CHARLE Gaston, Jean [dit Gilbert]

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Né le 28 décembre 1914 à Alençon (Orne), fusillé après condamnation le 7 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; menuisier en carrosserie ; résistant FTPF.

Gaston Charle
Gaston Charle

Fils d’Almire et d’Anna Schemeisser, Gaston Charle adhéra aux Jeunesses communistes en 1932 à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine). Il effectua son service militaire de septembre 1935 à août 1937 au 162e Régiment d’infanterie stationné à Metz (Moselle). Il épousa Micheline Pérelstein le 30 décembre 1937 en mairie du XXe arrondissement de Paris. Il adhéra au Parti communiste en 1937. Le couple vivait en juillet 1938 au 7 rue des Fêtes, quartier Amérique dans le XIXe arrondissement.
Il se syndiqua à la CGT en 1937. Sa vie active fut interrompue par la guerre, mobilisé le 26 août 1939 au 54e bataillon de Mitrailleurs motorisés, il était libéré le 17 août 1940 à Toulouse. Il fut décoré de la Croix de Guerre pour sa bravoure au combat par le général Pichot-Duclos pour sa conduite en Belgique, à Étampes et à Orléans. Le couple Charle eut une fille, Annette, en 1941.
Gaston Charle travailla jusqu’en 1942 aux Établissements Letourneur et Marchand, 211 boulevard Bineau à Neuilly (Seine, Hauts-de-Seine). Il reprit contact avec des membres de l’organisation communiste clandestine au début de l’année 1941. Il diffusait des tracts et papillons et devint responsable d’un triangle avec son beau-frère Adolphe Pérelstein (arrêté en 1942), puis permanent, responsable politique de plusieurs groupes. Sa femme Micheline faisait des liaisons, puis plus tard s’occupa du carnet de comptes pour l’appointement des résistants.
Il entra dans les FTP en 1942 et devint très vite commandant du groupe « Victor Hugo », matricule 2139, commissaire aux effectifs de la région 75 (Paris-Nord), avec le grade de capitaine. Il portait des papiers d’identité au nom de Raymond Lenfant.
Après des visites de la Gestapo, il quitta Paris le 15 octobre 1942 sur ordre du PC et se cacha avec sa famille et sa belle-mère à Fontenay- sous–Bois (Seine, Val-de-Marne), au 7 rue Vinciguerra (qui deviendra rue Gaston Charle à la Libération).
Le groupe FTP grenada un hôtel allemand en mai 1943, boulevard Pasteur et un autre 42 rue Lafayette. Le 27 septembre 1943 des FTP attaquaient rue de Courty à Paris (VIIe arr.) le docteur Paul Guérin, membre du PPF, chroniqueur médical à Je suis partout, deux FTP Maurice Charpentier et Louis Furmanek, blessés furent arrêtés. Un troisième Edmond Deck dit Sadi blessé à l’aisselle était hébergé par Renée Berger et Lucien Gabardi au 26 rue des Partants, (XXe arr. ). Gaston Charle fit soigner Edmond Deck par le docteur René Dervaux. Quant à Lucien Gabardi, arrêté, déporté il mourut à Dora le 23 février 1945. Le groupe « Victor Hugo » fit dérailler un train allemand sur la ligne Paris-Dreux-Évreux et, le 5 octobre 1943 vers midi, une grenade était lancée sur des soldats allemands place de l’Odéon faisant douze blessés dont l’un était grièvement touché.
Gaston Charle et René Guillaume devaient rencontrer Georges Citerne le 18 octobre 1943 . Des inspecteurs des Renseignements généraux arrêtèrent Gaston Charle le jour même sur les lieux. Au moment de son arrestation, il portait sur lui des tickets de rationnement dérobés à la mairie de Marolles-en-Hurepoix, ainsi que le code d’honneur des FTP.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, livré aux Allemands, il fut condamné à mort le 24 février 1944 pour « action de franc-tireur et aide à l’ennemi » par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Il fut passé par les armes le 7 mars 1944 au Mont-Valérien en même temps que deux des membres de son groupe, Maurice, Robert Deck et Marcel François, domiciliés dans le XIXe arrondissement.
Capitaine dans les FTPF, Gaston Charle fut homologué lieutenant FFI le 25 février 1947. Carte du combattant volontaire de la résistance (n° 20217), Carte d’interné résistant (1201 19546), il obtint la Médaille de la résistance à titre posthume le 7 décembre 1971. Le ministère des anciens combattants le reconnut « Mort pour la France ».
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème

Son épouse Micheline Charle prit une part active à la libération. Elle fit partie de l’Union des Femmes Françaises ; du Front National, du comité de libération et devint adjointe au maire de la première municipalité de Fontenay–sous- Bois après-guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19463, notice CHARLE Gaston, Jean [dit Gilbert] par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 13 janvier 2017, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Gaston Charle
Gaston Charle
Gaston Charle et sa famille (sa femme Micheline, sa mère, sa fille Annette)
Gaston Charle et sa famille (sa femme Micheline, sa mère, sa fille Annette)
"Nous avions quitté Paris et étions cachés dans une villa avec jardin à st Cloud, été 1942 ; avant de partir à Fontenay -sous bois en octobre 1942" Annette.
Cliché fournis par le famille.

SOURCES : Arch. PPo., 1W 1643, 77W 205, 77W 3118, BA 1752, BA 2117, PCF carton 8 activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 15 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – Arch. DAVCC Caen, boîte 5 (notes de Th. Pouty). – Bureau Résistance GR 16 P 120840. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – La résistance dans le 19e arrondissement de Paris, ANACR, 2005. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Nos remerciements à Annette Bouton Charle qui a fourni des renseignements en janvier 2017.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable