CHARPENTIER Madeleine [épouse DUPUY Madeleine]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Née le 27 novembre 1891 à Orléans (Loiret), morte en décembre 1948 ; ouvrière dans la fourrure ; secrétaire du syndicat CGTU de la fourrure de Paris ; militante communiste.

Arrivée à Paris à l’âge de quatorze ans, Madeleine Charpentier travailla comme apprentie dans la fourrure et participa aux grèves des midinettes de 1917. Militante communiste active, elle fut secrétaire d’une délégation de femmes en URSS à la fin de l’année 1927 (« Lettre de la délégation féminine à Moscou », Bulletin hebdomadaire de la presse, 18 novembre 1927). Après son retour, le Parti communiste lui demanda de prendre la parole dans de nombreuses réunions publiques et annonça sa candidature aux élections législatives d’avril 1928 dans la 2e circonscription du Xe arr. (l’Humanité, 12, 15 et 22 mars 1928). Les papillons collés sur les murs de Paris précisaient : « Le Parti communiste présente la candidature de notre camarade Madeleine Charpentier, ouvrière syndiquée de la fourrure, dans le Xe arr., pour marquer sa volonté de lutter pour les droits et l’émancipation de la femme » (IMTh., bobines 295 et 298). Conformément à la législation qui ne reconnaissait aux femmes ni le droit de vote, ni l’éligibilité, la préfecture refusa d’enregistrer sa candidature et le PCF la remplaça par Neveu. Madeleine Charpentier était alors secrétaire du syndicat CGTU de la fourrure de Paris. Elle appartenait à la commission exécutive de la 20e Union régionale (voir Nilès*). C’est elle qui présenta le rapport moral au congrès de l’UR, tenu en février 1929.

Remariée avec le cheminot communiste Marc Dupuy, elle s’installa avec lui à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et figura sur la liste Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales de mai 1929. Tous deux militèrent activement ; ils comparurent le 5 septembre 1929 devant un Tribunal correctionnel pour « outrages et menaces à agents ». À nouveau menacée de poursuites l’année suivante, elle tenta de passer dans l’illégalité mais se fit arrêter en gare de Bayonne le 31 mai 1930. Le couple Dupuy partit à Paris à la fin de l’année.

Elle fut, sans succès, candidate au poste de trésorier adjoint de la Fédération de l’habillement au XXe congrès (17-19 septembre 1937). Madeleine Charpentier assurait la fonction de trésorière générale du syndicat des ouvriers et ouvrières fourreurs en confection et parties similaires de Seine et Seine-et-Oise, en 1938 (voir André Klein*, secrétaire général).

En septembre 1939, elle suivit Marc Dupuy à Foix (Ariège), assura des liaisons clandestines à Toulouse pour le Parti communiste puis prépara l’évasion de Marc Dupuy du camp du Sablon en Dordogne, évasion qui eut lieu le 15 août 1940. Madeleine passa ensuite la ligne de démarcation et milita en organisant des comités populaires, en diffusant des journaux clandestins dont la Vie Ouvrière, et en transportant des armes. En mai 1941, elle repassa en zone sud avec Marc Dupuy et séjourna à Lyon où elle fut agent de liaison.

Elle était mère d’une fille née le 19 octobre 1911.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19501, notice CHARPENTIER Madeleine [épouse DUPUY Madeleine] par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 6 janvier 2012.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13584. — Arch. PPo. 300 et 323. — IMTh., bobines 295 et 298. — L’Humanité, 12, 15 et 22 mars 1928, 19 octobre 1928. — L’Ouvrière, n° 9, septembre 1930. — Notes de Jacques Girault. — Renseignements fournis par Françoise Marchais-Dupuy, petite-fille de Madeleine Charpentier.

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