CHABROL Jean, Étienne alias « Christian » ou « Laignières », pseudonymes de clandestinité

Par André Balent

Né le 4 janvier 1924 à Saint-Maurice-de-Ventalon (Lozère), mort le 28 mai 1944 en action de combat contre les forces d’occupation à La Parade (Lozère) ; résistant (maquis Bir Hakeim de l’Armée secrète)

Jean Chabrol était le fils de Fortuné, gendarme, et de Mathilde Molines. Avant 1939, Fortuné Chabrol était en poste à Montpellier (Hérault). Son fils passa une partie de sa jeunesse dans le chef-lieu de l’Hérault.

En 1942, il quitta Montpellier afin d’éviter son incorporation aux Chantiers de jeunesse. Il se rendit donc à Cassagnas, chez sa grand-mère maternelle, Madame Molines. À la fin de février et au début du mois de mars 1944, il gagna, avec deux autres jeunes de Cassagnas, Roger Rampal et Fernand Rouvière le maquis école de la Picharlarié (commune de Moissac-Vallée-Française) qui intégra bientôt un maquis plus puissant, auréolé d’un grand prestige, Bir Hakeim (AS) (Voir Capel Jean). Il participa aux combats contre les Allemands dans la Vallée Française (7-12 avril 1944). Il gagna ensuite, avec Bir Hakeim, le château de Fons puis le Grand Hôtel du Fangas, près du mont Aigoual où Jean Chabrol accéda au grade de lieutenant du maquis.

Pendant la nuit du 25 au 26 mai 1944, la menace d’une attaque imminente de l’hôtel par des forces vichystes (GMR et Milice) incita Jean Capel à ordonner de le quitter pour un nouveau cantonnement à La Parade (Lozère), sur le causse Méjean. La majorité des « Biraquins » firent le trajet à pied, pendant deux jours, sous le commandement de Marcel de Roquemaurel*, un des adjoints de Capel. Ils arrivèrent exténués à La Parade, dans la soirée du 27 mai. Ils furent affectés au hameau de La Borie, près de La Parade, autour du « château » Lapeyre — de fait une grande ferme caussenarde — où était installé l’état-major.

Le 28 mai au matin, les forces d’occupation averties de la présence de Bir Hakeim sur le Causse Méjean, encerclèrent le cantonnement et attaquèrent à partir de 8 heures du matin. Les Allemands et leurs auxiliaires arméniens de l’Ost Legion ciblèrent plus particulièrement La Borie et le « château ». Au début de l’attaque, Chabrol tenait une grange au nord du château avec les Tchèque Pavel [Paul] Skovoda, vétéran de la Brigade Montaigne, René Fages (de Meyrueis), Claude Noguès un Parisien réfugié à Meyrueis (Lozère) d’où était originaire sa famille et Charles Loriette alias « Barnès » un Picard réfugié dans le Gard rhodanien, près de Bagnols-sur-Cèze, où il avait rejoint Bir Hakeim en janvier 1944. Avec Fages et Loriette, ils se relayaient au service d’un fusil-mitrailleur. Mais l’artillerie mise en œuvre par les assaillants les empêcha de tenir leur position. Ils se regroupèrent autour de Georges Valézy alias « capitaine Brun »*, un des lieutenants de Capel et d’autres maquisards. Vers 12 heures, Valézy* prit la tête d’une quinzaine de maquisards pour tenter une sortie et d’effectuer une percée qui leur auraient permis de se dégager de l’étreinte ennemie. Jean Chabrol fut mortellement atteint par une rafale de fusil-mitrailleur.

Il fut inhumé dans une fosse commune creusée à La Parade. Reconnu à la fin janvier 1945, il fut inhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente). Homologué lieutenant FFI, il reçut la mention « mort pour la France ». Son nom fut inscrit sur les monuments aux morts de Cassagnas (Lozère) et de Montpellier (Hérault), sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) en l’honneur des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou fusillés. Il figure également sur le monument érigé à La Parade (commune de Hures-la Parade, Lozère) pour commémorer les morts du combat de La Parade et les prisonniers exécutés sommairement à Badaroux.

Voir La Parade (28 mai 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194414, notice CHABROL Jean, Étienne alias « Christian » ou « Laignières », pseudonymes de clandestinité par André Balent, version mise en ligne le 8 août 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par André Balent

SOURCES : Éveline & Yvan Brès, Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Montpellier, les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur, 1987, 348 p. [pp. 243, 245]. — Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 8 août 2017.

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