Par André Balent
Né le 9 décembre 1924 à Marsillargues (Hérault), exécuté sommairement le 29 mai 1944 à Badaroux (Lozère) ; résistant (maquis Bir Hakeim, AS)
Sylvain Magnaval était le fils de d’Émile et de Juliette, Éloïse Larguier native des Cévennes lozériennes. Il habitait avec ses parents à Marsillargues un gros bourg de la plaine maritime languedocienne : sur les rives du Vidourle, à la limite du Gard — il est limitrophe d’Aigues-Mortes (Gard) — .
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se décida à quitter Marsillargues où la population connaissait de nombreuses difficultés de ravitaillement et où le poids des troupes d’occupation dans la zone littorale est très pesante. Il s’installa chez sa tante, Mme Larguier à Malagrate (Saint-André-de-Lancize ; Lozère), dans les Cévennes. Il aida son cousin, Raymond Larguier, dans les travaux de la ferme familiale. Réfractaire au STO, il entra dans la clandestinité, abrité par les efficaces réseaux cévenols favorables à la Résistance.
Le 10 février 1944, il intégra le maquis-école (AS) de la Picharlarié, établi dans une ferme isolée et inoccupée de la commune de Moissac-Vallée-Française et prêtée par son propriétaire, habitant de la commune voisine, Saint-Étienne-Vallée-Française (Voir : Lapierre Marceau, Sauvebois Aimé). Après que le maquis Bir Hakeim (Capel Jean) se fut installé à la Picharlarié, Magnaval intégra ce dernier, comme la plupart des réfractaires du maquis-école. Il participa ensuite aux combats de la Vallée Française contre les forces d’occupation (7-13 avril 1944). Il suivit ensuite les divers regroupements du noyau principal de Bir Hakeim au château de Fons puis au grand hôtel du Fangas au Mont Aigoual. Comme la plupart des maquisards cantonnés précédemment près du Mont Aigoual, le point culminant des Cévennes, il effectua ensuite à pied le trajet entre le Fangas et La Parade, sur le causse Méjean (Lozère). Il arriva le 27 mai au soir. Il faisait partie des maquisards qui prirent position au hameau de la Borie. Le 28 mai, au matin ,es forces d’occupation venues de Mende (Lozère) attaquèrent le maquis, encerclant La Parade et la Borie. Magnaval participa, pendant la plus grande partie de la journée , à la défense de la Borie, avec en son centre, une grande ferme, le « château » Lapeyre où était installé l’état-major du maquis. À court de munitions, il fit partie du groupe de « biraquins » qui se rendirent avec la promesse d’avoir la vie sauve, en étant traités comme des prisonniers de guerre. Embarqués dans des camions ils furent amenés à Mende et remis à la Sipo-SD qui les torturèrent durement à la maison Lyonnet. Le lendemain, le 29 mai 1944, ils furent amenés au ravin de la Tourette à Badaroux (Lozère). Ils furent fusillés sommairement.
Son nom fut inscrit sur le monument aux morts de Marsillargues (Hérault) et sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) en l’honneur des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou fusillés. Il figure également sur la monument érigé à La Parade (commune de Hures-la Parade, Lozère) pour commémorer les morts du combat de La Parade et les prisonniers exécutés sommairement à Badaroux.
Par André Balent
SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM , accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb, consulté le 31 juillet 2017.