CHARGNIOUX Anne, Claudia (dite Anna), épouse LAGARDE

Anna Chargnioux était la fille d’un ouvrier électricien, Maurice Chargnioux*, militant communiste dans le Var. Elle devint ingénieur radio-électricité à Clermont-Ferrand.

Le comité local Travail et Culture de Clermont-Ferrand fut mis en place en 1960 à l’instigation d’Anna Chargnioux et de Jean Lagarde*. Anna Chargnioux, militante au Parti communiste français et à la CGT, était alors déléguée territoriale de Tourisme et Travail et de Travail et Culture à Lyon. De 1960 à 1963, elle fut « secrétaire nationale itinérante » de Tourisme et Travail. Elle ne devint animatrice du comité local Travail et Culture qu’à partir de 1963.

Elle se maria le 4 septembre 1963 à Saint-Raphaël (Var) avec Jean Lagarde, chef de travaux à la Faculté des Sciences, militant au PCF et à la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) dont il a été le secrétaire départemental de 1955 à 1963.

Le comité local Travail et Culture de Clermont-Ferrand fut déclaré à la préfecture du Puy-de-Dôme le 28 avril 1960. Son siège social était à la Maison du Peuple jusqu’en 1981, puis rue Gabriel Péri. L’association était gérée par une équipe de bénévoles. Son président était Jean Lagarde, ses vice-présidents Jean-Louis Lardier ouvrier de la Banque de France et Jean Berthier assistant à la Faculté de Sciences. La secrétaire, l’universitaire Ginette Berthet, fut remplacée en 1964 par le peintre Colette Gachon puis par Nicole Dollet, universitaire, en 1972.

Le comité local Travail et Culture était alors la seule section (hors région parisienne) de l’association nationale Travail et Culture (fondée en 1944 et dissoute en tant que fédération en 1988) avec celle de Lyon qui avait été créée en 1951.

En tant qu’association d’éducation populaire, le comité local Travail et Culture de Clermont-Ferrand avait comme objectif de faire participer le public le plus large (y compris celui des entreprises) à des activités culturelles de qualité.

Pour diffuser ses idées et ses activités, l’association disposait à partir de 1962 d’un journal mensuel qui était également le premier organe écrit à informer les Clermontois sur les manifestations culturelles de la ville.

Le comité local Travail et Culture de Clermont-Ferrand intervenait dans des domaines divers comme le cinéma, la chanson, la littérature ou les arts plastiques. Il organisait des conférences sur des sujets variés. À partir de 1977, l’association programmait une saison de conférences avec projections (« Aventure au XXe siècle » jusqu’en 1983, puis « le Monde et les Hommes »).

Dès sa création, Travail et Culture s’était régulièrement investi dans la diffusion du théâtre. Il programmait au départ peu de spectacles de théâtre populaire car il collaborait avec Auvergne Loisirs. Cette association, fondée en 1955 par Pierre Mercier à la suite d’une scission avec Tourisme et Travail, servait de relais à la Comédie de Saint-Étienne et à la Comédie de Bourges. TEC contribua à l’élargissement du public de ces centres dramatiques.

À partir de 1980, Travail et Culture n’était plus en position de monopole en matière de saison théâtrale avec l’arrivée de l’association « l’Œil écoute », créée sous l’impulsion de Peuple et Culture Puy-de-Dôme, qui avait commencé à présenter des spectacles de théâtre à la Maison des Congrès et de la Culture. En dépit d’une aide financière beaucoup plus faible, TEC soutenait le choc, étoffait sa programmation et consolidait son public. En 1983, Anna Lagarde, ne pouvant plus assurer les permanences, pour raison de santé, une nouvelle équipe technique (toujours bénévole) fut constituée. Elle comprenait notamment Nicole Reverseau (professeur de français retraitée), Edith Taillandier (institutrice retraitée), Georges Lagarde (frère du président clermontois de TEC), Christian Foron (ouvrier de la banque de France à la retraite), André Auger (ancien coiffeur parisien) et Simone Archimbaud (institutrice à la retraite).