PICHON Ernest [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 2 novembre 1852 à Villars-la-Rixouse (Jura). Ouvrier terrassier ; célibataire ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Ernest Pichon faisait partie de la Chambre syndicale des terrassiers.
Le 5 septembre 1890, il fut condamné à 8 mois de prison à Paris, pour entrave à la liberté du travail, pendant la grève des terrassiers.
En septembre 1892, il fut signalé comme assistant aux réunions anarchistes. On le vit souvent 66 rue Vieille-du-Temple, aux réunions tenus par le Groupe de propagande anarchiste, puis à celles données par le Cercle international de la rue Aumaire.
Ernest Pichon était très lié avec Claudet et Rigollet et ne se cachait pas pour dire « qu’il fallait aller chez les bourgeois, pour les dévaliser d’abord, puis les faire sauter ».
En décembre 1892, il faisait partie du groupe qui avait formé le projet d’enlever Francis, extradé de Londres, à son arrivée à la gare du Nord.
En juillet 1893, Ernest Pichon disait à la réunion tenue 18 rue Croix-Nivert, pour les ouvriers terrassiers, qu’il était inutile de nommer des conseillers prud’hommes ; qu’il était plus simple de faire le conseiller soi-même en cognant sur les patrons et il avouait s’être battu dans cinq chantiers avec les différents patrons, disant que s’il ne les avait pas étranglé, c’est qu’il n’avait pas pu.
Le 30 juin 1894, le Préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre. Le 1er juillet, le commissaire de police du quartier de la Villette, se présenta à 4h30 du matin chez Pichon qui demeurait dans une chambre garnie au 2e étage, 5 rue Houdart.
Lors de la perquisition la police découvrit le journal la Révolte du 10 mars 1894. Arrêté, il fut incarcéré à Mazas le 4 juillet et remis en liberté le 12 juillet.
Le 29 juin 1895, le juge d’instruction Meyer rendit une ordonnance de non lieu dans l’affaire d’association de malfaiteurs.
Le Libertaire, qui le présentait comme le co fondateur du syndicat des terrassiers (SUB), annonça son décès en mai 1924 aux Lilas (Seine-Saint-Denis) mais on n’en trouve pas trace dans l’état civil.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article194574, notice PICHON Ernest [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 18 août 2017, dernière modification le 9 décembre 2021.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCE : Arch. de Paris D.3 U6 carton 50 — Le Libertaire 31 mai 1924 — Archives de la Préfecture de police Ba 77 — Notice Ernest Pichon du Dictionnaire des militants anarchistes.

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