RÉ Eugénie Lucie [LAHANIER Eugénie épouse]

Fille d’Henri Lahanier, presseur, et d’Elvina Bienfait, journalière, Eugénie Lahanier fut reconnue par sa mère le 3 janvier 1910. Elle a été légitimée par le mariage de ses parents Henri Lahanier et Elvina Marie Bienfait le 16 juillet 1914 en mairie de Stains. Elle épousa Spartacus Ré, italien, le 27 août 1921 à Essonnes puis Corbeil-Essonne (Seine-et-Oise, Essonne).
Elle travailla comme vendeuse aux Galeries Lafayette à partir de 1920 environ.
Le couple dirigea une imprimerie à partir de 1935 au 40 rue du Ruisseau à Paris (XVIIIe).
Elle fut arrêtée le 22 mars 1944 par quatre inspecteurs de la BS1 en l’absence de son mari alors en province pour l’impression de faux tickets de rationnement et pour propagande communiste. Elle fut détenue à la Petite Roquette le 11 avril 1944, le 7 août elle fut livrée aux autorités allemandes, internée à Romainville. Elle a été déportée à Ravensbrück puis au camp de Flossenbürg (Tchécoslovaquie.)
Le 15 décembre 1944 son mari Spartacus témoigna devant la commission d’épuration de la police. Il déclara : « Une perquisition a été faite à mon domicile et à mon atelier. J’ai constaté la disparition de tout mon stock de papier évalué à neuf cents kilos, de mes bielles de machines à imprimer, d’une voiture à bras, d’une roue de bicyclette et d’une roue de remorque et d’une certaine quantité de caractères de plomb. Mon atelier était dans un désordre indescriptible ainsi que mon appartement. »
« Les scellés avaient été apposés sur les ouvertures de mon atelier. »
Spartacus Ré fit appel au commissaire de police du quartier de Clignancourt pour faire enlever les scellés, ce fut fait le 6 octobre 1944 en présence d’un huissier qui dressa un constat de l’état des lieux.
De retour à Paris le 28 mai 1945, bien que malade, elle défendit très vite ses droits pour récupérer le maximum de matériel d’impression qui avait été saisi par la police dans son imprimerie.