CAMERLINCK André, Charles

Par Daniel Grason

Né le 26 janvier 1912 à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 2 novembre 1993 à Fresnes (Val-de-Marne) ; communiste ; résistant ; interné.

Fiche de police pendant l’Occupation.

André Camerlinck était le fils de Jean, Rémy, quarante-neuf ans, ébéniste et d’Anne Marie née Tinlot, trente-huit ans, ouvrière. André Camerlinck épousa le 4 mars 1933, en mairie de Montrouge Muguette Albertine Jaboin. Il se remaria le 30 décembre 1939 avec Sylvianne Julienne Ernestine Bergeot. Le couple vivait au 1er étage d’un pavillon au 99 rue de Fontenay à Montrouge. L’habitation appartenait au propriétaire du café qui était au rez-de-chaussée.
Manœuvre, il travailla aux usines Citroën dans le XVe arrondissement de Paris, de novembre 1936 au mois de mars 1940. Son épouse était conditionneuse en pharmacie aux Laboratoires Anex au 63 Grande Rue à Montrouge. Il était connu comme militant syndicaliste CGT des Métaux et communiste, membre du Secours Rouge International (SRI).
Mobilisé en avril 1940, le soldat André Camerlinck a été démobilisé en août 1940. Sa femme quitta Montrouge et de réfugia à Limoges dans la Haute-Vienne, quelque temps avant l’entrée des troupes allemandes à Paris. De retour à Montrouge, il travailla quelques jours chez Anex avec son épouse.
Il fut interpellé le 28 janvier 1941, inculpé pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Lors de l’enquête de voisinage des Renseignements généraux, ceux-ci recueillaient des témoignages dans lesquels André Camerlinck était présenté comme « un meneur de grèves », organisateur avant la guerre des grèves à la maroquinerie Janvier et à l’usine des Compteurs de Montrouge. Il avait été interpellé le 21 janvier 1935 alors qu’il collait des affiches, l’affaire fut classée sans suite.
Il a été condamné le 5 février 1941 à six mois de prison pour activité communiste par la 12ème Chambre correctionnelle de la Seine. Le 24 mars 1941, la sentence a été confirmée par un arrêt de la Cour d’appel de Paris.
Confronté avec Bernard le 9 avril 1941, celui-ci affirma « Ce n’est pas lui qui m’a pressenti pour reprendre la propagande et m’a mis en rapport avec Verdier. » Quant à André Camerlinck il déclara « Je ne connais pas Bernard ici présent. Je ne connais pas non plus un nommé Verdier. »
Le 16 avril 1941 extrait de sa cellule de la Santé, assisté de maître Michelis Rolnikas, il fut entendu par un Juge d’instruction. Il reconnut avoir remis un papier à un camarade, il affirma : « J’ignorais le contenu du papier, je ne faisais qu’exécuter des instructions qui m’avaient été données et c’est la première fois que j’agissais ainsi pour le parti. »
Incarcéré à la prison de la Santé, 13ème Division, cellule 50 bis, matricule 14045, il s’adressa le 22 avril 1941 au Juge d’Instruction, il lui écrivit : « Qu’il s’agissait d’un autre individu portant peut-être le même nom que le mien. » Il lui fit remarquer l’absence de confrontation avec lui, en conséquence il lui demanda « une décision de non- lieu. »
Détenu administrativement dans une salle du Dépôt, il s’évada dans la nuit du 8 juillet 1941 avec vingt autres détenus.
André Camerlinck a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Il mourut le 2 novembre 1993 à Fresnes (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194356, notice CAMERLINCK André, Charles par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 janvier 2021, dernière modification le 24 janvier 2021.

Par Daniel Grason

Fiche de police pendant l’Occupation.

SOURCES : AN Z/4/3 dossier 37. – Arch. PPo. BA 2397, GB 144, Fiches de police des militants communistes recherchés pendant l’Occupation, communiqué par Guillaume Bourgeois. – Bureau Résistance GR 16 P 102783. – État civil numérisé des Hauts-de-Seine 92 E_NUM_MON_N1912 acte n° 21.

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