AUDRAN Émile Gabriel

Par Jean Louis Ponnavoy

Né le 18 mars 1904 à la gare d’Hennebont (Morbihan) au domicile de ses grands-parents maternels, exécuté le 22 février 1945 à Dohren (Basse-Saxe, Allemagne) ; agent technique ; résistant du réseau SR Alliance.

Gabriel Audran était le fils de Jean-Marie-Victor, deuxième maître de mousqueterie et de Léonie Guillermin. Il épousa le 25 mai 1927 à Lorient (Morbihan), Suzanne Kéraudren dont il eut 3 enfants. Son frère Léon Audran fut après la seconde guerre mondiale un dirigeant socialiste important du Morbihan.
Ancien des services secrets et agent technique principal de la Marine à la station de radio de Basse-Lande (Loire Atlantique), il fut muté en 1941 à l’arsenal de Lorient où il était chargé de la surveillance et de l’entretien, le long de la côte, des signaux établis à terre ainsi que des arrivées et départs de câbles. Agent P2 et chargé de mission de 2e classe (lieutenant) à la DGER depuis janvier 1942, il fut recruté par André Coindeau qui le connaissait pour entrer comme agent de renseignements au réseau Alliance sur la région Bretagne où il devint chef du secteur de Nantes sous le code "S 75" et les pseudonymes de "Gabriel" ou "Gicquel". Son travail lui permettait de donner des renseignements sur les entrées et sorties des sous-marins, les mouvements de troupes, les emplacements de D.C.A. et les fortifications côtières dans le département du Morbihan. Dénoncé par un agent double appartenant à la milice il fut arrêté le 13 mars 1944, à Vannes par la Gestapo ainsi que Auguste Vigouroux et emprisonné à Rennes jusqu’au 3 août 1944, date à laquelle il fut dirigé vers Belfort, puis déporté à Natzweiler le 26 août 1944 et transféré en janvier 1945 à Dachau puis au kommando de Dohren-Hannover (Hanovre), dépendant du camp de Neuengamme, où il décéda le 22 février 1945.
Il fut longtemps porté disparu et considéré à tort comme ayant été massacré avec les agents du réseau Alliance au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin). Il fut incinéré et inhumé au cimetière de Seelhorst, à Hanovre (Allemagne).
Il fut déclaré "Mort pour la France" le 26 juin 1947 et reçut le titre de déporté résistant le 22 novembre 1952.
Il fut décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre.
Son nom figure sur le monument aux morts de Guéméné-sur-Scorff (Morbihan) et sur la plaque commémorative du réseau SR Alliance au camp du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194438, notice AUDRAN Émile Gabriel par Jean Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 12 août 2017, dernière modification le 18 septembre 2018.

Par Jean Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier AVCC 21 P 10384.— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de ¨Noé Fayard 1968.— Site internet : Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— "Alliance Bretagne Résistance Morbihan" Commémoration du 67e anniversaire de la Journée Nationale de la Déportation et de la Libération des Camps le 29 avril 2012 par Gérard Perron, maire d’Hennebont.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 2.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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