Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 5 août 1920 à Santa-Lucia de Gordon (Espagne, Léon), tué au combat le 25 juillet 1944 à Saint-Léger-Triey (Côte-d’Or) ; résistant FTP compagnie Pierre-Semard.
Théo Gonzales était le fils de Miguel et de Soledad Prieto.
Il combattit dans les rangs des républicains pendant la guerre civile en Espagne et dut s’enfuir en 1939 pour échapper au régime franquiste. Il se réfugia en France où il fut interné au camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales. Lors de l’invasion allemande en 1940, il fut affecté à un bataillon de travailleurs étrangers. Alors qu’il résidait à Dijon, il fut arrêté par l’armée allemande et contraint de partir travailler en Allemagne comme chauffeur de poids lourd. Son parcours le conduisit en 1942 avec l’armée allemande à Minsk en Biélorussie. Il y fit la connaissance de Marcel Perchet de Dijon et d’André Rebillard de Chivres (Côte-d’Or) qui faisaient partie du même convoi. Les trois hommes pensèrent alors à s’évader et furent aidés en cela par la Résistance polonaise qui leur fournit de faux papiers pour rentrer en France clandestinement, cachés dans un wagon. Après six jours sans aucune nourriture, ils regagnèrent le pays. Marcel Perchet deviendra en 1944 commandant régional FTP, André Rebillard sera tué au combat d’Arcenant le 15 juin et Thé Gonzalès se cacha dans l’arrière-côte, où il avait trouvé un emploi chez un petit fabriquant de charbon de bois. Le 22 juin 1944, il fut contacté par l’agent de liaison FTP Roussiaux du maquis Pierre-Semard de Longchamp (Côte-d’Or), qui le présenta à son chef, Maurice Decousse, alias commandant Daniel. Théo Gonzalès fut engagé comme chauffeur et reçut le pseudonyme de "Fernando".
Le 25 juillet 1944, un agent de la Gestapo ayant été signalé à Etevaux, le commandant du groupe Pierre Semard, Maurice Decousse, prit avec lui 3 de ses hommes pour l’arrêter à bord d’une traction avant. Théo Gonzales conduisait la voiture. Arrivés au Pont Bourdin, à Saint-Léger-Triey vers 9h00, ils tombèrent sur un détachement allemand précédé d’un side-car qui ouvrit le feu avec un fusil-mitrailleur. "Fernando" fut tué d’une balle en pleine tête. Maurice Decousse qui avait été blessé et les deux autres résistants réussirent à s’échapper après avoir abattu le passager du side-car.
Théo fut déclaré inconnu et inhumé le jour même, au cimetière de Saint-Léger-Triey, par le maire et quelques habitants du village qui déposèrent sur sa tombe un ruban tricolore. Il fut exhumé après la guerre et repose aujourd’hui à la nécropole nationale de la Doua, à Villeurbanne (Rhône).
Il obtint la mention "Mort pour la France".
Une stèle commémorative à sa mémoire a été inaugurée en 1997 au lieu-dit Pont Bourdin. Sa famille qui fut retrouvée à cette occasion le croyait mort en déportation depuis 1942.
Selon Maurice Decousse « C’était quelqu’un très peu expansif mais déterminé à se battre pour la France, comme l’avaient fait des français au côté des républicains pendant la guerre civile espagnole, dont il gardait en mémoire des images sanglantes.
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Gilles Hennequin, Résistance en Côte-d’Or, tome 1, pages 130 et 139-140, Dijon 1985 et article du Bien Public du 24 juillet 2005.— Journal Le Bien Public du 23 juillet 2006 et du 31 juillet 2012.— Mémorial GenWeb.