DUMOULIN Édouard, François

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Né le 5 janvier 1902 à Doullens (Somme), mort le 3 décembre 1942 à Auschwitz (Pologne) manœuvre charbonnier ; militant syndicaliste CGT, sympathisant communiste ; résistant du Front national ; déporté politique.

Fils d’Alfred Victor Dumoulin domestique et de Marie Hortense née Dessinge, Edouard Dumoulin effectua son service militaire en Afrique à partir de 1923. Il épousa le 23 juin 1923 à Doullens, Jeanne, Céline, Émilienne Capron, ouvrière en coton. Ils eurent trois enfants, Jeanine (1926) Jacques (1928) et André (1929). Le couple était domicilié 12 avenue Solon (actuelle avenue de la division-Leclerc) à Stains (Seine ; Seine-Saint-Denis).
Entré à la Compagnie du Gaz de Paris, usine du Landy à Saint-Denis le 26 avril 1927, il y était employé en 1941 en qualité de charbonnier à l’usine du Cornillon dans la même ville. Membre de la CGT, délégué, il était l’un des organisateurs des grèves revendicatives de son usine, n’hésitant pas à prendre la parole et distribuant des tracts. Il était également connu à Stains comme sympathisant communiste. Au début de la guerre, il s’abstint de toute activité. En 1941 le parti communiste clandestin développa l’expression publique revendicative dans des tracts, sous la forme de Comités populaires dans les usines.
En février 1941 Édouard Dumoulin fut soupçonné par la police de « se livrer clandestinement à la distribution et au collage de tracts et papillons à tendance communiste dans la région de Stains et de Saint-Denis ». Le 28 avril 1942, il fut arrêté sur son lieu de travail.
Interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), désigné comme otage, il fut déporté le 6 juillet 1942 dans un convoi de 1075 hommes partis à destination d’Auschwitz (Pologne). Ce transport politique était composé essentiellement de militants communistes, de quelques socialistes et radicaux, de syndicalistes de la CGT, et de 56 juifs. Parmi les déportés, il y avait plusieurs anciens volontaires des Brigades internationales. L’administration allemande entendait dissuader les dirigeants et les résistants communistes de poursuivre la guérilla urbaine commencée en août 1941 sous la forme d’attentats contre des officiers des troupes de l’armée d’occupation. Ce convoi fut particulièrement meurtrier, 90% des déportés périrent. Matricule 45506, Édouard Dumoulin mourut le 3 décembre 1942, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp.
Sa veuve affirma qu’il était entré dans la Résistance dès février 1941. Elle précisait qu’il fut contacté par Robert Vallet dit « Gégène » de Stains, et milita clandestinement avec Émile Ledigarcher, Étienne Pissot de Cachan et Georges Brumme de Montreuil-sous-Bois.
Il fut homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF) comme adjudant au mouvement du Front National
Édouard Dumoulin a été déclaré « mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195125, notice DUMOULIN Édouard, François par Daniel Grason, Gérard Larue , version mise en ligne le 3 septembre 2017, dernière modification le 3 septembre 2017.

Par Daniel Grason, Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 1533, 1W 747. – Bureau résistance SHD, Caen GR16P 20054. – Livre-mémorial, FMD, Éd Tirésias 2004. – Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz. Le convoi politique du 6 juillet 1942. Éd Autrement 2005. Nos remerciements à Alain Dumoulin son petit-fils, pour les compléments familiaux aimablement communiqués.

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