 ; Christian fut muté au collège Jean-Jacques Rousseau de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) où il termina sa carrière en 1988. Secrétaire de son S1, il fut ensuite secrétaire du S2 de 1984 à 1988.
Devenu retraité, il habita Blasimon, et siégea au bureau du S2 de Gironde et à la CA du S3 de Bordeaux et devint responsable académique des retraités de 1992 à 1997. Dans ses différentes responsabilités, il ne se départit jamais d’une cordialité souriante qui allait de pair avec une grande fermeté et une intransigeance sur les principes et les revendications. Il fut aussi secrétaire adjoint de la section départementale de Gironde de la Fédération générale des retraités de la Fonction publique, et siégeait toujours à la commission exécutive en 2010. Il était également délégué départemental de l’Éducation nationale pour l’école de Blasimon.
Chrétien de gauche, « compagnon de route » du Parti communiste français depuis le milieu des années 1960, Christian Forlacroix fut représentant officiel de la liste de Georges Marchais en Guyane aux élections européennes de 1979. À Blasimon, il fut élu conseiller municipal en 1989 puis 1995, où il œuvra notamment à la sauvegarde du riche patrimoine architectural (abbaye) de cette commune, et fut présenté par le PCF aux élections cantonales de 1994.
Il eut des obsèques religieuses en l’église Saint-Pierre de Rauzan.
Par Alain Dalançon
ŒUVRE : « La photographie au service de l’histoire de l’Afrique », Cahiers d’études africaines, 1970 ; « Origine et formation de la Côte d’Ivoire », Annales de l’Université d’Abidjan, 1972.
SOURCES : Arch. IRHSES (S3 de Bordeaux, congrès). – Renseignements fournis par l’intéressé. – Témoignage de Michel Castaing.