RAMPAL Roger, Ferdinand [alias « Roger Hugon » dans la clandestinité]

Par André Balent

Né le 24 février 1925 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; mort le 28 mai 1944, en action de combat à La Parade (Lozère) ; « étudiant » ; résistant, maquis école (AS, Armée secrète) de la Picharlarié (Moissac-Vallée-Française, Lozère), puis maquis Bir Hakeim (AS) en Lozère.

Roger Rampal est né de père inconnu. Sa mère Jeanne, Augusta, Victorine Rampal mourut alors qu’il était en bas âge. Il fut recueilli à l’âge de quatre ans par Paul Bonicel et sa femme, de Cassagnas (Lozère). Il vécut donc dans ce village des Cévennes lieu de refuge pour les fugitifs et les proscrits aidés, en premier lieu, par le maire, Alfred Rouvière. Roger Rampal était « étudiant », mais nous ignorons l’établissement dans lequel il suivait des études.

En 1943, il refusa d’intégrer les Chantiers de jeunesse. Réfractaire, il se réfugia au mas des Felzes où habitait le maire, Alfred Rouvière, et sa famille. Il était là avec deux autres jeunes de Cassagnas, réfractaires comme lui, Fernand Rouvière, le fils du maire, et Jean Chabrol. De là, ils commencèrent par suivre l’instruction militaire délivrée par Miguel Arcas (alias « Victor »), ancien officier de cavalerie de l’armée espagnole qui avait combattu pendant la guerre civile du côté des républicains, et Aimé Sauvebois alias « Jimmy ». En février 1944, la police allemande vint aux Felzes afin d’arrêter Salomon Grumbach (Juif, socialiste SFIO, député du Tarn de 1936 à 1940) et sa femme qui s’y étaient réfugiés. Rampal et ses deux amis Jean Chabrol et Fernand Rouvière se replièrent naturellement à la Picharlarié où ils vécurent désormais au cantonnement.

Lorsque le maquis Bir Hakeim (AS) (Voir Capel Jean alias « commandant Barot ») vint s’installer à la Picharlarié à la mi-mars, il fit une forte impression sur les jeunes réfractaires du maquis école et absorba la plupart des membres de ce dernier. Roger Rampal intégra donc Bir Hakeim. Il participa aux combats de la Vallée Française, du 7 au 12 avril 1944 contre les Allemands de la redoutable division blindée SS Hohenstaufen pourtant rompue aux combats contre les partisans soviétiques sur le front de l’est. Celle-ci subit des pertes assez importantes alors que les maquisards ne laissèrent sur le terrain qu’un mort (Veylet Louis) et deux prisonniers (Sauvebois Aimé et Gaussen Francis). Rampal participa ensuite aux regroupements successifs de Bir Hakeim à la Rouvière (Sainte-Croix-Vallée-Française, Lozère) puis au château de Fons (Bassurels, Lozère) et, enfin, au Grand Hôtel du Fangas (Valleraugue, Gard), près du sommet du mont Aigoual, point culminant des Cévennes. Ce fut lorsqu’il était au Fangas que Rampal accéda au grade de lieutenant du maquis. Pendant la nuit du 25 au 26 mai 1944, l’imminence d’une attaque de forces vichystes (Milice et GMR) amena Capel à décider l’abandon du Fangas et l’installation dans un nouveau cantonnement à La Parade (Lozère), sur le causse Méjean. La plupart des maquisards de Bir Hakeim effectuèrent le trajet en deux jours, s’étant cachés pendant la journée du 26 et franchissant le col de Perjuret pendant la nuit du 26 au 27. Après avoir progressé sur le causse, ils arrivèrent fourbus à La Parade, le 27, vers 18 heures.

Installé avec d’autres au hameau de La Borie à proximité du petit village de La Parade, Roger Rampal fut surpris, comme tous les maquisards par l’attaque des troupes d’occupation venues de Mende (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion), qui informées de la présence de Bir Hakeim avaient encerclé le cantonnement de La Parade. Les combats commencèrent vers 8 heures du matin.

Roger Rampal fut tué pendant le combat. Il fut inhumé à La Parade. Des documents trouvés sur son corps permirent son identification. Il fut déclaré « mort pour la France » (mention marginale portée sur son acte de décès le 10 avril 1958). Son nom figure sur le monument érigé afin de perpétuer les victimes du combat de La Parade (28 mai) et du massacre de Badaroux (29 mai), tous combattants du maquis Bir Hakeim. Il fut ré-inhumé à la nécropole des maquis à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente).

Voir La Parade (28 mai 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194419, notice RAMPAL Roger, Ferdinand [alias « Roger Hugon » dans la clandestinité] par André Balent, version mise en ligne le 10 août 2017, dernière modification le 11 février 2020.

Par André Balent

SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 8 août 2017.

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