COHEN Albert, Abraham

Par Michel Thébault, Dominique Tantin, Bernard Pommaret

Né le 20 janvier 1912 à Khenchela (Algérie française), massacré le 5 août 1944 à Rancon (Haute-Vienne) ; victime civile.

monument aux morts de Châteauponsac
monument aux morts de Châteauponsac

Albert Cohen était le fils de Jacob Cohen, entrepreneur à Châteauponsac (Haute-Vienne) et de Levitia Cohen. Il était domicilié en 1944 à Châteauponsac et célibataire.
Au début du mois d’août 1944, les autorités militaires allemandes envoyèrent dans le nord de la Haute-Vienne, des forces armées dans le but de « nettoyer » la zone, des maquis qui s’y étaient installés et développés. Connu sous le nom de groupement Ottenbacher (du nom du général le commandant), celui-ci comprenait le 719ème bataillon du 15ème régiment de grenadiers de réserve venant de Clermont-Ferrand et deux compagnies du 19ème régiment de police SS en garnison à Limoges aidés de miliciens. A partir du 3 août et jusqu’au 10 août, selon une tactique éprouvée, les unités allemandes quadrillèrent le secteur, sillonnant toutes les routes pour accrocher et détruire les maquis.
Le 5 août 1944, vers 11 heures une unité allemande se présenta à Châteauponsac et ordonna le rassemblement de toute la population sur la place de la mairie pour un contrôle d’identité et une fouille des habitations et des granges. Vers 13 heures, six personnes furent menacées d’exécution. Le maire de Chateauponsac tenta de négocier avec le commandement allemand et pour préserver ses concitoyens se proposa lui-même comme otage. L’unité allemande libéra finalement les personnes concernées et repartit en direction de la commune de Rancon, commune limitrophe de Chateauponsac. Elle arrêta sur sa route au village de Dent, deux personnes dont les cartes d’identité portaient la mention juif : Jacqueline Weil et son ami Abraham Cohen.
Le témoignage recueilli en 2012 de Marcel Morange, âgé de neuf ans à l’époque des faits et à qui Jacqueline Weil donnait dans la maison de ses parents des cours d’anglais et de mathématiques (Le Populaire du Centre op. cit.) fournit un récit des circonstances du décès de Jacqueline Weil et de son compagnon : « Ils ont marché jusqu’à Rancon. Ils ont été tabassés sur le chemin, puis alignés toute la journée contre le mur de l’église. C’est seulement à 23 heures, qu’on leur a tiré dans le dos... Ils ont été martyrisés car ils étaient juifs ». Leurs corps furent découverts le lendemain 6 août à la sortie nord de Rancon, au bord de la route près du pont sur la Gartempe.
Il obtint la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts 1939 – 1945 du cimetière de Châteauponsac.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194343, notice COHEN Albert, Abraham par Michel Thébault, Dominique Tantin, Bernard Pommaret, version mise en ligne le 2 août 2017, dernière modification le 19 décembre 2020.

Par Michel Thébault, Dominique Tantin, Bernard Pommaret

monument aux morts de Châteauponsac
monument aux morts de Châteauponsac

SOURCES : ADHV 185W3-36. — Journal Le Populaire du Centre, 30 mars 2012. — État civil — Notes Jean Marie Gabaud — Une fiche à compléter dans la base de données du Mémorial de la Shoah où il est inscrit sans le prénom Albert. — Mémorial Klarsfeld, édition 2012

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