Par Claude Pennetier
Né le 10 juin 1895 à Sarlat (Dordogne), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ouvrier ferblantier ; membre du Parti communiste à Talence (Gironde) et secrétaire du syndicat unitaire des ouvriers et ouvrières des fabriques de boîtes métalliques.
Alfred Charlionnet était un ancien combattant de la Première Guerre mondiale.
Lors de la réorganisation des rayons du Parti communiste de la Gironde en 1926, Charlionnet fut désigné comme responsable de la commission syndicale du rayon 1 (voir Marcel Simon*). Il avait déjà été désigné comme tel le 12 février par le comité du rayon de Bordeaux.
Il fut élu trésorier adjoint de l’UL-CGTU en juin 1926 et en devint secrétaire au début de l’année suivante. Au IIIe congrès tenu le 17 juin 1928, il présenta le rapport moral et un rapport sur les salaires et devint secrétaire de la 13e Union régionale CGTU.
Alfred Charlionnet fut condamné à quatre mois de prison à la suite de la manifestation du 1er août 1929, pour infraction à la loi sur les attroupements.
Il représenta la CGTU ou le Parti communiste dans plusieurs compétitions électorales : il figurait sur la liste des candidats de l’UL unitaire de Bordeaux aux élections au conseil des prud’hommes du 10 novembre 1929, section de l’Industrie. Il fut candidat lors des élections législatives des 15 et 22 avril 1928 dans la 2e circonscription de Bordeaux. Le Parti communiste le présenta également au conseil général en octobre 1931 (7e canton) et au conseil d’arrondissement en 1934 (5e canton).
Suivant les directives de son parti, Charlionnet prit position en 1931 contre la « loi de mouchardage » des Assurances sociales, voyant dans le médecin un possible auxiliaire du patron et de l’État (cf. son article dans Le Travailleur, 16 septembre 1931, « À bas le mouchardage »). Il était, en octobre 1934, secrétaire de la cellule du Centre (cellule no 2).
Il fut arrêté le 20 mai 1940 pour distribution de tracts, condamné le 31 août à deux ans de prison, liberé pour raison médicale, il fut à nouveau arrêté le 12 décembre 1940, puis assigné à résidence le 6 février 1941.
Alfred Charlionnet fut condamné à deux ans de prison par le tribunal allemand FK 529 de Bordeaux. Détenu au fort du Hâ, il fut au nombre des cinquante otages fusillés au camp de Souge, près de Bordeaux, le 24 octobre 1941, en représailles à l’exécution par les patriotes de Hans Reimers, officier des troupes allemandes d’occupation, à Bordeaux le 21 octobre 1941 (voir Roger Allo et Camille Maumey, fusillés en même temps que lui).
Par Claude Pennetier
SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 2. – Arch. Nat. F7/12989, F7/13034, F7/13116, F7/13121, F7/13125, F7/13265. – Arch. Dép. Gironde, série M, Parti communiste, notices individuelles, 1929-1930. – Les 256 de Souge, op. cit.