ALOUSQUE André, Abel, Marius

Par Alain Dalançon

Né le 14 août 1910 à Naucelle (Aveyron), mort le 16 décembre 1990 à Saint-Juéry (Tarn) ; professeur à Albi (Tarn) ; militant syndicaliste du SNEPS, du SNCM, du SNES ; militant socialiste SFIO puis PS, conseiller général de Pampelonne (Tarn) (1945-1988), conseiller municipal, maire et à nouveau conseiller municipal de Pampelonne (1947-1977).

Fils d’Abel, Frédéric Alousque, cultivateur devenu épicier, et de Marie, Rosalie Mazars, André Alousque fréquenta l’école primaire supérieure de Rodez (Aveyron) et devint élève-maître à l’École normale d’instituteurs (promotion 1926-1929). Muni du brevet supérieur, il effectua une quatrième année à l’ENI de Poitiers (Vienne), et réussit la première partie du certificat d’aptitude à l’enseignement dans les ENI et les EPS en juillet 1931. Nommé instituteur adjoint à l’EPS de Guingamp (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) à la rentrée suivante, il préféra aller poursuivre ses études en Sorbonne. Il y obtint deux certificats d’Histoire et de Géographie en 1932, puis l’année suivante, tout en effectuant des suppléances d’enseignement, notamment au collège Chaptal de la ville de Paris, un certificat de littérature française. Il remplaça ensuite, comme instituteur délégué, un professeur de lettres à l’ENI de Lons-le-Saunier (Jura) en mars 1934, puis un autre, l’année suivante, à l’EPS de Cahors (Lot). Après son service militaire (octobre 1935-octobre 1936) à la station météorologique de l’école d’aviation d’Istres (Bouches-du-Rhône), il termina sa licence d’histoire-géographie à la faculté de Toulouse (Haute-Garonne), réussit la deuxième partie du professorat en juillet 1937, et fut nommé professeur à la rentrée d’octobre 1937.à l’EPS d’Albi.

Il épousa à Pampelonne, le 19 avril 1938, Yvonne Marguerite Eva Maffre, fille de Ludovic Maffre, propriétaire, conseiller d’arrondissement puis conseiller général socialiste de 1928 à 1940 ; ils eurent deux enfants.

Militant socialiste SFIO lui-même, André Alousque était aussi secrétaire départemental du Syndicat national des EPS en 1937-1938, membre de sa commission administrative nationale de 1937 à 1940 et habitait 37, rue de la République à Albi. Initié à la Grande Loge de France, il en démissionna en 1938.

Mobilisé en 1939, il reprit son service en octobre 1940 et participa activement à la Résistance.

Après la Libération, il enseignait l’histoire-géographie comme professeur certifié dans le même établissement devenu collège moderne et technique puis par la suite lycée Lapérouse, où il prit sa retraite en 1970.

Il militait à nouveau, de 1945 à 1948, dans le syndicat rebaptisé Syndicat national des collèges modernes et en était le secrétaire départemental. Il adhéra ensuite au Syndicat national de l’enseignement secondaire après la fusion entre les deux syndicats en 1949. Il habitait 67, avenue Dembourg, à Albi.

Toujours socialiste SFIO, « sympathique et pondéré » d’après le préfet, il fut élu en 1945 conseiller général de Pampelonne, petit canton rural voisin de Carmaux (moins de 4 000 électeurs), succédant ainsi à son beau-père. En même temps, conseiller municipal du chef-lieu de canton, il en devint maire et à nouveau conseiller municipal, de 1947 à février 1977.

André Alousque fut réélu conseiller général dans ce canton à tous les scrutins durant la IVe République, en 1951, 1957, 1958, « occupant au sein de l’assemblée départementale une place modeste » selon le préfet, « entretenant avec l’administration les rapports les plus courtois » et jouissant de la « considération de ses collègues », sans que son influence « rayonne au-delà des limites de son canton ». Son adversaire principal était le candidat communiste, Irénée Debar, meunier à Mirandol-Bourgnounac. Sous la Ve République, il fut encore réélu en 1964, sans difficulté, le préfet le qualifiant alors de « type de vieux laïque, militant très attaché à ses principes et toujours enclin à la défense des problèmes scolaires ». Il fut aussi suppléant du député sortant André Raust réélu en mars 1967, sous l’étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, mais battu en 1968.

En 1970 et 1976, ayant adhéré au nouveau Parti socialiste, il fut encore réélu au premier tour avec toujours comme principal adversaire le candidat communiste, Irénée Debar auquel succéda Jean Maggiera en 1976. Mais après sa retraite professionnelle, il fut réélu seulement au second tour en 1982, contre le radical de gauche Rouvellat, soutenu par l’UDF, avec 43 voix d’avance. Les Renseignements généraux indiquaient dans leur rapport qu’il était « très connu et estimé » mais que « son investiture a été longtemps discutée et n’a pu être admise qu’en raison de difficultés à mettre d’accord l’ensemble des élus sur un candidat plus jeune. Malgré une très longue carrière politique et de nombreuses responsabilités au sein des commissions de l’assemblée départementale, il a désormais perdu une part non négligeable de son audience. ». En 1988, lui succéda Roger Lagorsse, principal de collège, militant syndicaliste et socialiste, futur sénateur (1998-2004) et premier vice-président du conseil général (1998-2001).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194330, notice ALOUSQUE André, Abel, Marius par Alain Dalançon, version mise en ligne le 1er août 2017, dernière modification le 29 juin 2022.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : « Le milieu géographique », in Le Tarn, Richesses de France, n°78, Revue du Tarn, 1973.

SOURCES : Arch. Nat., F/17/30020. — Valérie Gautran, Les conseillers généraux du Tarn. Administrateurs du département (1790-1800) ; conseillers généraux nommés par le gouvernement (1800-1833) ; conseillers généraux élus (1833-2014), Arch. Dépar. Tarn, 2015. — Arch. IRHSES (bulletins du SNEPS et du SNCM). — Renseignements fournis par la mairie de Pampelonne.— Notes de Jacques Girault.

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