CASTELLARNAU Pierre, Jules

Par André Balent, Jean-Louis Ponnavoy

Né le 3 février 1914 à Alès (Gard), exécuté sommairement probablement le 12 juillet 1944 au puits de Célas à Servas (Gard) ; fonctionnaire de police à Alès (Gard) chauffeur ; résistant du Gard (mouvement Combat, MUR, AS)

Fils de François Joseph Gabriel et de Juliette Philomène Martin, Pierre Castellarnau était d’origine catalane, ainsi que l’indique son patronyme. Policier, il était chauffeur affecté au commissariat d’Alès. Célibataire il demeurait avec ses parents à Alès (Gard).

Il fut mobilisé comme soldat de 2e classe au 23e régiment du train, en 1940. Fait prisonnier, il fut interné au Frontstalag 182, à Savenay (Loire-Atlantique) et déclaré inapte, il fut libéré le 28 janvier 1941.

Il entra dans la Résistance dans le groupe d’Alès du mouvement Combat puis des MUR (Mouvements unis de la Résistance) où il agissait de concert et collaborait avec le chef de la Sûreté Henri Lanot. Le groupe de policiers résistants d’Alès affiliés à Combat avait été fondé par l’inspecteur puis commissaire Gaston Charroux. À partir du 1er juin 1944, Pierre Castellarnau participa, dans le cadre du maquis de Seynes, près de Bagnols-sur-Cèze (Gard) à des sabotages de voies ferrées et de machines comme sous-lieutenant, chef de section (selon l’attestation fournie par les FFI).

Dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, il voyageait dans un fourgon de police secours accompagné de ses camarades André Cabanel et Henri Lanot, fonctionnaires de police, Marcel Pantel, agent SNCF et Hugues Zerbini employé de l’usine chimique AFC de Salindres (Gard). Ils gagnaient le maquis à Bouquet (Gard), après l’arrestation de Sujol, agent d’assurances alésien. Il furent surpris au petit jour, le 5 juillet, sur la route de Bagnols-sur-Cèze par une compagnie de miliciens, cantonnés au Grand Hôtel, à Alès et faits prisonniers. Ils furent emmenés au siège de la milice pour interrogés et torturés puis internés au fort Vauban, à Alès. Dans la nuit du 10 au 11 juillet, il fut extrait de sa cellule et assassiné d’une balle dans la nuque au Puits de Celas, à Servas probablement le 12. Le 12 septembre 1944, 29 corps déchiquetés dont celui de Pierre Castellarneau, furent retrouvés dans le fond du puits de mine de Celas, à Servas (Gard), baignant dans l’eau.

Il obtint la mention "Mort pour la France" le 18 décembre 1947 et "Interné résistant" le 27 novembre 1962.
Pierre Castellarnau fut décoré à titre posthume de la médaille des prisonniers civils, déportés et otages de la guerre et de la Croix de guerre le 12 juin 1946. Son frère, André Castellarnau, résistant, fut déporté à Buchenwald. Il mourut alors qu’il avait été transféré à Bergen-Belsen.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative, à Alès et sur le monument commémoratif du Puits de Célas, à Servas (Gard) ; sur la plaque commémorative des résistants d’Alès morts entre 1940 et 1944 ; sur le monument érigé à Bouquet (Gard), orthographié "Castellarneau", sur la route d’Alès à Bagnols-sur-Cèze au carrefour de la route de Saussines à la mémoire des cinq résistants arrêtés le 5 juillet 1944 et dont les corps furent précipités dans le puits de Célas à Servas (Gard).

Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194489, notice CASTELLARNAU Pierre, Jules par André Balent, Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 15 août 2017, dernière modification le 1er décembre 2019.

Par André Balent, Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier AVCC 21P 39 516 . — Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance dans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Site MémorialGenWeb consulté en août et en décembre 2017 . — État civil.

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