BASSET André

Par Gérard Larue

Né le 5 décembre 1920 à Paris (VIIIe arr.), mort le 30 octobre 2007 à Saint-Étienne-de-Fursac (aujourd’hui Fursac, Creuse) ; tourneur ; militant des jeunesses communistes ; résistant ; membre du Comité local de Libération de Stains (Seine, Seine-Saint-Denis).

Fils d’Eugène Basset, charretier puis chauffeur, et de Marie Augustine Fouchet, ménagère, il habitait chez ses parents 35 rue du Bel-Air à Stains. Il s’était marié dans cette commune le 17 mai 1941 avec Suzanne Wiotte née le 21 novembre 1922 à Stains, militante communiste des Jeunes Filles de France. Ils eurent trois enfants.
André Basset était tourneur à la Société de Construction Mécanique de Stains, 85 avenue Aristide-Briand, plus connue des Stanois de l’époque sous le nom de la "nouvelle usine" qui comptait alors plus de 1000 ouvriers. Roger Brazzini, alors secrétaire de la région Paris-Nord des Jeunesses communistes, y travaillait et y fut arrêté en mars 1940.
Militant des jeunesses communistes, André Basset fut arrêté le 13 septembre 1940, au domicile de ses parents, par deux inspecteurs du commissariat d’Aubervilliers en même temps que Nino Sarrechia, Bernard Le Gall, Georges Gaudray, Maurice Couteaux, Louis Vadez, Jeanne Royer, Luis Boschetto, et Louis Coudray.
Certains résistants porteront plainte en 1945 contre l’inspecteur Jean L…, l’accusant d’avoir été frappés par lui au cours de leurs interrogatoires. Le 2 septembre 1949, lors de l’épuration de Jean L., inspecteur à la Brigade politique d’Aubervilliers, André Basset témoigna : « J’ai été conduit au Commissariat d’Aubervilliers où j’ai été interrogé par les inspecteurs L .et R... ils m’ont frappé tous les deux à coups de nerf de bœuf, à coups de poing et à coups de pieds et cela à plusieurs reprises pour me faire dire où se trouvait une imprimerie clandestine. »[ L’une d’elle sera découverte route de Gonesse, quelques mois plus tard, chez la famille Smiétanski].
« Comme je refusais de répondre, ils m’ont matraqué pendant toute une demi-journée. Ils sont partis en disant qu’ils allaient reprendre des forces pour continuer l’après-midi la séance de matraquage et effectivement ils nous ont frappés à nouveau toute l’après-midi. Je suis resté au Commissariat trois jours. Après les deux premières séances dont je viens de parler, je n’ai plus été frappé, mais on a refusé de nous donner à manger et à boire. Je fus ensuite envoyé à la prison de la Santé d’où je fus remis le 5 novembre, aux mains des Allemands.  » .
L’inspecteur Jean L. répondit : « Je démens catégoriquement de telles accusations, aucune des personnes dont il s’agit n’a été l’objet des moindres sévices. D’ailleurs, à l’époque, les individus dont il s’agit distribuaient des tracts de propagande tendant à un rapprochement avec nos ennemis, il eut fallu être très naïf pour commettre des actes semblables envers des personnes qui à cette époque bénéficiaient des protections de nos ennemis. Il n’est pas douteux que si les nommés Basset, Courteaux et autres avaient été l’objet des moindres sévices, ils n’auraient pas manqué d’en faire état dans leur interrogatoire fait par le commissaire de police où par son secrétaire chargé de la procédure. »
Suzanne Basset, témoignera plus tard que « le père de [son mari] lui avait amené du linge propre en remplacement de son linge sale taché de sang ». Concernant l’incarcération, elle précisera : « après l’arrestation à Aubervilliers, un passage à "la tour pointue" au 36 Ile de la Cité, André fut détenu à la Santé puis au Cherche-Midi et libéré au bout de six mois. Il décida immédiatement de fuir en Creuse. Il franchit la ligne de démarcation à la nage vers Moulins (Allier) puis travailla à Laurière (Haute-Vienne) dans une ferme. »
Suzanne rejoignit rapidement son mari grâce à la Résistance-fer. Leur premier enfant, Gilbert, naquit dans la Creuse en 1943.
En juillet 1944, André Basset revint à Stains où il fit partie du Comité Local de Libération. Trop jeune il ne put se présenter aux élections municipales et fut remplacé par Maurice Quibel, lequel fut élu sur la liste communiste de Louis Bordes.
André et Suzanne reprirent leur action militante dans la région parisienne, notamment en apportant leur aide aux Espagnols communistes qui luttaient contre la dictature franquiste, puis aux militants du FLN algérien.
Retiré dans la Creuse la retraite venue, André Basset fut élu Président départemental de la FNDIRP. Il mourut le 30 octobre 2007

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195130, notice BASSET André par Gérard Larue, version mise en ligne le 18 septembre 2017, dernière modification le 18 septembre 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. KB 8 et 64, CB 82.40 N° 1374 – mains-courantes, commissariat Aubervilliers. – Stains et son Histoire, Louis Bordes, Vladimir Thonet, Pierre Loiseaux, éd. Alliance service 23 mars 1979. – Suzanne Basset, différentes conversations téléphoniques en 2015 et 2016. — État civil.

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